Je remercie les éditions Hachette pour ce nouveau partenariat, j'avoue que dès que je l'ai vu, j'ai craqué. le résumé promettait une intrigue palpitante, un univers dense, une bonne fiction en dystopie, des personnages intrigants, notamment cet Enfant Papillon. La couverture est splendide, je suis fan et il s'agit d'une auteure française, donc je n'ai plus hésité longtemps et je l'ai coché.
En le recevant, je me suis dit que c'était un très bel objet, soigné dans son esthétisme avec les changements de chapitres signifiés par cette bordure en barbelés ; chaque chapitre nous rapproche un peu plus de l'échéance imposée à Maïa, celle du Châtiment de son mentor. On voit ainsi les jours, puis les heures s'écouler, sans rien pouvoir faire, juste avancer pour connaître le fin mot. C'est un beau livre, certes, mais c'est également un bon livre, un petit coup de coeur pour ma part.
L'histoire est plutôt sympathique, on oscille intelligemment entre thriller et dystopie. le premier pour des raisons d'acharnement de la part des militaires, ils traquent ouvertement Maïa, la font suivre, la prennent en chasse. Notre héroïne fouille dans des dossiers interdits, elle puise dans les archives les connaissances nécessaires pour comprendre la Grande Epidémie, la Cité, son isolement dans cette ville, l'Extérieur, les Lazuls. Un véritable travail d'investigation est mené, une grande enquête que j'ai jugée très intéressante parce qu'elle nous permet d'en apprendre plus sur l'univers inventé par l'auteure. La dystopie est clairement annoncée, c'est un monde régi par les militaires, ils ont le pouvoir absolu, ils camouflent la vérité, excluant les Lazuls. C'est un monde contre lequel Maïa s'insurge peu à peu. Et l'on comprend ses raisons de s'insurger au fil du roman.
Je trouve que l'histoire est bien écrite. Les personnages s'affinent au fur et à mesure qu'ils vivent des événements forts, la psychologie se révèle petit à petit, le passé se voit exposer page après page, sans jamais recevoir trop d'informations d'un seul coup. Que Maïa soit une rebelle, on le voit souvent dans la dystopie, elle est l'élément perturbateur causant toute une effusion. En revanche, ses motivations deviennent de plus en plus claires au fil des chapitres, il y a une histoire de famille, de vérité. Je me doutais de la tournure de certains événements, mais d'autres furent de grandes surprises. J'avais un peu peur de finir le roman, de savoir ce qui allait leur arriver à ces personnages.
L'épilogue aurait pu être plus affiné, mais sincèrement, l'intrigue est très agréable à suivre, il y a de la tension, des remises en questions et une grande part de philosophie. La liberté, la vérité, s'interroger, l'auteure parvient à nous faire réfléchir à travers ses personnages et ce qui leur arrive. J'ai adoré cet univers sombre, mature et tendu. Il est bien décrit, l'atmosphère est bien rendue, c'est un des atouts majeurs du roman, il possède une ambiance singulière qui lui est propre. La plume de
Gabrielle Massat est fine, précise et simple, concise. Les dialogues comme les descriptions donnent l'essentiel pour capter les émotions, les personnalités, les lieux sans trop en faire. le monde inventé par elle est captivant à appréhender, je suis restée admirative des notions, de la hiérarchie militaire, de cette légende de
l'Enfant Papillon. le roman se suffit à lui-même, mais si l'auteure souhaite poursuivre cet univers avec d'autres récits, je serais ravie d'en apprendre plus sur ce monde, la Cité est fascinante à voir, avec son ghetto, les Lazuls en particulier.
Quant aux personnages, j'ai de suite accroché. Ils sont faciles à suivre, l'on s'attache même à certains d'entre eux, j'ai mes chouchous, ils sont fouillés et sympathiques. Un vrai régal, c'est l'autre force du roman en plus de son atmosphère, ce sont ses protagonistes (principaux comme secondaires). Maïa est une jeune fille forte, avec sa fragilité et sa douceur, elle est pétrie de préjugés qu'elle apprend à casser. On apprend que depuis le départ, en dépit de quelques notions, elle n'a jamais cessé de s'interroger sur son monde. Elle est intéressante à voir évoluer. Mes coups de coeur vont à Zéphyr, le tueur à gages et pour Nathanaël, le Lazul. J'adore leurs noms, leurs histoires, leurs personnalités, ils sont radicalement différents l'un de l'autre et pourtant, leur complicité m'a de suite plût. Ils sont géniaux et attachants, j'adore. Dimitri est lui aussi captivant à suivre, Big d'm'a souvent surprise, je ne m'attendais pas à ce qu'il ait ce rôle. Quelques militaires sont détestables, le père de Maïa est attachant, et d'autres deviennent surprenants.
En conclusion, je dois dire que j'ai littéralement adoré ce roman et malgré le fait que l'épilogue me laisse sur ma faim, j'avoue l'avoir lu en peu de temps tant j'étais plongée dedans. L'envie de connaître cet univers sombre et inquiétant était tout aussi forte que celle de connaître la destinée des personnages principaux. Ces derniers sont attachants et sympathiques à suivre, la plume de
Gabrielle Massat est un ravissement dans sa fluidité, l'intrigue est prenante et tendue. C'est un très bon roman de dystopie, je n'ai pas été déçue, j'adore son côté atypique, il change des dystopies que j'ai lues. Merci Hachette pour cet envoi, c'est un beau coup de coeur.
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