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Critique de Walex


Attiré depuis ma prime enfance par les dinosaures, je me souviens avoir jadis lu ce roman bien avant la sortie de Jurassic Park (film ou livre), et en avais gardé un assez bon souvenir, bien que j'en aie oublié le contenu depuis. C'est un livre plein de promesses : Une adaptation moderne de le monde perdu (l'oeuvre de Arthur Conan Doyle), avec un titre accrocheur, et s'ouvrant sur un magnifique dessin d'un stégosaure en double-page.

Profitant de l'occasion de retrouver un exemplaire à portée de main, et peut-être alléché par une subite, incompréhensible et irrésistible envie de massepain, je me suis laissé tenter par la relecture de cette aventure. Et très vite, c'est le désenchantement. Certes, il s'agit d'un roman assez vieux (les années 60), et destiné à la jeunesse ; mais de ce côté, rien d'alarmant : le récit se lit facilement, et certains thèmes sont relativement modernes. La déception concerne les promesses, car de dinosaure, que nenni. Où est donc passé le majestueux stégosaure ? Point de dinosaure, donc, si ce n'est dans quelques explications obsolètes de l'époque : les années 60, c'est encore la préhistoire dans l'étude des dinosaures, on y parle même de brontosaure, c'est pour dire. Et que dire des quelques reptiles préhistoriques rencontrés sur le tard de l'aventure ? Ces « fossiles vivants » semblent aussi peu vivants que fossiles.

Passée cette grosse déception, nous pouvons nous concentrer sur le propos premier de ce livre : les véritables fossiles vivants sont ni plus ni moins des soldats perdus sur une île, qui ignorent que la guerre mondiale a pris fin des décennies plus tôt. Deux adolescents échouent sur cette île, et doivent survivre en leur compagnie. Au début, tout est confus : on se perd dans les noms, et certaines réactions paraissent étranges. Tout sépare les deux jeunes héros français des soldats néo-zélandais, et la barrière des langues, plutôt bien retranscrite, est rapidement oubliée au profit de la narration (et au détriment des lecteurs les plus exigeants). Puis, plusieurs mystères étoffent l'histoire intelligemment. Qui sont donc ces soldats et que veulent-ils au juste ? Et que cherche donc à cacher leur commandant ? Les mystères se lèvent progressivement, malheureusement, les titres des chapitres beaucoup trop descriptifs étouffent dans l'oeuf tout suspens possible. Pour se sortir de leur pétrin, et face à des soldats complètement à la ramasse, les deux jeunes héros, déjà extraordinairement athlétiques, et peut-être extraordinairement naïfs aussi, font la démonstration de leurs plus grands savoirs scientifiques. Une époque où le niveau collège-lycée équivalait sans nul doute les plus hautes études d'aujourd'hui.

Au final, c'est un livre qui ne se transcende pas au-delà de son étiquette « jeunesse », et frustre tout aventurier en quête de créature fantastique ; sur ces points, il ne peut faire encore le poids face à la littérature jeunesse actuelle. Mais il conserve malgré les années sa propre authenticité, son atmosphère insulaire, et quelques sujets de réflexion bien trouvés destinés au jeune lecteur.
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