Aussi la croyance ne sera pas toujours accompagnée d’évidence, au lieu que l’évidence sera toujours suivie de conviction. La croyance naît ou d’autorité ou de raison ; la conviction ne naît que de l’évidence. L’autorité peut tromper, puisqu’elle vient des hommes ; l’évidence ne le peut, puisqu’elle vient de la nature. L’évidence naît de l’aperception directe d’un rapport direct. Les simples vérités ne s’aperçoivent que par réflexion et à travers d’autres rapports qui s’entrecroisent. Écartez-vous ces rapports interposés, mettez-vous en position de voir immédiatement la vérité, aussitôt elle devient évidence.
Puisque nous agissons, nous voulons: puisque nous voulons , nous choisissons ; comment choisir si ce n’est dans une multiplicité et une diversité d’objets? Comment bien choisir s’ils n’ont une fin commune, qui serve de règle et de boussole à la volonté ? Il a donc fallu unité dans la diversité ; tout et moi; l’individualité et la nature, le relatif et l'absolu.
Tous les êtres sont rigoureusement divisés en deux classes : ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas. On peut être sans connaître; mais qui connaît est. L’être qui connaît, ne peut connaître que l’être.