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Critique de Billie72



Nicolas Mathieu dépeint avec justesse la “France profonde”. Une usine qui ferme dans les Vosges : pour les ouvriers nulle autre perspective que le chômage et le RSA malgré la révolte syndicale, “cet espace où la guerre est possible”
À leur tête Martel, qui s'amourache de Rita, l'inspectrice du travail. Pour boucler les fins de mois et surtout assumer les frais d'une institution décente pour sa mère sénile, Martel accepte aussi des petits boulots qui s'accommodent mal du droit et des lois. Son associé, Bruce, a une intelligence proportionnellement inverse à la grosseur de ses muscles gonflés aux stéroïdes.
Le decor est planté ; les histoires s'entremêlent. Martel et Bruce kidnappent une prostituee qui parvient à s'échapper, et ils doivent rendre des comptes aux commanditaires. Rita, qui recueille la fille, devient la cible de Bruce.
Quelques personnages plus jeunes font aussi partie du tableau, livrés à eux-mêmes et promis à un avenir incertain. Lydie est la jeune soeur de Bruce, ils vivent “à la Ferme” avec un grand-père autoritaire qui a “ fait” l'Algerie et une mère infirme. Jordan est amoureux de Lydie, et prêt à tout pour l'approcher.
Les points communs à tous ces personnages : leur solitude et leur âpreté. J'ai beaucoup aimé l'écriture et la justesse du ton, l'alternance des chapitres et des points de vue, les références musicales, l'originalité de l'intrigue et le fait que dans les situations les plus glauques surviennent parfois de petits moments de grâce.
Aux animaux la guerre” est un roman sombre mais pas noir, un roman social.
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