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Critique de BiblioJoy


Etre seul est notre condition originelle. Nous sommes tous, au plus profond de notre être, seuls.
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Une très belle découverte littéraire que ce roman profond, magnifique.
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C'est dans un pays contenant tous les paradoxes que le narrateur découvre le chemin d'une véritable introspection salvatrice, harmonisée par la suite pour violoncelle n°5 de Bach symbole de solitude et réveil de la conscience.

« Dieu sait que je n'avais pas envie de ce voyage et si j'étais d'humeur à plaisanter je dirai qu'Il l'a mal pris (…) »
Robert s'est vu offrir pour ses 50 ans, par son neveu Emile, un voyage organisé en Israël.
« Ici à Jérusalem la moitié des touristes se prennent pour Jésus, Mohamed ou un autre prophète (…) ça s'appelle le syndrome de Jérusalem ».

S'échappant de son groupe de visite guidée, Robert, agacé, regagne son hôtel.
Il repense à une silhouette aperçue dans les dédales de cette ville, qu'il pense avoir reconnue.
Le trouble l'envahit… doute ou certitude ?
Cette fugace apparition de l'être aimé perdu de vue, croisé Via Dolorosa va réveiller les blessures enfouies, « via Dolorosa » chemin de la souffrance, voie de la douleur pour une voix endolorie.
Vision furtive, puis idée insinuée dans sa tête, on aurait bien dit « elle », un bonheur de trois semaines. Une passion courte et intense vécue durant l'été 1969 à Paris, il y a vingt-six ans, Madeleine.
Une brève parenthèse d'amour qui n'aura eu d'issue que la rupture qui laissa Robert dévasté.
« Mais le chemin de mes songes à son adieu se révéla court, et la chute dans le vide, brutale ».

Réminiscence d'années de solitude et de souffrances dues à l'abandon. Sa vie. Ses origines juives ashkénazes ; tout va resurgir.
Une déambulation dans les rues animées ; entre yeshivats, marchés, le Temple, la porte de Jaffa et le HaKotel, une église « à l'abri des bruits du souk autant que ceux du passé ».

C'est la littérature et la musique qui apaiseront le coeur De Robert, la suite en do mineur pour violoncelle de Bach, une réponse, une consolation. Voix déchirante, plaintive et sublime du violoncelle en écho du chagrin d'amour et de la perte.
La musique s'étant révélée à lui à l'écoute des notes bouleversantes provoquant une intense émotion au plus profond de son être, une impulsion à « être », une force de vie.

Certains morceaux, joués ou écoutés, ont un tel pouvoir d'envoûtement qu'ils touchent au plus profond de l'âme. Robert va découvrir ce pouvoir de la musique et sa puissance révélatrice.

« L'humanité a besoin de musique, car elle seule peut faire danser notre âme ».
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