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Critique de c.brijs


L'histoire:


Comment arriver quand on n'a ni situation ni fortune mais qu'on est plutôt beau garçon? Par les femmes, sacristi (1)! "C'est encore par elles qu'on arrive le plus vite" lui confie d'ailleurs son ancien camarade d'armée, Charles Forestier, qui a, quant à lui, fait du chemin dans le journalisme depuis son mariage! Ce conseil, Georges Duroy dit Bel-Ami, va l'appliquer à la lettre! Mais peut-on impunément mélanger amour et ambition?


Mon avis:


J'ai débuté ce titre avec quelques appréhensions, mon ainée qui a dû le lire pour l'école me répétant à l'envi combien cette lecture était fastidieuse. de plus, la couverture (2) était loin de m'emballer: très XIXe certes mais la moustache est pour moi rédhibitoire! (Et pourtant, dans le livre, elle est un fameux atout séduction pour son porteur!)


Mes craintes se sont dissipées dès les premières lignes. Point de longues descriptions pour débuter; on entre au contraire directement dans l'action. Notre Bel-Ami dévoile très rapidement ses aspirations: s'élever dans la société parisienne de l'époque. Sa rencontre avec son ancien camarade Forestier va précipiter son destin. Convié dès le lendemain à un diner mondain, il fait la connaissance de trois femmes mariées qui vont jouer un rôle crucial dans son ascension.


Suit la chronique du parcours de Georges : sa progression professionnelle au sein de son journal, La Vie Française, rimant avec ses conquêtes successives. Même si le personnage a bien des facettes déplaisantes, on se laisse séduire nous aussi par ce dandy arriviste et on tourne les pages avec impatience, histoire de découvrir s'il va atteindre le sommet ou s'il va chuter à un moment ou à un autre...

On se rend cependant vite compte que cette ascension ne se fera pas sans mal! Bel-Ami y perd certainement son âme: l'envie le ronge littéralement et on se demande s'il ne va pas finir comme cette grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf!


Ce titre est bien évidemment l'occasion pour l'auteur de critiquer la bourgeoisie enferrée dans ses codes rigides et hypocrites. Tout cela vole en éclats lorsque la mort pointe le bout de son nez. Et de Guy de Maupassant de nous livrer sa vision réaliste de la condition humaine:

"Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir. Vivre enfin, c'est mourir!"


Il présente également le milieu journalistique sous un jour peu flatteur. Passe-droits, manipulation des informations, collusion avec le politique y sont monnaie courante.

Finalement, Bel-Ami reste un titre moderne où règnent en maitre sexe, argent et pouvoir! Rien de bien neuf en près d'un siècle et demi! Et l'analyse de l'auteur sur "la pauvreté d'esprit des hommes, la médiocrité de leurs idées et de leurs préoccupations, la niaiserie de leur morale" est on ne peut plus d'actualité!

Reste à voir si le film rendra hommage à cette chronique acerbe de la société parisienne de la fin du XIXe siècle...

"Mais qu'est-ce qu'il, mais qu'est-ce qu'il a ce Georges?" Il me tarde de le découvrir à l'écran!

(1) expression favorite de Georges
(2) J. Lefèbvre, portrait de M. Fitzgerald
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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