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sur 13150 notes
Bel-Ami... Quelle belle découverte ! J'ai franchement beaucoup aimé cette lecture. C'est fluide et prenant, vraiment, et Maupassant nous offre une bonne palette de personnages de l'époque, tous plus ou moins intéressants mais avec un rôle certain dans l'intrigue, ce que j'apprécie fortement; j'ai particulièrement bien aimé le pessimisme (néanmoins réaliste) du poète Norbert de Varenne - je crois d'ailleurs que Maupassant a mis un peu de lui dans ce personnage (ils sont tous les deux obsédés et dévorés par l'idée de la mort, notamment).
C'est, en tout cas, radicalement différent d'Une vie qui est beaucoup plus descriptif et qui nous embarque dans une atmosphère beaucoup plus pesante (ce qui est le but voulu d'ailleurs), et ça ne m'a pas étonné de lire dans la postface que Bel-Ami a été écrit d'une traite, et sous forme de feuilleton – d'où la permanente sensation d'être tenue en haleine -, alors qu'Une Vie a été écrit en 7 ans ! Je trouve aussi un côté très « zolien » à Bel-Ami, ce qui m'a beaucoup plu !
Et puis George Duroy… J'adore les personnages passionnés, donc j'adore George Duroy envers et contre tout ! Un Valmont plus moderne et un tout petit peu moins vil, un homme à femme comme je les aime (littérairement parlant, évidemment !), qui use de ses charmes pour s'élever dans la société, mais qui malgré toutes ses conquêtes éphémères et intéressées, reste attaché à Madame de Marelle, sa première amante, vers qui il reste irrésistiblement attiré et peut être la seule qu'il - et qui l' - aime vraiment.

Bref, j'ai vraiment passé un excellent moment avec ce roman, et je le recommande à quiconque aurait envie de s'évader dans une époque lointaine et pourtant très peu différente de la nôtre pour ce qui est des aspirations et ambitions humaines…
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« Bel-Ami »... ? Un bel ami, je n'en voudrais pas un pareil, en tout cas ! Personnage tout en façade, en rondeurs, en joliesse, en déclarations passionnées mais creux à l'intérieur, cynique, vide, de temps à autre se posant des questions sur la vie et la mort, mais finissant par déclarer : « C'est bête, tout ça ».

Oui, Maupassant m'a bien dupée avec son Georges Duroy surnommé « Bel-Ami » par des femmes désoeuvrées et contentes qu'un bel homme s'occupe d'elles. Car en ce 19e siècle finissant, la société bourgeoise et aristocratique ne pense qu'à l'argent, qu'au pouvoir, le tout agrémenté d'un batifolage de bon aloi. Georges Duroy se sert des femmes pour grimper dans l'échelle sociale, lui qui est fils de paysans de Rouen, qui n'a même pas de diplôme, qui est allé servir l'armée 2 ans en Afrique. Il se retrouve journaliste grâce à la rencontre d'un vieil ami, puis monte en grade grâce à la femme de cet ami. Et c'est l'engrenage, rien ne peut l'arrêter...D'intrigues amoureuses en guet-apens politiques, ce jeune homme encore pardonnable au début devient LE parvenu par excellence, et là, je l'ai détesté.

Et les femmes, me direz-vous ? Eh bien, les femmes, Maupassant n'est pas tendre avec elles ! Ce sont soit des vénales, soit des oies blanches... Il y en a une, quand même, qui attire l'attention, par son intelligence, son caractère posé et qui ne s'en laisse pas conter, et finalement, qui tombe dans le piège de notre « héros ». Même celle fidèle à son mari, « vierge de coeur », dégringole aussi, et de plus haut vu qu'elle semblait inattaquable.
Maupassant d'ailleurs excelle dans ses descriptions ! En voici une, je n'y résiste pas : « Elle était un peu trop grasse, belle encore, à l'âge dangereux où la débâcle est proche. Elle se maintenait à force de soins, de précautions, d'hygiène et de pâtes pour la peau. Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l'esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. » Et encore une autre, allez, puis je me tais : « La soeur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu'on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien ».
C'est tout dire...

Maupassant, je le connaissais, surtout dans ses nouvelles, et j'ai donc circulé dans « Bel-Ami » en terrain connu, avec un peu d'ennui par moments (oui, c'est vrai, il aurait pu expliquer cette ascension sociale sans scrupules en une nouvelle) mais aussi avec beaucoup de plaisir face à cette description sans fards de cette riche société. Ce n'est pas pour rien qu'il est devenu un « classique ».
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Bel-Ami est indémodable ! Sur fond de journalisme et de dîners mondains, cette fable (sans en avoir la forme, mais déjà le fond) nous persuade que tout est possible (j'ai failli dire qu' "ensemble, tout devient possible" *humour*) ! Dans la France de la fin du XIXe, Duroy part de rien, mais arrive à tout ! Il choisit le journalisme presque par défaut, il conquiert le coeur des femmes presque sans le vouloir, il cherche au fond l'impossible sans vraiment le savoir. Avec un cynisme aux abois, Maupassant peint la société qui l'entoure au vitriol. Comment ne pas y voir à chaque nouvelle génération de lecteurs une vision calquable sur les réalités de notre époque ? Où se situe le vrai bonheur ? La réussite doit-elle se faire à tout prix ? Bel-Ami ou comment répondre à des questionnements cruciaux, au plus près de la société, tout en évitant les longues descriptions lassantes de certains auteurs réalistes du XIXe. À méditer toujours une fois de plus !
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"Bel-Ami" ou comment partir d'un Georges Duroy pour devenir un Georges du Roy de Cantel : Voilà toute l'histoire de ce roman.

Maupassant en pleine possession de son talent de conteur-né et maître de son métier d'écrivain (comme le décrit si bien Roger Martin du Gard) a cette facilité à maîtriser le rythme de la narration, à incruster une description malicieuse, une pensée fugitive d'un personnage, à varier les points de vue, et à introduire un dialogue avec à propos.

L'histoire de Georges est assez singulière. Cet homme médiocre par sa condition, pantouflard, menant un train de vie ordinaire ; comme tout fonctionnaire de bas étage, quelques jours heureux aux débuts du mois et le reste dans l'indigence. Il n'avait ni ambition, sauf, peut-être, une envie vague de changer de situation. Il n'avait jamais pensé à mettre en oeuvre ses moyens (son air de beau garçon) qu'il ignorait peut-être même. Et le voilà soudain devant l'occasion de sa vie ; son ami l'introduit dans une société intéressante et le pousse dans le monde du journalisme. Certes Georges a été opportuniste, il faut l'admettre, voilà l'une de ses bonnes qualités. A partir de là, il commence à s'accrocher, mais sans grands résultats d'abord, ensuite, son ascension se fait grâce aux femmes séduites. Chacune d'elles aura une influence différente sur son parcours. Au fur et à mesure, apparaissait le vrai caractère de Georges ; homme pusillanime (notez son comportement dans l'affaire du duel), égoïste, ingrat (envers son ami Forestier), sans scrupules ; en bref, un homme machiavélique qui apprend vite et voit juste lorsqu'il le faut. Mais, ne le fait-il que pour se venger de cette société de riches ? n'est-il après tout qu'une version réussie d'un Julien Sorel ? Regardez son comportement exemplaire envers ses parents.

Par ailleurs, ce roman nous présente les bas-fonds du métier de journaliste. Mais surtout ce type de journaliste sans principe, qui vend sa plume au plus payant, qui travaille au profit des grands, qui manipule les lecteurs et publie de fausses nouvelles pour des fins maléfiques. de plus, la plume impassible De Maupassant a mentionné quelques épisodes de l'Histoire de la France et ses relations avec l'Afrique du Nord.

Comparons maintenant la fin et le début du roman et le changement de situation de Georges : Sorti, au début, d'un restaurant de classe inférieure, avec quelques sous en poche vers la fin d'un mois, suscitant l'intérêt de quelques simples ouvrières, il sort, à la fin du roman, de l'église, glorieux et acclamé attirant les regards de tout Paris (comme le roi à la fin du "Seigneur des Anneaux").
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Que c'est bon !
Encore une fois Monsieur de Maupassant réussit à nous éblouir.
De l'obscur Georges Duroy au Bel-Ami du beau monde parisien, ce récit nous enseigne que vouloir c'est pouvoir.
Il faut dire que ce cher Duroy n'est pas très regardant sur les principes pour gravir l'échelle sociale et faire oublier ses origines.
Ce personnage est une véritable enflure mais c'est justement ce qu'il est qui lui donne toute sa force. Bel-Ami, c'est l'opportuniste avec un grand O. Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits, dans le panier de crabes c'est toujours les plus dangereux.
Ce livre est super, Maupassant n'a pas son pareil pour décrire avec acidité son semblable. C'est écrit avec classe et finesse, on en redemande. A lire!
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Maupassant dira du personnage central de « Bel-Ami », Duroy, un arriviste bel homme : " Bel-Ami, c'est moi ! " ; Duroy, journaliste un peu par hasard, mais qui ne négligera aucun des avantages que lui confère son emploi de reporter dans « La Vie Française », ajoutés à sa belle allure pour gravir les marches de l'ascension sociale en utilisant les femmes…

Publié en feuilleton dans « Gil Blas » en 1885, voilà un roman contemporain du « Mathias Sandorf » de Jules Verne, du « A rebours » de Huysmans et du « Germinal » de Zola (quelle époque !) avec qui Maupassant s'était lié d'amitié depuis 1880 et sa participation aux « Soirées de Médan ».

Non Maupassant n'est pas du sous-Zola, même si bien des thèmes consubstantiels de l'époque sont communs aux deux auteurs ; ils sont développés « à la Normande » par Maupassant

Maupassant, surtout connu pour ses nouvelles, mais on aurait tort de négliger les romans ; et parmi eux ce « Bel-Ami » que pour ma part, je considère comme un des chef-d'oeuvres de la littérature de cette fin XIX ème siècle, si riche…
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"Bel-Ami" et "Une Vie" sont des romans que j'ai souvent relus.
Le style De Maupassant est incroyablement fluide : aucune lourdeur chez lui, pas de descriptions ou de commentaires qui ralentissent le récit.
Le "héros", Georges Duroy, est un séducteur : il séduira toutes les femmes qui lui seront utiles pour son ascension fulgurante, de petit fonctionnaire besogneux à futur ministre.
La femme d'un ami, qui deviendra sa propre femme, lui apprendra à écrire des articles de journaux, notamment pour manipuler l'opinion publique.
Manipulations, collusions entre les journalistes et les hommes politiques, trafics d'influence, boursicotages... Ce roman est terriblement actuel.
Georges Duroy est un personnage sensuel, cupide, rusé, sans aucun scrupule, prêt à tous les chantages... Pourtant il fascine.
Le personnage n'est pas totalement négatif, car il est quand même capable d'aimer . J'apprécie tout particulièrement les passages qui concernent Mme de Marelle : un peu de douceur dans ce monde de brutes...
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Bel-Ami n'est pas ce que l'on croit, l'histoire d'un gigolo cynique, soulevant les femmes par sa verve, (remplacez vous-mêmes le v par un g) et sa moustache frisée. Maupassantlui-même a rendu l'équivoque possible, en parodiant avec humour Flaubert : « Bel-Ami, c'est moi. »
Car le roman, en plus du rapport, indubitable, de Georges Duroy avec les femmes, présente un long discours d'un poète sur la mort, digne de Schopenhauer : «  La mort, à votre âge, cela ne signifie rien. Au mien, c'est terrible … Il arrive un jour, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où derrière tout ce qu'on regarde c'est la mort qu'on aperçoit… Moi, maintenant, je la vois de si près que j'ai souvent envie d'étendre les bras pour la repousser. Elle couvre la terre et emplit l'espace, Je la découvre partout… Elle me gâte tout ce que je fais, tout ce que je vois, ce que je mange et ce que je bois, tout ce que j'aime. Les clairs de lune, les levers de soleil, la grande mer, les belles rivières, et l'air des soirs d'été, si doux à respirer ».

La mort, avec ces pages admirables et très connues, menace notre comédien quand il doit se battre en duel, et l'approche quand il assiste à celle de son « meilleur » ami, dont il épousera la femme, d'ailleurs.
Georges Duroy a passé deux années en Algérie, et Maupassant nous le présente, cruel et gai, occupé à rançonner les habitants, à les tuer impunément « l'Arabe étant un peu considéré comme la proie des soldats ». La mort, toujours, et la prise de position de l'auteur. Pour la justice sociale, contre les invasions coloniales.
Au retour à Paris, Georges n'a pas de quoi manger, il  ouvre une fenêtre « pour avaler un bon bol d'air ». En petit Rastignac, il s'intègre dans le monde du journalisme, de la politique et de l'argent, où de plus grandes crapules que lui font fortune.
Maupassant, sans aucune illusion, dresse une critique de ce monde parisien : «  des ministres, des concierges, des généraux, des agents de police, des princes, des souteneurs, des courtisanes, des ambassadeurs, des évêques, des proxénètes, des rastaquouères, des hommes du monde, des grecs, des cochers de fiacre, des garçons de café et bien d'autres »tous magouillent. Les journalistes jouent du bilboquet, spéculent, utilisent leurs informations pour s'enrichir. Pas un pour rattraper l'autre.
Ceci dit, passons aux femmes, car je sens parmi vous une certaine impatience. Lorsqu'il arrive, rusé, sans aucun scrupule, à séduire sans grand effort une femme mariée, il sent que toutes les autres femmes vont se précipiter dans ses bras.
Et il n'a pas tort.
Les femmes sont pour Duroy interchangeables et doivent lui servir : l'une parce qu'elle écrit ses chroniques, l'autre parce qu'elle loue l'appartement pour héberger leurs amours, et lui glisse des pièces mine de rien, je veux dire que même lui ne s'en aperçoit pas ( ??), enfin la troisième, la femme de son chef, parce qu'elle lui donne des tuyaux financiers et l'aide à être décoré et nommé baron.
En bon gigolo, il refuse une fois, deux fois, qu'on le paye, mais n'hésite pas à forcer sa femme (oui, celle de celui qui est mort et dont il est affreusement jaloux, puisqu'il vit dans le lit de « l'autre ») à partager un héritage. Un fois la chose faite, il obtient le divorce, puisqu'il y a adultère (dont il a profité ).
Les femmes sont toutes des filles, dit-il, les tromper, leur mentir, elles ne méritent que cela. Et lorsque «  l'âge dangereux où la débâcle est proche » menace une de ses conquêtes, il est impitoyable, et ne supporte plus qu'elle le touche, car les baisers dépendent de la bouche qui les donnent, pas de la personne dont les rêves et les espoirs ne correspondent pas à la réalité.
Freud avouait sa même incompréhension des femmes.
« Il sentait seulement en lui fermenter cette rancune de tous les mâles devant les caprices du désir féminin ». Et puis, il se moque de ces «  n'abusez pas de moi, en plein milieu de l'église : «  comment aurait-il abusé d'elle en ce lieu ? »
Et reste insensible aux supplications autant qu'aux affirmations de vierge effarouchée de la part d'une femme mariée (encore une autre), alors qu'il s'émeut devant une pauvre femme qui prie, « se demandant quel chagrin, quelle douleur, quel désespoir pouvaient broyer ce coeur infime. Elle crevait de misère ; c'était visible. Elle avait peut-être encore un mari qui la tuait de coups ou bien un enfant mourant ». 
Miroir (le miroir, là où on aperçoit son fantôme) du surmâle insensible et rendant sensible, et pourtant jaloux d'un mort qui lui a laissé la place, ainsi que de la société pourrie du milieu d'affaires et du journalisme, enfin la mort, la méditation dont je n'ai donné que de petits extraits : voilà ma lecture, partielle et partiale, bien entendu.
Maupassant se surpasse, et nous dessine le roman complet d'un monde qu'il exècre, à l'évidence, ce monde où les riches dépensent tant d'argent pour s'accoupler, où la corruption parait presque naturelle, sauf pour lui. Roman qui n'a pas pourtant pas donné lieu à un procès.
Prenons l'émotion de Bel-Ami devant la pauvresse qui prie comme l'émotion réelle de l'auteur, pas un panégyrique du gigolo cynique. Et surtout, surtout, avec des envolées lyriques sur la mort, sur la solitude, inoubliables.
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Bel Ami est un jeune homme sans ressources et sans connaissances qui erre dans ce Paris du XIXè siècle.
Il est envieux et rêve de gloire et de fortune.
Reconnu pour être un homme malin et roublard, ce débrouillard saura se tirer d'affaire.
Retors, audacieux, manipulateur, charmeur avec les femmes, il saura tirer le meilleur parti de toutes les opportunités. Il faut jouer grand pour parvenir au sommet le plus vite possible. C'est une crapule, utilisant finalement les mêmes procédés que tous ces bourgeois parisiens. Ces tas d'hypocrites.
Devenir un des leurs, c'est leur ressembler. Et il n'a aucuns scrupules à le faire.

Attiré par le pouvoir et l'argent, les hommes de cette trempe n'ont que faire de la morale. Dans ce monde corrompu, le monde appartient aux audacieux qui savent s'imposer. C'est chacun pour soi, on ne survit pas dans ce monde d'hypocrites si on n'est pas égoïste. Vive l'ambition et la fortune, tant pis pour les femmes et l'amour.

C'est peut-être ce qui m'a gêné dans ce roman ; la naïveté et la faiblesse des femmes, leur manque de réactivité. Bel Ami se joue d'elles comme de vulgaires pantins .Seule la femme de Forestier joue elle aussi à ce jeu. C'est une satire des gentilhommes de l'époque opportunistes et peu scrupuleux, désirant devenir des" hommes du monde".


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J'ai kiffé grââve, comme diraient les ados !
Guy de Maupassant s'est surpassé, là, et ce livre vaut, à mon avis, un bon Emile Zola !
Que penser de Georges Duroy, notre héros ?
Ahhhh, "monter à Paris", quand on est fils de bistrotiers normands, c'est le rêve, en cette période d'essor industriel ( 1885 ) !

"Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets..." ( Ferrat )

Georges Duroy a fini son temps de soldat aux colonies, où il a peut-être tiré des Maghrébins comme des lapins ! Il a de l'ambition ; il porte beau, il a fière allure... Mais à Paris, il ne connaît personne. Il tombe sur un ancien des colonies, Charles Forestier, qui est journaliste politique dans une feuille de chou de seconde zone, "La Vie Française"...
.
Bel-Ami a gagné sa quatrième étoile pendant le duel, puis sa cinquième étoile aux magouilles de l'emprunt marocain !
Maupassant met le lecteur dans la peau d'un provincial maladroit à Paris, mais qui, à force d'adaptation, de ruse, d'entregent, de finesse, de psychologie, utilise toutes les armes disponibles, y compris la manipulation des femmes ( Madeleine n'est pas en reste ! ) et d'une jeune fille ; y compris aussi le chantage, pour égoïstement réussir à se faire un nom dans la place et à gagner beaucoup d'argent !
.
Mais c'est un beau salaud, ce Georges ! En même temps, dans un panier de crabes, celui qui "bouffe" les autres a les plus grosses pinces !
Cette sorte de biographie-fiction n'est pas morale, mais je ne doute pas une seconde de sa réalité très possible, sûrement très possible !
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Vous m'avez compris, je ne serais jamais Georges du Roy de Cantel dans ce livre, mais plutôt Varenne, l'observateur des requins ... mais avec de l'optimisme en plus !

RACINES :
Oui, je suis Normand, et oui j'ai grimpé la côte de Canteleu comme Duroy et Madeleine, mais pas en fiacre ; à vélo, avec les élèves ! Et ça fait du bien de "lire l'air du pays" !
.
Tout comme avec les Rougon-Macquart, je me régale, et ce livre est une superbe analyse socio-psychologique du "Tout Paris" sous la Troisième République !

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