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Critique de CorinneCo


Ces nouvelles et contes puisque c'est ainsi que ce livre se nomme sont une facette de Zola peut-être moins connue. Bon Zola est toujours Zola ! Avec ces descriptifs minutieux, tellement minutieux parfois qu'il faut relire pour visualiser tous les détails... Pour moi, c'est toujours le festival Zola, des descriptions oniriques, compressées par le format "nouvelles" :-) des comparaisons alambiquées, parfois farfelues, des personnages à la limite de la caricature, et aussi cette noirceur de trait qui donne l'impression qu'aucun personnage ne peut sortir indemne de ces récits à brève ou longe échéance. Cet "air du temps" qu'il sait si bien rendre. Dans "Le capitaine Burle" le sens du devoir, l'éducation, la charge de la filiation débouche sur une fin absurde et amère et j'y trouve aussi un petit cynisme comique insinué dans les lignes. "Les coquillages de monsieur Chabre" est une forme de vaudeville léger et pittoresque sur l'adultère. le ridicule de Monsieur Chabre n'est pas loin... "Comment on meurt" sont de courts textes évoquant la mort, le deuil et les enterrements suivant sa condition sociale. C'est bref, lapidaire et tellement vrai... Il suffirait d'un rien pour que ça se tranforme en humour noir. Bien sûr dans toutes ses nouvelles on pense aux personnages de ses romans, Saccard, Lantier, Gervaise, Rougon et d'autres...
Deux nouvelles fantastiques "La mort d'Oliver Bécaille" et "Angeline". Toutes deux horrifiques, surtout la première avec cet enterré vivant. "Angeline" est une histoire de revenant, mais est-ce vraiment ça ? On touche là à l'angoisse de Zola face à la mort, angoisse qui était parait-il récurrente chez lui. "L'inondation" et "l'attaque du moulin" m'ont fait plus l'effet de chronique journalistique sur des faits divers, brillamment commentés.
"Nantas" c'est "son Excellence Eugène Rougon" en condensé. On ne peut s'empêcher de penser que Nantas vend son âme au diable. Et c'est une sous lecture qui s'installe.
Tous les personnages de ces nouvelles ont des obsessions, des idées fixes, tous un peu monomaniaques. Tous, mêmes les personnages secondaires, cela inclut Zola lui-même.
En même temps ce ne sont plus les romans fleuves, l'épopée d'une époque à travers la lignée de différentes familles. Zola est plus concis, plus sec, léger parfois même si le style est toujours là et le flamboiement lyrique jamais très loin....
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