AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 2744 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Est ce que vous êtes parti en cette fin d'année 2021 ? Moi je me suis offerte une escale de quelques jours dans les Hébrides extérieures, une archipel d'îles au Nord de l'Ecosse. J'ai pris un bimoteur pour atterrir sur l'île de Lewis et je me suis imprégnée peu à peu des lieux pendant les 422 pages du roman L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May.Peter May et moi
J'ai entendu parler de la trilogie écossaise (dont L'île des chasseurs d'oiseaux est le volet 1) il y a, il me semble, quelques années sur le compte @leslecturesdalice (que je suivais bien avant Instagram, du temps où les blogs avaient le vent en poupe). Et puis Peter May a croisé ma route plusieurs fois : sur l'étal d'une librairie, dans une conversation privée avec plusieurs lectrices me le conseillant vraiment. Maintenant que j'ai ENFIN commencé à lire cet auteur, je me réjouis des autres titres à découvrir.Ce n'est pas systématique mais j'ai tenu un journal de lecture où j'ai noté les dates de début (29 décembre) et les dates de fin (2 janvier) de ma lecture, comme une date de début et de fin de voyage. J'ai noté les lieux, les mots que je ne connaissais pas, mes impressions, certaines citations. Je me suis amusée à chercher des photos de cette Ecosse à la fois sauvage et inhospitalière.

Malgré le vent quasi constant, la pluie tombant à l'horizontale, les maisons mal chauffées et les personnages trempés jusqu'aux os régulièrement, je suis tombée sous le charme de Crobost, Stornoway et autres endroits cités. J'ai retrouvé dans les descriptions une nature pas forcément accueillante mais toujours surprenante comme dans la littérature islandaise.Mais de quoi ça parle ?
Finn, personnage principal et policier , n'est pas retourné travailler depuis plusieurs semaines suite à un drame personnel. Il est envoyé sur l'île de Lewis, île où il a grandi et sur laquelle il n'est pas retourné depuis 18 ans car un meurtre y a été commis.

Son retour est aussi une plongée dans son enfance qui se traduit par des chapitres où le « je » remplace le « il » du narrateur omniscient. Peter May construit son roman de manière à ce que les habitants de l'île interrogés dans le cadre de l'enquête soient déjà « connus » du lecteur grâce aux flash-backs. C'est fort habile et toujours subtil.

Il avait l'impression d'être un fantôme hantant son propre passé, errant dans les rues de son enfance.

Pourquoi L'ile des chasseurs d'oiseaux est un coup de coeur ?
Le lieu est envoûtant !
Le ciel est toujours changeant et les arc-en-ciel très fréquents, les plages sont sauvages et désertes, quant au rocher aux oiseaux atteignable après 8h de navigation dans une mer déchaînée :

« L'An Sgeir faisait à peine un kilomètre et demi de long sur une centaine de mètres à son point le plus large. Il n'y avait pas de terre, pas d'herbe, ou d'endroit plat, pas de plages. Juste un rocher surgissant de la mer, couvert de merde. J'avais du mal à imaginer un lieu plus inhospitalier. »

Peter May a, en plus, un sens de l'observation très aigu qu'il décrive une scène en bord de mer à marée basse, une tempête en pleine mer ou une soirée entre ados qui tourne mal.

Finn est un homme blessé et perdu mais ni alcoolique ni taiseux
Vu ce que traverse Finn dans sa vie personnelle, j'avais peur de me retrouver avec un personnage un peu « stéréotypé » qui noie son chagrin dans l'alcool et qui ne décroche pas deux mots.

Mais Finn échappe aux clichés du genre. On apprend peu à peu pourquoi il est parti, pourquoi le retour est douloureux, comment il s'est comporté par le passé et en quoi cela peut éclairer le présent. le personnage de Finn s'étoffe à travers les « mini-histoires » qu'il a eu avec tel ou tel habitant et en particulier avec Marsaili, son premier amour.

Du suspense !
L'île des chasseurs d'oiseaux nous embarque sur une île avec une culture et une ambiance singulières, des personnages souvent malheureux car coincées dans des situations qu'ils n'ont pas décidé. Néanmoins il s'agit bien d'un polar avec son enquête, ses suspects et surtout une tension qui va crescendo à mesure que les langues se délient et que les secrets bien enfouis surgissent.

Bref j'ai adoré chaque page de ce roman et j'ai hâte de retrouver Finn et cet endroit incroyable dans le prochain épisode de cette trilogie écossaise.

Et vous vous connaissiez ?

L'île des chasseurs d'oiseaux, Peter May, traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue, Babel Noir.

Lien : https://www.chocoladdict.fr/..
Commenter  J’apprécie          192
Si tous les livres étiquetés polars sont de cette qualité, je passe à côté d'un genre majeur... Mais en fait de polar, il s'agît plutôt de roman noir.
Pour un roman noir, le cadre est bien choisi : l'Écosse.
J'ai adoré l'ambiance du livre, la restitution du climat Écossais, les descriptions de l'île, et peut-être par dessus-tout, la finesse des personnages.
Il y a de nombreux morceaux de bravoure dans ce roman, et les allers et retours entre souvenirs du passé et avancées dans l'enquête se font avec une fluidité enchanteresse.
Peter May est doué pour poser des atmosphères, tisser des ambiances, construire un décor. Le plus important dans le livre n'étant pas selon moi l'enquête en elle-même mais bien la dimension psychologique et géographique du récit, habilement entremêlés.
À ce titre Je garde en mémoire une incroyable autopsie, exécutée par un médecin légiste digne de ce nom, ou tout le passage de la chasse sur l'île aux oiseaux.

Un très bon livre, qui m'a fait plonger dans ce que le roman a de plus séduisant : une patte d'auteur, des personnages profonds, un tableau sociale finement esquissé.
J'en ai encore le pull trempé de bruine.
Bravo.
Commenter  J’apprécie          195
Un polar magnifique, obsédant, dont l'intrigue nous échappe en suivant son anti-héros balloté d'une maison à l'autre, d'une époque à l'autre. L'Écosse est là, délavée, secrète et tellement celte avec ses traditions et ses histoires d'un autre monde. C'est un pur bonheur de tourner ses pages riches de ses descriptions incroyables et de ses personnages improbables. N'hésitez-pas une seconde, ce voyage en vaut largement la peine.
Commenter  J’apprécie          190
La vie de Fin est remplie à ras bord de tourments et ce roman policier est aussi une tragédie.

Je suis à la fois en empathie envers quasiment tous les personnages et je ressens aussi comme une espèce de dégoût face à l'ambiance tragique collante si appréciablement construite de cette Ile des chasseurs d'oiseaux.

Évidemment je ressens beaucoup moins d'empathie envers ceux qui font le mal mais je ne peux m'empêcher de vouloir leur faire changer de cap.

Peter May réussit un tour de force
et décrit les malentendus qui peuvent faire naître le mal et des comportements préjudiciables chez les hommes.

Il décrit en quelque sorte la naissance du mal.

Après avoir fini cette lecture et avoir eu hâte d'en finir parce que c'est éprouvant, je relativise et je me dis que je peux m'estimer heureux de ne pas vivre une telle tragédie dans ma propre existence.

Parce que l'on est comme enserre dans un étaux en finissant ce roman, il fait nuit, il pleut énormément sur ce rocher escarpé d'Écosse, le vent cogne, et la une poignée d'hommes règle ses comptes et on espère juste que cette tragédie se finisse le moins mal possible.

Mon conseil, accrochez-vous en entamant cette lecture, vous serez balancé entre les différentes temporalités du roman, bouleversé par ce mélange de rudesse du climat et les paysages magnifiques verdoyants, rocheux et chaotiques et l'histoire en elle-même si poignante.

J'ai besoin de faire une pause par rapport à cette ambiance "Peter May" je reprendrai plus tard la lecture de cette trilogie écossaise.
Commenter  J’apprécie          184
Gros coup de coeur pour cet ouvrage de Peter May que je découvre tardivement mais qui m'a ensorcelée ! Ce récit qui débute comme un polar est en fait bien plus que ça puisque qu'il propose une immersion sur une île écossaise, au décor aussi grandiose que dangereux, et peuplée de personnages esquintés, usés par une vie insulaire difficile, partagés entre l'envie de vivre autre chose et un attachement viscéral à ces terres façonnées par le vent et la mer. Notre guide est Fin, un policier dont la vie a été fracassée mais qui est forcé de reprendre du service.
Sa nouvelle enquête le mène sur son île natale qu'il a quittée des décennies plus tôt (on pressent rapidement que ce départ est davantage une fracture) et en parallèle de son investigation, il recroise des visages qui lui ont été si familiers mais qui lui semblent désormais étrangers. Ce polar se métamorphose donc en une grand fresque romanesque qui s'étire sur plusieurs décennies et qui nous permet d'assembler peu à peu les étapes de la vie de Fin, héros que je n'ai pas envie de quitter puisque que le livre à peine refermé, je vais me plonger dans le tome 2 de cette trilogie écossaise. Que du bonheur en perspective !
Commenter  J’apprécie          185
-- The blackhouse --

Cela fait bien des années que j'ai téléchargé la trilogie écossaise de Peter May, en vo, sur ma Kindle ... 

Mais malgré les avis élogieux de mes amies, je ne m'y étais pas encore plongéalors que je lis fréquemment cet auteur ! 

Repoussé plusieurs fois cette année, je l'ai ouvert après avoir entendu l'avis enthousiaste de Marie, aui a lu cette trilogie dans le désordre ! 

Et bien m'en a pris.

J'ai passé quatre jours dans l'île de Lewis, dans le Nord de l'Ecosse, à découvrir comment Fin, un policier presque quadragénaire, redécouvrait les moments marquants de son enfance et de son adolescence, en revenant sur cette île pour la première fois depuis son départ pour l'université.

Il y revient comme policier, car un crime qui vient d'y être commis sur l'île semble avoir le même auteur qu'une de ses dernières affaires d'Edimbourg. C'est en homme blessé qu'il revient ; son fils de 8 ans vient d'être victime d'un accident mortel, son mariage qui battait de l'aile ne s'en remet pas.

Le cadavre de l'île est celui d'un de ses condisciples d'école, pas un de ses amis, loin de là. Celui de la brute qui se moquait des faibles et faisait pleurer les petites filles.

Mal accueilli par la police locale qui n'aime pas qu'on marche sur ses plate-bandes, Fin interrogera ses anciens amis et fréquentations. Au fil des chapitres, il se remémorera son enfance, dévastée par la mort de ses parents quand il avait 8 ans, son amitié avec Marsaili, la jolie petite fille qui l'avait pris sous son aile, quand il ne parlait encore que le gaëlique, et qu'il avait reniée plus tard ... 

Marsaili s'est mariée avec Artair, le meilleur copain de Fin, c'est grâce aux cours particuliers donnés par le père d'Artair, que Fin a pu obtenir les notes nécessaires pour aller en fac ... 

Mais avant de quitter l'île, les deux ados avaient participé à l'expédition vers An Skeir, cette île, ce rocher, perdu au large de Lewis, où les hommes du village vont chaque année tuer leur quota autorisé de 2000 oiseaux (une sorte de fous de Bassan). Fin a été grièvement blessé lors de cette expédition et  n'a gardé aucun souvenir des circonstances de l'accident ni des deux semaines passées sur l'île.

L'enquête dévoilera peu à peu les caractères, l'enfance si dure et triste de Fin, les ressentiments et les espoirs qui subsistent encore.

Le coupable sera trouvé, dans des circonstances tragiques où l'histoire semble se répéter.

J'ai fortement apprécié le ton de ce roman, la qualité de la langue (je l'ai lu en vo, et j'ai apprécié d'avoir un dictionnaire intégré à ma liseuse). La description des personnages, des paysages, de la traversée en bateau jusqu'au rocher d'an Skeir, étaient extrêmement fouillés et précis.

Un roman qui donne une bouffée vivifiante d'air écossais, tourbe, embruns, tweed et whisky.

Les tomes suivants m'attendent et j'ai déjà mis le deuxième dans mon programme de lectures d'octobre.  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          183
Jamais entendu parler de cet auteur, roman acheté par hasard.
Quelle claque !
On plonge dans le passé de l'inspecteur Fin, qui doit retourner sur l'île où il a grandi pour les besoins d'une enquête. L'auteur alterne flashbacks et description de l'enquête en cours. Bien sûr très vite tout cela s'entremêle, Fin retrouvant 20 ans après ses copains ( et ennemis !) d'enfance, tous restés sur cette île du nord de l'Ecosse .
Les descriptions géographiques et météorologiques sont saisissantes, notamment lorsque les hommes du village vont chasser les oisillons sur un îlot hostile, perpetuant ainsi la tradition de leurs ancêtres. Cet endroit et cette chasse annuelle prennent une place centrale dans le récit.
L'auteur retrace remarquablement les rapports humains entre ces enfants devenus adultes, les rancoeurs ou les amours enfouies depuis tant d'années. Ainsi, l'enquête policière passe presque au second plan, ce qui n'altère aucunement le plaisir de lecture.
Très très bon roman.
Commenter  J’apprécie          182
J'avais quelques doutes concernant ce livre, des vraies longueurs au départ, une enquête « mise à l'écart » … Et finalement quelle réussite !
Il s'agit bien plus qu'un polar mais d'un roman d'atmosphère qui se passe sur Lewis, une île au Nord de l'Ecosse où la vie est difficile.
Fin Macleod, un inspecteur est envoyé sur cette île, l'île de son enfance pour y résoudre une enquête. 18 ans qu'il n'y a pas mis les pieds. Au fil de l'histoire, les mystères vont apparaitre…
Un grand polar avec une intrigue riche, bravo Peter May !
Commenter  J’apprécie          170
Je me rappelle mon premier amour. Je devais avoir 11 ou 12 ans. Nous jouions toujours ensemble dans la cour de récréation. Par chez moi, 2 personnes qui ne se lâche pas une seconde peut se traduire par l'expression suivante : "Avoir le cul fouré ensemble". Eh bien, c'était ca Antonella et moi. Son passe-temps favori ? Me voler ma gavroche. Un jour, elle a envoyé son amie me donner un papier plié en quatre. Un simple message : Veux-tu être mon copain. Deux cases vides : "Oui" et l'autre "Non".

À partir de ce moment exact, je n'ai plus joué , ni adressé la parole à Antonella.

À partir de ce moment, j'ai laissé mon enfance derrière moi.

Je me rappelle aussi quelques années plus tard, à mes 17 ans, j'avais fui ma famille et mon pays pour me retrouver en Angleterre. Je faisais l'école buissonnière et vivais une vie de nomade, sans un penny, dans Manchester, cetet grande ville autrefois sale et industrielle, allant même à mentir au directeur du lycée : "Ma grand-mère est morte, je retourne au Canada" afin de trouver toute ma liberté. Un jour, une occasion est venue entre mes mains. Un concours. le prix, un voyage d'une semaine dans les Orcades. Ilots au nord de l'écosse. le rêve. le vert pays. Les vikings y seraient passés.

J'ai gagné le concours.

Les amours de jeunesse, le passé et l'ile de Lewis sont des acteurs de cette histoire. Ceux-ci m'ont permis de retourner dans mon propre passé. Ma propre histoire.

"L'ile des chasseurs d'oiseaux" est définitivement resté trop longtemps dans ma tablette.

À lire ? Oui, sans hésitation, pour s'évader, pendant quelques jours, en ce temps de pandémie.

P.S. J'ai revu Antonella. Nous travaillons pour la même entreprise. À ce jour, je ne lui ai toujours pas adressé la parole.

Commenter  J’apprécie          170
L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter MAY

Je viens de terminer le premier volet de la Trilogie Écossaise : beaucoup d'enthousiasme dans la découverte de cet auteur que je n'avais pas encore le privilège de connaître.

Une écriture précise et claire, détaillée et légère à la fois. Des personnages que l'on sent comme authentiques. Un scénario en béton avec un dénouement dont on s'approche progressivement au fil des pages, que l'on croît deviner, mais qui ne se révèle totalement qu'à la fin.

Une alternance intelligente des chapitres dont le personnage principal est tantôt à la première personne lorsqu'il se rappelle son passé et tantôt à la 3ème lorsque c'est le narrateur, et donc le roman qui reprend son cours...

Un juste équilibre aussi entre l'enquête et l'aspect biographique concernant l'inspecteur de police. Ce n'est pas un thriller au sens l'enquête, rien que l'enquête - à 100%. Là, on est plutôt sur du 50/50... peut-être est-ce simplement nécessaire à l'introduction de cette trilogie ou bien est-ce là, justement, propre aux style et choix de l'auteur(?). La suite me le dira.

On est aussi véritablement transporté dans le décor dans cette île de Lewis, si bien décrite, aux traditions ancestrales et sur laquelle l'ère contemporaine semble n'avoir qu'une prise anecdotique.

J'ai beaucoup aimé : autant l'histoire que la plume. Justement pour tous les à-côté de l'enquête. le voyage / le côté quasi documentaire aussi concernant les traditions (parfois barbares) que l'on peut mieux comprendre - ou pas. Chacun se rangera du côté qu'il souhaite sans que ça ne puisse nuire aucunement au grand intérêt de ce roman (et de la trilogie ?).

Assurément un auteur dont je vais continuer à découvrir l'oeuvre, à commencer par les 2 derniers tomes de cette trilogie qui sont déjà là et me "tendent les bras"...

Note : 4,5/5
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (5974) Voir plus



Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Peter May ?

L’... du serment ?

Archipel
Ile
Oasis

5 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Peter MayCréer un quiz sur ce livre

{* *}