Citations sur Les Monstres (43)
Elle se dit que le monde n'est fait que de cela, de monstres qui grouillent, qui hurlent, qui geignent, qui tuent, qui forniquent pour enfanter de nouveaux monstres. Elle se dit que c'est sans fin. Et que sous l'horreur, il y aura toujours pire.
Lorsqu’il nous accorde un peu de son temps, Aleph nous enseigne le comportement humain. Il trouve les hommes intellectuellement médiocres mais physiquement bien plus résistants que nous. Là où nous ne survivrions pas, eux se reproduisent comme des rats.
Ce soir, Maman est la truie et nous sommes les porcelets, bienheureux, pâles et prêts à trouver le sommeil insondable des ventres pleins.
Jung se trompe et lave son sexe et son ventre avant tout le reste. Maman le corrige en l’éclaboussant d’eau froide. Alors il s’applique et recommence, dans le bon ordre.
« Si tu es malade, il ne faudra pas te plaindre. On ne met pas ses mains dans ses fesses pour se laver le bout du nez ensuite. »
Jung sourit.
« Je ne trouve pas ça drôle. Tu trouverais ça drôle de mourir, Jung ? »
Il cesse de sourire. Non, évidemment qu’il ne trouverait pas ça drôle
« Le moindre rhume pourrait vous tuer, tous autant que vous êtes, alors faites un peu attention. »
Nous hochons la tête, nous avons compris.
Nous sommes des monstres.
C’est le nom que nous donnent les autres car nous sommes trop différents de ce qu’ils sont ou connaissent. S’ils savaient que nous nous terrons ici, ils nous enfermeraient dans des cages encore plus étroites pour nous étudier. Ils couperaient des morceaux de nos mollets et de nos flancs pour les analyser et ils nous tasseraient dans des bocaux.
Nous ramassons les cheveux tombés par terre pour les jeter dans le seau jaune que nous plaçons devant la porte. Lorsqu’il est plein, le seau disparait pour reparaître le lendemain vide et propre.
Maman dit que nos cheveux sont une plaie, qu’ils poussent excessivement vite, et que ceux des enfants normaux c’est autre chose, il n’y a pas besoin de les raser, ils sont beaux et sains. Nous pouvons seulement imaginer la chose: approcher les enfants qui vivent à l’extérieur nous est formellement interdit. Ils nous feraient du mal.
Et nous les tuerions.
Elle se pavanait devant lui. Comme si elle voulait le séduire, vous voyez ?
Madame Masel, une enfant, ça ne séduit pas son propre père.
Vous n’étiez pas là.
Ce soir, Maman est la truie et nous sommes les porcelets, bienheureux, pâles et prêts à trouver le sommeil insondable des ventres pleins.
Elle se dit que le monde n'est fait que de cela, de monstres qui grouillent, qui hurlent, qui geignent, qui tuent, qui forniquent pour enfanter de nouveaux monstres. Elle se dit que c'est sans fin. Et que sous l'horreur, il y aura toujours pire.
Ne fais pas preuve de bravoure,
Si aux habitants tu dis bonjour,
Ils t'emporteront sans retour
Pour te faire cuire dans leur grand four