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4,06

sur 622 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bonjour,
Mon retour sur les monstres de Maud Mayeras.
Une nouvelle fois cette auteure m'a remué les tripes avec son roman. Maud Mayeras parvient à créer un climat très malsain, mais avec une touche pudique.
Ici nous découvrons un terrier, des monstres qui sont, en fait, des enfants et une femme emprisonnés par un ogre détestable et qui pourtant aime ses montres à sa façon. Cette famille grandit et pousse dans ce terrier, loin des humains, loin des microbes, loin de la société. Jusqu'au jour où leur petite vie bascule.
Que dire ? Chaque page est une claque de mots savamment choisis, d'événements qui font frissonner non pas toujours de peur, mais juste parce que les choses terribles sont décrites avec ce juste ce qu'il faut pour percuter l'esprit. J'aime dire que l'auteure pose des mots sur des maux, ses maux, nos maux aussi peut-être.
Maud Mayeras, est pour moi, une écorchée vive qui doit avoir des démons intérieurs nombreux à exorciser. Tous ses romans me brisent à chaque fois, m''entraînent vers son monde dont je ne sors pas indemne. Et elle me pousse dans tous mes retranchements de lectrice et me fait cogiter plus que de raison.
Elle manie les mots comme des lames de rasoir. Je saigne à la lire et j'en redemande, car j'aime son univers bien à elle.
Ce roman est indescriptible. Thriller, oui un peu. Roman noir, assurément. Roman qui dérange à coup sûr.
En 2013, j'ai mis plus de 15 jours à redescendre de Reflex, là je me demande combien de temps je vais mettre pour ranger dans le tiroir de ma mémoire, Rosemarie, Aleph, Eine et Jung.
Tout ce que je sais c'est que je suis impatiente déjà de lire son prochain. L'écriture de cette auteure me fascine autant qu'elle m'effraie, mais j'en suis fan et je le resterai.
Avis aux amateurs de romans qui vous tord le bide uniquement avec des mots, des scènes qui se créent sans crier gare dans votre esprit.

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Bonjour,

Voici un thriller que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Les monstres" de Maud Mayeras aux éditions Pocket.

J'ai rencontré l'auteure au salon du livre de Marmande le 7 mai. J'ai été tentée par la quatrième de ce livre et par le résumé qu'elle m'en a fait.

Ces monstres, ce sont Eine et Jung qui vivent dans un terrier avec leur mère Rosemarie. Ils ont toujours connus cette vie là, le seul lien avec l'extérieur s'appelle Aleph. C'est lui qui leur apporte la nourriture et vide leurs sceaux de déchets, qui leur lit des histoires, qui leur raconte comment c'est dehors.

Jusqu'au jour où Aleph ne revient plus. Dehors, la tempête s'abat au point que le terrier menace d'être inondé. Les secours arrivent car leur maman a appelé à l'aide. Alors que Rosemarie se fait emmener par les Humains, les deux enfants sont livrés à eux-mêmes dans ce monde qu'Aleph leur a décrit comme hostile…

Quelle belle découverte que ce roman qui m'a subjuguée ! J'ai été fascinée par le destin de ces enfants-terrier dont la vie ne ressemble en rien à ce que peut connaitre un enfant élevé normalement. Mais qu'est-ce que la normalité quand Eine et Jung n'ont connu rien d'autre que les conditions formatées par cette éducation spécifique ?

Plus on avance dans le récit, plus les découvertes se font abjectes, les révélations ignobles, les conclusions choquantes. Et pourtant, l'histoire est magnifiée par cette petite qui, avec ces yeux d'enfant, nous ouvre son regard sur le monde tel qu'elle le voit, tel qu'elle le comprend et comme Aleph, qu'elle considère comme l'être suprême, le lui a décrit.

Parce qu'ici, le bourreau, appelé "l'Ogre", est vu comme le Dieu, celui qui sait, celui qui dit. Ses victimes se prennent pour les coupables si elles ne se plient pas à la volonté démentiel de leur persécuteur. Parce que dans toute cette histoire, il n'est pas facile de savoir ou de reconnaître qui sont véritablement les monstres.

J'ai découvert à travers ce livre une très belle plume, Maud sait toucher son lecteur sur les points sensibles, elle n'a pas son pareil pour nous décrire l'aberration, le supplice et l'horreur vécu. Parce que forcément, une telle expérience ne peut pas se digérer comme un simple traumatisme. Les conséquences qui en résultent sont énormes.

Tout y est montré d'une façon simple, compréhensible sans pour autant faire étalage du sensationnel ; le gore est minoré, la séquestration et les abus sont évoqués avec pudeur et retenu tout en ne cachant rien de ce qui peut nous être dévoilé en retour.

Mon immersion dans cette histoire a été totale. Un style absolument incroyable, le lecteur est plongé dans un tourbillon de sentiments et de pensées qui s'entrechoquent dans un mélange d'émotions pures. C'est rare que je ressorte d'une lecture autant chamboulée. Ce livre est un électrochoc et dénonce à travers son récit les déviances antisociales que de tels comportements peuvent engendrer.

Une auteure que je vais avoir grand plaisir à suivre tellement son univers est intéressant et correspond parfaitement à mon profil de lectrice. Elle sait avec brio traiter des personnages complexes, la psychologie des protagonistes est décortiquée à l'extrême ; décrire l'inhumanité, le pire des travers de l'homme, Maud sait parfaitement s'y prendre : c'est clairement son sujet de prédilection.

Bonne lecture, amis lecteurs !
Je remercie infiniment Maud pour la belle dédicace.
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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La première fois que j'ai croisé Maud Mayeras, c'était il y a quelques années. 2013, pour être précis, et tu sais à quel point j'aime la précision. En 2013, je lisais « Reflex », et ce que j'en disais, c'est juste là : https://leslivresdelie.net/reflex-maud-mayeras/
Admiratif de la Dame, j'étais.
Au contraire de ceux qui te pondent (je pèse mes mots) un roman par an, voire un peu plus, elle a décidé de n'écrire que quand ses tripes commencent à déborder sur le clavier. Je dis ça, mais je suis pas sûr. C'est seulement l'impression que j'ai.
Chacun des romans que j'ai lus d'elle t'emporte vers le fond de l'âme de l'humanité.
Chacun des romans que j'ai lus te fout les tripes à l'air, et après, tu dois les ramasser. C'est pas toujours facile.
Dans celui-ci, il est question des monstres. Ceux que t'as sûrement croisé au coeur de tes rêves ou plutôt de tes cauchemars. Ceux que certains fabriquent avec des mots qui transforment les enfants en quelque chose d'autre, avec des actes qui transforment les enfants heureux en enfants qui pleurent.
Ces monstres-là.
Maud Mayeras nous emporte au fond d'un terrier. Tu te souviens du terrier où Alice va se perdre, quand elle suit le lapin ?
Ben tu as failli avoir juste. C'est pas ce terrier-là. C'est pas non plus un conte pour les enfants sages. C'est l'histoire de ces gosses à qui certains adultes font croire que la vie, c'est sale, froid et humide.
Qu'elle se façonne à coup de terre glaise, et que ça laisse des traces sales sur le corps. Que t'as beau te frotter, ça part pas.
Ça part jamais.
Tu vois juste les sillons laissés par les larmes qui coulent sur les joues des enfants.
Maud Mayeras nous raconte l'histoire d'une Maman et de ses deux mômes.
J'ai un peu pensé à « Room », de Emma Donoghue.
Un peu.
Parce que le talent de Maud Mayeras, il est au-delà de l'histoire. Son talent t'emmène bien plus loin que la majorité des zôteurs que tu connais.
Tu vas sentir le froid et l'humidité, tu vas sentir la vie qui s'échappe des enfants, tu vas sentir tes larmes couler sur tes joues, et tu vas te frotter les yeux.
Tu vas te rendre compte, au bout de quelques pages, qu'elle a donné la vie à ces personnages faits de mots, et déposés sur le papier.
Alors bien sûr, c'est sombre et sordide parfois, un peu comme la vraie vie de la réalité. Mais tu es face à ce que la nature humaine a de plus beau et de plus terrible à la fois.
Tu es face à l'amour de la Mère et à la violence du père.
Tu es face aux monstres créés par celui qui aurait dû les élever au-delà du terrier, qui aurait dû les façonner pour en faire des monuments à la gloire de l'humanité. Ces monuments que devraient être tous les enfants.
La suite : https://leslivresdelie.net/les-monstres-maud-mayeras/


Lien : https://leslivresdelie.net/l..
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Il était une fois une mère et ses petits monstres qui vivaient dans un terrier, à l'abris des humains. Aleph les nourrit, veille sur eux et les prépare à affronter le monde quand ils seront plus forts. Mais un jour Aleph ne revient pas, et pour survivre, il faut sortir.

Il était une fois une lectrice qui a été happée par ce roman, en a tourné les pages goulûment sans trop savoir ce qu'elle allait y trouver jusqu'à l'horreur du dénouement ...

Je ne peux pas vous en dire plus sans trahir l'intrigue mais ce que je peux vous assurer, c'est que ce roman vous vaudra une nuit blanche. Page turner redoutable, intrigue implacable, ambiance anxiogène, j'espère que vous n'avez pas peur du noir...

L'autrice autopsie les tréfonds de l'âme humaine pour ne garder que sa noirceur. L'humanité est-elle innée ou résulte-t-elle du conditionnement humain?

Rassurez-vous, dormez sur vos deux oreilles, les monstres n'existent que dans les contes. N'est-ce pas ?
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Ni remerciements ni références , une bande son: prenez le temps d'écouter les titres que Maud Mayeras nous propose pour accompagner son incroyable roman , son formidable roman
Je suis KO debout.
Lu d'une traite. Hallucinant de vérités monstrueuses.
On comprend tout petit à petit, on est submergé par l'horreur et la beauté malgré tout.
Celle de l'amour d'une mère, d'une fille, d'une soeur.
Dans la nuit vorace du Terrier.
Une histoire de séquestration qui va jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à l'après. Narrée de différents points de vue, sans pathos, sans jugement, d'une justesse absolue.
Et puis la trame narrative s'interrompt régulièrement et laisse la place à des contes cruels et métaphoriques écrits par l'Ogre.
Je ne connaissais pas cette auteure et c'est une formidable découverte.
Très très gros coup de coeur pour ce qui est pour moi le roman noir de l'année.
2020 n'est pas terminée. Il vous reste une petite chance de vous rattraper en écoutant / lisant Les monstres.
Ce livre a aussi une vertu importante : il est humble et pédagogique. Rien n'est simple dans les histoires de séquestrations longues, non rien n'est simple...
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✔️Mon ressenti : Je découvre Maud Mayeras avec ce roman, et une chose est certaine, je vais me précipiter sur les autres.
Aleph vient nourrir ses monstres : un maman et ses deux enfants. Ils sont élevés dans la peur de l'extérieur et de l'Homme. Quand Aleph ne revient pas, quels choix s'offrent à eux ?
Quelle histoire ! Je ne dirai pas que c'est une idée originale car cela a déjà été visité en roman ou en film, mais je crois que c'est la première fois que cela me semble si réel. Les personnages sont tellement denses et décrits avec précision que leurs réactions semblent naturelles. le plume de l'auteure sait retransmettre les émotions de ses personnages auxquels elle n'épargne pas grand-chose. C'est un thriller que j'ai dévoré, peinant à le reposer tellement j'ai eu l'impression que le salut des personnages dépendaient de ma lecture.
Un moment de lecture très intense.
🎯Mots Clefs : Séquestration / Terrier / Enfant / Extérieur / Avenir
🏆Ma note : 20/20
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Bonjour à toutes et tous ! Je vous parle aujourd'hui de l'excellentissime Les monstres de Maud Mayeras aux éditions pocket.


Maud Mayeras nous plonge au coeur de l'horreur la plus profonde de l'être humain.
Une question vient à moi spontanément : y a-t-il un cerveau plus malade qu'un autre ? Certainement que oui.
Vous avez là une plume qui retranscrit parfaitement les émotions à chaque mot de votre lecture.

Je ne peux pas spoiler ce livre, j'en ai déjà trop dis. Nous allons de surprise en surprise, la construction à son originalité complètement cohérente au cheminement du récit. La perversité et la manipulation sont au coeur de ce roman, lisez le, c'est un uppercut en pleine face que j'ai pris !

Je découvre la plume de l'autrice avec ce roman sur ses propres conseils et vraiment, merci mille fois Maud, je n'ai pas été déçue du voyage !
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#lenigmedelastuga

Une chronique négative mais absolument rien à voir avec les lecteurs, j'aime beaucoup la voix de Lola Naymark et celle de François Hatt fut une bonne découverte malheureusement on ne peut donner vie à une histoire qui manque de présence, de teneur, une histoire linéaire.

Alors même si le choix d'écrire sur l'édition est plutot interessant , et ressemble à un règlement de compte, un milieu loin des bisousours mais plutôt de requins où l'argent est à la fois le fléau et le nerf de la guerre!

Je me flagelle toute seule, moi qui exècre les ressentis de « 10 mots, 10 lignes » moi qui trouve toujours un petit côté positif dans une histoire qui ne m'a pas plu. Là je n'ai pas trouvé, pourtant je me suis creusée la tête, à voir tous les avis positifs ici ou sur babelio… je suis à contre courant et pas qu'un peu.

Je déplore le manque de prise de risque de l'autrice, de suivre le shema habituel, 2 temporalités sans rebondissements aucun, qui se rejoigne pour finir par nous révéler l'auteur du meurtre découvert page 50. (C'est une image)

Les indices disséminés lors des chapitres courts se voient comme le nez au milieu de la figure. Une histoire cousue de fil blanc sans surprise et que celle ci me parut longue,longue, longue…

Alors marre du conventionnel, des perpétuelles histoires qui se ressemblent. Et vu le prix actuel d'un livre...

Je sais, je n'ai jamais été aussi virulente mais j'ai cherché vraiment je me suis posée la question vraiment, j'en ai même discuté avec mon homme, une amie ... mais j'ai déjà lu ce genre d'histoire j'ai envie d'être bousculée, qu'on m'arrache les tripes, qu'on me remue le coeur, que l'on me "fracasse" (marque deposée) la tête, que je garde l'histoire et les personnages ancrés dans ma mémoire.

Bref il y a des livres…sans... mais cela ne regarde que moi.
Lien : https://evasionpolar.wordpre..
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Coup de coeur pour ce récit sombre et malsain.

En commençant ce livre je ne m'attendais pas à aimer autant, mais l'écriture s'avérait intelligente, percutante, et les mots choisis avec un tel soin que la frontière entre le réel et la fiction ne m'a jamais semblée si floue.
Imaginez, des enfants cloîtrés dans une cave, qualifiés de "monstres" et conditionnés pour fuir les humains. Parfois affamés, ils attendent patiemment le retour de celui qui les nourrit, les protège des hommes et du soleil, mortel. Aleph, le protecteur, leur seul lien avec le monde extérieur et unique distraction. À leur manière, ces enfants qui ne connaissaient rien d'autre que le terrier étaient heureux, et ce, malgré la violence physique et psychologique. Jusqu'à ce qu'un jour, la porte s'ouvre.
À bien égards, la notion de liberté peut paraître abstraite, et alors que nous espérons entrevoir un avenir plus serein, l'auteure brise une à une les certitudes que nous prenions pour acquises, ne nous épargnant rien de l'horreur qui en découle. Ce roman noir nous entraîne dans la noirceur, le vice et la luxure sans nous laisser le temps de respirer malgré les questions qui nous assaillent. Comment l'homme peut-il torturer ceux qu'il aime d'un amour aussi destructeur ?⠀
Penser toucher le fond n'est qu'un leurre car en réalité nous descendons toujours plus profondément dans la noirceur de la nature humaine.⠀
L'extrait suivant d'écrit bien ce que j'ai ressenti durant ma #lecture : "Elle se dit que le monde n'est fait que de cela, de monstres qui grouillent, qui hurlent, qui geignent, qui tuent, qui forniquent pour enfanter de nouveaux monstres. Elle se dit que c'est sans fin. Et que sous l'horreur, il y aura toujours pire."⠀
Un point que j'ai beaucoup apprécié, mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde, est le rajout de récits courts (contes qu'écrivait Aleph pour "ses monstres") qui se greffent à l'histoire principale, et nous montrent comment ont été modelés les enfants qui s'en abreuvaient.
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Dans le registre d'une littérature très sombre (trop) souvent pointée du doigt, elle tente de nous proposer une histoire presque déjà racontée, qui pourrait tenir dans un mouchoir de poche, mais à sa façon et différente des romans précédents. Les descriptions sont précises, elles vous happent. Les rebondissements ? vous n'êtes pas prêt. L'atmosphère…celle que j'aime, celle qui vous asphyxie, anxiogène, terrifiante.
Il y a heureusement un peu de lumière, et elle réside dans les personnages, dans l'écriture, c'est là le talent « monstre » de l'auteure, celui de tisser des liens indéfectibles, quels qu'ils soient, entre eux, entre nous et eux, Les Monstres.
Maud Mayeras ne publie pas un roman par an, dommage et tant mieux, ca lui permet de creuser minutieusement, subtilement son propos bien au delà d'une thématique usée jusqu'à la corde.
Les Monstres est un texte sensoriel, et comme je le pressentais, une lecture éprouvante, une histoire aussi monstrueuse qu'haletante, que j'ai dévorée en une nuit, tout cela grâce à une écriture sensible et vivante qui nous immerge dans un décor où » Dehors, un monstre ne résiste pas, il meurt ».
Lien : https://encoreunlivre.com/20..
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