L'amour-propre, dans le cinéma, c'est un boulet qu'on traîne après soi.
Une chose que j’ai apprise à Hollywood c’est qu’on ne peut pas jouer en respectant les règles.
Vous soutenez la ligue antinazie parce que, dans ce foutu patelin, tous les producteurs sont juifs et vous vous dites qu’ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom.
Vous êtes ici depuis assez longtemps pour savoir qu’il suffit de parler de syndicalisme ou d’organisation pour être classé comme rouge et mis sur la liste noire. J’ai été mêlé à la dernière histoire avec le Syndicat des Auteurs. J’ai assisté aux réunions de producteurs et j’ai entendus dicter leurs quatre volontés aux auteurs.
Quand on est en taule, on s’accroche à la moindre lueur qui vous reste.
- Je sais que je peux faire de bonnes choses si on m’en donne la possibilité.
- Et de plus, vous n’avez pas de métier.
- Comment aurais-je un métier, si personne ne me donne l’occasion d’en acquérir un ? demandai-je.
Je me rendais compte maintenant que sans aide on n’arrivait à rien dans le cinéma et que plus vite on se mettait à la page plus vite on réussissait.
Les gens à la réception de Mme Smithers avaient raison : il fallait faire de la lèche, une sale lèche.