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Critique de sandrine57


En 1859, la jeune Sarah accompagne sa soeur et sa mère chez les Hill à New Charlestown en Virginie, pour voir une dernière fois leur père et mari l'abolitionniste John Brown, condamné à la pendaison après l'attaque ratée de l'arsenal de Harpers Ferry. Dans cette famille du Sud favorable à l'abolition de l'esclavage, Sarah se lie avec Freddy qui sera son correspondant privilégié à son retour à New-York. Mais elle sait que seule une solide amitié pourra les unir. La dysenterie l'a laissée incapable de procréer et elle ne peut envisager de priver l'homme qu'elle aime de son rêve de fonder une famille. A u mariage forcément malheureux, elle préfère les études, l'art et surtout la continuation de l'oeuvre de son père. Pour aider le ''Chemin de fer clandestin'' qui permet aux esclaves de passer du Sud au Nord, Sarah dessine des cartes camouflées dans de petits tableaux bucoliques ou sur le visage de poupées de porcelaine.
De nos jours, Eden vient d'arriver New Charlestown avec son mari Jack. Elle a quitté la ville, son travail et tout ce qui était sa vie pour profiter du calme de la campagne et enfin réaliser son rêve de fonder une famille. Après des années d'échec, son mariage ne tient plus qu'à un fil tant elle en veut au monde entier de sa stérilité. Quand son mari rentre avec un chien sous le bras, elle explose littéralement de colère, de rage, d'impuissance. C'est donc sa jeune voisine, Cloé, qui est chargée de nourrir et sortir l'animal. Mais malgré son refus initial, Eden finit par s'attacher à la boule de poils et à la fillette. Ensemble, elles découvrent une tête de poupée très ancienne dans le garde-manger de la maison et commencent une enquête pour en connaître la provenance.

Fidèle à son style, Sarah McCoy entremêle le passé et le présent pour raconter le destin de deux femmes liées par leur infertilité et une maison. Et dès les premières pages on s'intéresse à Sarah et la terrible époque qui précéda la guerre civile tout en faisant la connaissance d'Eden, une femme d'aujourd'hui minée par l'absence d'enfant. Mais très vite, les chapitres consacrées à la première prennent le dessus. Sans le savoir, nous connaissons tous son père, John Brown, ne serait-ce que par la chanson inspirée de son exécution qui fut l'hymne des Unionistes. En apprendre plus, sur lui, son combat, sa famille, est un vrai plaisir et une réelle découverte. Sa fille Sarah, artiste, féministe, vouée à la cause abolitionniste, est un personnage historique qui gagne aussi à être connu. Malheureusement, l'intrigue se focalise sur son histoire d'amour avec Freddy Hill alors que là n'est pas l'essence de cette femme engagée et combative. Mais l'auteure semble engluée dans les bons sentiments et c'est encore pire dans les chapitres concernant Eden. La description de la petite ville américaine avec les gentils voisins, la gentille libraire, le gentil épicier, la gentille antiquaire, les rues bien proprettes et le festival annuel et sa meilleure tourte, on a beau être en 2014, on se croirait dans un épisode de la petite maison dans la prairie. C'est un peu une Amérique fantasmée où tout le monde est harmonie et amour, jusqu'à l'écoeurement. Et Eden est un personnage inintéressant, capricieux, larmoyant et immature qu'on peine à apprécier.
Après le fabuleux Un goût de cannelle et d'espoir, Sarah McCoy déçoit dans ce deuxième roman qui manque de puissance et se complaît dans la facilité et la mièvrerie. Tout n'est pas à jeter, le style est fluide, la partie historique instructive mais l'ensemble n'est pas convaincant. Peut mieux faire.
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