Il y a des petites filles qui grandissent avec un père irréprochable, bon et tendrement lié au cœur de sa fille. D’autres petites filles grandissent sans père du tout, sans rien connaître donc des hommes bons et de ceux qui le sont un peu moins. Les plus malheureuses de toutes les petites filles grandissent avec un père qui n’a pas son pareil pour transformer un ciel bleu et ensoleillé en une violente tempête. Ma mère était l’une de ces petites filles malheureuses, et elle a enduré le genre d’enfance que vous fuyez le plus vite possible. Sauf si vous n’avez nulle part où fuir.
Porter un pantalon, c'était être habillé pour exercer le pouvoir. Porter une jupe, c'était être habillée pour faire la vaisselle.
Il y a certaines souffrances, tu sais que tu les garderas toujours.
La vue de son corps ne m’a pas fait aussi peur cette fois. Dans les plis et les rides, c’était son histoire que je voyais. Sa peau était le journal intime de son âme. (...) Tous ses secrets étaient inscrits sur sa peau. Les choses pour lesquelles elle avait imploré Dieu. Les choses pour lesquelles elle avait maudit le Diable. Dans toute cette vieillesse, je ne voyais que de la beauté.
Le sol inégal sous le papier déformait mon écriture et la rendait chaotique, mais je me suis dit que cela correspondait bien à la façon dont je commençais à voir le monde qui m'entourait.
- Pourquoi c’est moi ta mesure ?
- Parce que tu es importante (…) Tu es mon centimètre, mon décimètre et mon mètre. La distance entre tes deux mains est la distance qui mesure tout ce qu’il y a entre le soleil et la lune. De telles choses ne peuvent être mesurées que par une femme.
Mes poèmes embrassaient tout ce que mes bras ne pouvaient étreindre. Ils hurlaient ce que je taisais. Ils étaient aussi un murmure brûlant qui proclamait que parfois l’amour est un châtiment.
IL Y A des petites filles qui grandissent avec un père irréprochable, bon et tendrement lié au cœur de sa fille. D’autres petites filles grandissent sans père du tout, sans rien connaître donc des hommes bons et de ceux qui le sont un peu moins. Les plus malheureuses de toutes les petites filles grandissent avec un père qui n’a pas son pareil pour transformer un ciel bleu et ensoleillé en une violente tempête.
... Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d’y croire aussi. Croire aux étoiles pas encore mûres. Croire que les aigles sont capables de faire des choses extraordinaires. En fait, nous nous raccrochions comme des forcenées à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées.
Devenir femme, c'est affronter le couteau. C'est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. Et malgré les cicatrices, faire en sorte de rester belle et d'avoir les genoux assez solides pour passer la serpillière dans la cuisine tous les samedis. Ou bien on se perd, ou bien on se trouve. Ces vérités peuvent s'affronter à l'infini. Et qu'est-ce que l'infini sinon un serment confus ?