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Critique de Titania


Avec un titre pareil, ce roman ne pouvait être qu'une parodie loufoque de livre d'espionnage…une affaire aussi peu sérieuse que la littérature par rapport à la vraie vie, avec un humour so british. C'est moins lourd que Monty Python, Johnny English ou Mister Bean, mais il y a de cette inspiration et détournement de tous les codes utilisés par Ian Flemming, tout ça pour une amusante fabulette sur l'écrivain, espion du quotidien.
J'ai vraiment beaucoup aimé. Comment me justifier de cette faiblesse coupable par rapport à des babeliotes fort critiques du travail de Ian McEwan ?
Notre 007 est une jeune femme très belle, inconsciente de l'effet qu'elle produit, plongée dans l'univers de vrais machos du MI5, dans les années 70. Serena est aussi caricaturale que James Bond et son célèbre smoking. Bond vit dans le luxe, Serena est mal payée. Bond attire de vraies bombes sexy. Serena a Max et ses oreilles décollées décrites avec un luxe de détails, Tony et Tom, des hommes plein de petites manies. Et je ne parle pas des pénuries de tout, chauffage, matériel… décrites avec beaucoup d'humour et de détachement . le flegme britannique dans l'adversité !
Agent de base, elle rédige des rapports sur des questions géopolitiques cruciales, comme l'Ira, l'union soviétique qu'elle juge comme de la paperasse insignifiante. En même temps, la mission qui lui est confiée, elle, est ridicule…toutefois, développer le soft power ce n'est pas complètement de la fiction, tous les pays le font.
Que dire d'autre ? La construction en poupées russes du roman est fort habile, seule la fin nous éclaire. Lorsque Serena lit les nouvelles médiocres de Tom avec force détails, et un peu d'aveuglement, elle ouvre des espaces dans le roman. Elle en ferme aussi. Moi, j'aurais bien aimé qu'elle nous raconte plus longuement l'histoire des agents infiltrés dans l'IRA, beaucoup plus dramatique, mais juste évoquée, suggérée et refermée . le réel du roman plus intéressant que la fiction du roman, un clin d'oeil de l'auteur sur la liberté créatrice et les détours inattendus de l'imaginaire, la place du lecteur.
Ce roman nous promène dans les rues de Londres, dont l'ambiance nous est rendue par un auteur amoureux de sa ville . A la fin, on a envie de prendre l'Eurostar pour aller déguster un afternoon tea, faire un tour au pub, flâner dans Oxford street…
Comme disait Shakespeare à la fin d'une de ses pièces, tout ça n'a rien de sérieux , ce n'est que divertissement !
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