AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 38 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'homme qui se confie est épileptique. Simon Hanlon, un irlandais âgé de quarante-neuf ans, célibataire et sans enfant vit à New-york. Il est sur le point de subir une intervention chirurgicale à haut risque, destinée à le soulager. Au décours de l'intervention, alors que le chirurgien lui fait subir quelques tests de mémoire, après les premières réponses adaptées, sort de sa bouche une curieuse formule « comantapelfison », qui le remplit de terreur !

Revenant sur son enfance, il se souvient, et transporte le lecteur avec lui en Irlande, dans les années où la guerre fait rage dans le pays. Il se souvient particulièrement d'un attentat, qui s'est produit lors du dimanche du souvenir, jour de commémoration des soldats britanniques morts au cours des deux guerres mondiales et des conflits suivants.

L'évocation de cette période tragique de l'histoire de ce pays se mêle à l'analyse de la fragilité des phénomènes de mémorisation, de l'interprétation que nous en faisons à distance et du montage a postériori que nos processus mentaux établissent. L'impact d'un traumatisme ajoute encore un facteur perturbant la fiabilité de ce processus mental.

Le roman explore ainsi des pistes très différentes les unes des autres, avec au coeur du sujet, la mémoire. Mêlant la grande Histoire et la petite, celle qui met du sens dans notre parcours personnel, le roman est à la fois pédagogique et intéressant.

240 pages 24 Août 2023 Belfond

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          573
Elle est très forte et puissante , cette histoire de deux garçons autour d'un attentat de l'IRA, le 8 novembre 1987.

L'un est victime (Simon), l'autre est bourreau mais la vie de chacun sera impactée à jamais par ce Dimanche du souvenir.

Encore une bonne pioche parmi les auteurs irlandais dans ce roman introspectif qui certes m'a perdu un peu à un moment donné (mais peut-être par manque de concentration de ma part) qui plonge dans les « Troubles » avec un angle particulièrement original !

L'un des deux protagonistes , Simon est atteint de crises d'épilepsie et en avançant dans la lecture de ce roman, on se rend compte que chaque épisode de crises est lié à certains événements de sa vie. Je ne sais pas si cela a un fondement scientifique, si on peut expliquer certaines épilepsie comme une manifestation d'un trauma psychologique mais ayant plusieurs personnes souffrant de cette maladie dans mon entourage, cela m'a forcément intéressé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          320
Dans ce roman à la narration fluctuante, Darragh McKeon se glisse dans la peau d'un narrateur épileptique qui a connu les Troubles, adolescent. Il souligne ainsi la force de la mémoire et de l'imaginaire tout en évoquant avec subtilité et ampleur ce conflit complexe (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/07/le-dimanche-du-souvenir-darragh-mckeon/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          240
La vie de Simon Hancon changea en ce dimanche du souvenir de 1987. Ce jour-là, l'IRA fit exploser une bombe à Enniskillen en Irlande du Nord, sur le parcours de la commémoration pour les soldats britanniques morts pendant les deux guerres mondiales. Si Simon, 15 ans, assistait au défilé, ce n'est pas l'attentat lui-même qui fut l'évènement déclencheur de son trouble épileptique. Car son traumatisme vint de sa rencontre fortuite avec le terroriste quelques jours avant, alors qu'il bivouaquait avec son amie sur l'île où était cachée la bombe.
Aujourd'hui à 49 ans, vivant à New-York où il tente d'exercer sa profession d'architecte entre deux crises d'épilepsie, il écrit l'histoire de sa vie dans la ferme familiale et imagine celle de Brendan, l'activiste républicain de l'IRA qui le hante depuis 35 ans.
Ce roman raconte l'avant et l'après de cet attentat, passant de l'enfance du narrateur à celle du présumé terroriste.
L'auteur Darragh McKeon, avec ce deuxième roman passionnant, fait preuve d'une maitrise parfaite de cette narration très originale et j'ai trouvé les deux histoires et ce qui les lie, tout à fait captivant.
Il parle à la fois de cette maladie neurologique qu'est l'épilepsie de façon très experte mais il retrace également le conflit d'Irlande du Nord avec une compréhension intérieure du phénomène, nous plongeant dans le vécu de ses acteurs.
J'ai tout aimé dans ce roman, le jeu de temporalité, les deux thèmes qui interagissent, l'imagination libératrice de l'écrivain, l'engagement social des activistes, l'engrenage de ces Troubles que l'auteur nous raconte avec beaucoup de justesse.
Son style d'écriture est léger malgré la gravité du sujet et j'ai dévoré ce livre comme un roman à suspens, le refermant avec beaucoup d'émotion et le sentiment d'avoir appris tant de choses qui m'étaient inconnues.
Un roman à découvrir absolument et qui, je l'espère, marquera la prochaine rentrée littéraire.
Commenter  J’apprécie          150
« Comment tu t'appelles, fiston ? »

J'écris un peu à chaud, là, car ce roman m'a bouleversée.

Je l'ai terminé hier, quasiment en apnée tellement j'ai l'impression d'avoir lu la deuxième moitié sans même faire une pause ni m'en rendre compte, complètement immergée dans ma lecture, tendue, dévastée par certains passages, bousculée par mes interrogations, inquiète quant au devenir des personnages.

Et pourtant, au début du roman, ce n'était pas gagné. Il me manquait quelque chose, j'avais l'impression d'un détachement excessif, voir même d'un néant d'affect et d'émotion plutôt choquant vu ce qui était raconté. Je me suis dit, bon, de deux choses l'une, soit je vais passer à côté de cette lecture car le style me tient à distance – soit c'est fait exprès.

Et puis soudain, bim, l'histoire prend un tournant réellement inattendu et tout commence à faire sens. le coup de coeur m'a quasi prise par surprise et presque assommée, tellement je ne m'y attendais pas. J'ai été happée par ma lecture, par l'écriture, par la petite histoire qui se mêle de plus en plus à la « grande », par la justesse et la profondeur de la plume de Darragh McKeon.

Simon Hanlon, le narrateur, est épileptique. le roman commence alors que ses crises viennent de reprendre, après des décennies de dormance. Il avait quinze ans lorsque les premières sont apparues. Il habitait en Irlande du Nord. « le 8 novembre 1987, l'IRA fit exploser une bombe à Enniskillen. ma ville d'origine. Onze personnes furent tuées. Soixante-trois autres grièvement blessées. Ce fut le pire moment de la triste histoire des Troubles. Mon père et moi étions présents. Mes premières crises d'épilepsie se manifestèrent peu après ». La bombe explosa lors de la procession civile du Dimanche du souvenir, jour de commémoration des soldats britanniques morts – Enniskillen se situant tout au bout sud-est du Lough Erne, non loin de la frontière avec la République d'Irlande.

Je ne vais pas vous en dire plus. Je vous laisse la découverte et la surprise. Juste que le dimanche du souvenir n'est pas « encore un » livre sur les Troubles. Il possède une vraie originalité, que ce soit la finesse et la maîtrise remarquables de sa construction ou la richesse des thèmes abordés : l'épilepsie, l'impact du deuil et de la culpabilité sur l'esprit humain, le quotidien pendant les Troubles et le processus de radicalisation, ses réflexions approfondies sur la conscience, la mémoire, l'imagination et les souvenirs. L'écriture de Darragh McKeon est d'une précision redoutable, du début à la fin.

"Il est des choses que les gens dissimulent derrière les mots, il y a des mots cachés à l'intérieur des choses, comprimés, prêts à fleurir à tout moment."
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
Commenter  J’apprécie          122
Simon, la cinquantaine, a quitté l'Irlande dans sa jeunesse et vit aujourd'hui à New-York. Il vient de subir une opération du cerveau pour en finir avec ses crises d'épilepsie. Sur la vidéo de l'intervention qui lui a été remise, il s'entend murmurer une phrase : « Comment tu t'appelles fiston ? ». Cette phrase qu'il entend à chaque crise. Ces crises qui ont débuté à l'âge de 15 ans juste après l'attentat du 8 novembre 1987 perpétré par l'IRA dans la ville nord-irlandaise d'Enniskillen durant le Dimanche du souvenir où Simon était présent avec son père.

Sa mémoire nous emmène sur les traces de son enfance dans la ferme familiale à Lisnarick Irlande. Une enfance meurtrie par le décès de sa mère atteinte d'un cancer puis par cette attaque à laquelle il va chercher un sens en imaginant la vie du bourreau à qui il attribue la phrase fatidique qu'il a entendue un jour et qu'il continue d'entendre à chaque crise « Comment tu t'appelles fiston ? ».

Ce roman retrace bien entendu l'histoire des Troubles survenus dans le pays vers 1970 et qui ont pris de l'ampleur en 1981 après le décès de Bobby Sands des suites d'une grève de la faim. Mais c'est surtout de vies chamboulées par le conflit nord-irlandais dont il s'agit ici. Des vies marquées à jamais par le traumatisme et par la culpabilité qui n'est pas toujours du côté que l'on croit.

Cette approche romanesque pour imaginer les vies ordinaires d'une victime et d'un bourreau dans les moments qui ont précédé l'épisode tragique du Dimanche du souvenir est habile et extrêmement crédible grâce à un grand sens du détail qui nous fait pénétrer dans le quotidien et l'intimité des personnages. Deux personnages opposés en apparence mais qui ont finalement des similitudes.

C'est une belle découverte pour ce roman qui ne porte aucun jugement, perpétue le souvenir et ouvre à la réflexion.

« Qu'il y a-t-il de lui en moi, qu'y a-t-il de moi en lui ? » est la citation de Brian Keenan qui ouvre ce roman.

Ce roman nous place des deux côtés de la barrière et nous oblige à réfléchir sur la radicalisation et les motivations qui poussent parfois à commettre des actes irréparables un peu comme c'était déjà le cas, dans un autre registre, dans « Nous, les Allemands » d'Alexander Starritt paru également chez Belfond en 2022.




Commenter  J’apprécie          110
En premier lieu, je tiens à mentionner que l'auteur a une jolie plume. Certains passages sont venus me toucher et d'autres, j'ai pu ressentir les émotions des divers protagonistes. Et puis, une phrase apparaît et je devais parfois m'arrêter pour y réfléchir tant la profondeur était présente.

En lisant ce roman, j'ai eu l'impression de lire deux romans complètement différents. Je n'ai pas trop saisi comment nous sommes passés d'un protagoniste à un autre, et ce, jusqu'à la fin. Je suis peut-être passée à côté d'une phrase, d'un élément quelconque qui m'a fait perdre le fil de ma lecture. C'est fort possible.

Au début, nous suivons le vécu d'un jeune homme qui est devenu épileptique à la suite d'un attentat. Nous suivons donc son quotidien, sa vie monotone. le vécu de ce jeune homme est morne et presque sans joie, sans vie réellement captivante. Cela a créé des longueurs dans le récit.

Et puis, à un moment donné, l'auteur change de protagoniste. Ce jeune homme, Brendan, est tout à fait commun, comme tant d'autres hommes en Irlande. Jusqu'au jour où il rencontre Sarah, se marie et ont une petite fille. Et puis, tout à coup arrive son frère Joe et Brendan décide d'embarquer dans la résistance.

A plusieurs reprises, l'auteur nous donne quelques précisions sur les événements qui sont survenus en Irlande, à une certaine époque où la vie était loin d'être sécuritaire, même à la maison. La grève de la faim de certains membres de la résistance, les attentats, le peuple qui perd espoir bref, c'est tout un pan de l'histoire de ce pays qui nous est transmis en de bref aperçus.

Ce qui m'a fait décrocher de ce roman, ce sont les longueurs qui surviennent, surtout en première partie ainsi que le manque de lien véritable entre les deux protagonistes. J'ai dû attendre les dernières pages pour voir le mince lien entre ces deux hommes et cela ne m'a pas complètement convaincu. Peut-être que je suis carrément passée à côté d'un élément vraiment important, c'est du moins ce que je pense car sincèrement, je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi. Et je trouve cela bien dommage car j'adore lire des romans qui parlent de mon pays d'origine, mais là… je n'y ai pas trouvé autant de plaisir qu'à l'habitude!

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
Commenter  J’apprécie          71
Simon est un architecte irlandais d'une quarantaine d'année. Il est parti vivre à New York pour échapper à son passé. Il a vécu toute son adolescence pendant les troubles qui ont eu lieu en Irlande du nord. Aujourd'hui il est divorcé et subit de nouvelles crises d'épilepsie alors qu'il n'en avait plus fait depuis longtemps. Ces crises vont le ramener à ses 15 ans plus exactement au 8 novembre 1987. Jour d'un attentat terroriste de l'IRA dans son village pendant la célébration du Dimanche du souvenir. Débute alors une introspection sur son enfance et les événements qui s'y sont déroulés.
Un roman que l'on pourrait qualifier d'historique puisqu'il reprend des dates importantes, des actions de l'IRA et du processus de paix qui s'en suivi dans les années 1990. Pourtant très vite on va s'attacher à suivre deux personnages de fiction, une victime et un bourreau. Les deux points de vue s'expriment et on attend avec impatience que les arcs narratifs se rencontrent. Un second roman qui nous parle de l'Irlande et des irlandais, éleveurs de mouton, ou dockers, durs à la tâche, bouseux, taiseux n'ayant pas peur de la violence. On arrive à sentir dans les descriptions des personnages l'attachement à la terre, à la patrie. Un roman passionnant qui reprend la période des troubles qui secoua l'Irlande du nord avec des répercussions dans le coeur de ceux qui l'ont vécu. le pays porte toujours les stigmates de ce conflit fratricide. Un roman puissant qui nous parle des petites gens et de leur destin à jamais brisé. A leur côté on vit cette période de tensions extrêmes entre les républicains/nationalistes majoritairement catholiques et les unionistes/loyalistes majoritairement protestants. Une plume intimiste à découvrir. Bonne lecture.

Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          70
Ce roman aborde le terrorisme et notamment la période des Troubles en Irlande du Nord. Immergés dans le climat de guerre civile, de méfiance, de tensions, les personnages évoluent dans leur vie quotidienne, une vie dont ils cherchent tous à s'échapper. 
Pendant une première partie c'est Simon et ses traumatismes que l'on suit dans les méandres de ses souvenirs et de sa mémoire, cherchant une explication à cette présence qui l'oppresse et qui semble à l'origine de ses crises d'épilepsie. C'est la plongée dans son enfance et surtout dans le souvenir de l'attentat commis lors du dimanche du souvenir. Scène apocalyptique puissamment détaillée. Puis sans le comprendre on change de personnage pour suivre Brendan, jeune homme engagé qui se bat pour ses valeurs et son pays. Leurs destins vont se croiser sans que le lecteur ne le voit venir. 
  C'est un texte qui semble simple et narratif mais qui exprime toute la souffrance de la population, notamment des jeunes lors de ces tensions, qui exprime les traumatismes cachés qu'engendre cette violence. Quand le corps évacue ce vécu, quand le cerveau s'empare de la réalité vécue. C'est une véritable réflexion et ouverture sur les blessure de l'âme lors d'épisodes historiques qui ne laisse pas indifférent. 
 #DarraghMcKeon #NetGalleyFrance ! 
Commenter  J’apprécie          50
« Comment tu t'appelles fiston ? » Cette phrase sera le seul point de rencontre de deux Irlandais à la veille d'un événement dramatique.
Celui à qui s'adresse la question sera, à l'âge adulte le narrateur de la première partie du livre et il en viendra à imaginer l'auteur de la question, objet de la seconde partie de ce roman. Cette construction surprend le lecteur . Ça commence gentiment sans réelle aspérité alors que la seconde partie vous embarque et il devient difficile de lâcher le récit.
C'est finement et remarquablement bien écrit et j'ai été agréablement surpris.
Un très bon second roman de cet auteur prometteur.
Commenter  J’apprécie          40





Lecteurs (215) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
252 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}