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Citations sur Ripley Bogle (23)

Je me dépatouillais avec l'optimisme et il se dépatouillait avec moi.
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Lorsqu'on mène une vie confortable, prospère et satisfaite, les mésaventures atroces d'autrui engendrent le pire embarras.
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La jeunesse est chose merveilleuse. L'espoir n'est pas mal non plus et le parfait compagnon de ces deux attributs est l'optimisme à l'imperturbable aveuglement.
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La pauvreté, la solitude et la crasse ne font pas un mélange savoureux dans le meilleur des cas, mais quand on y ajoute les condiments de l'épuisement et du désespoir, leur effet est presque vertigineux.
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Drôle de chose, la vie, et drôles de gens qui la vivent.
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Juste m'arrêter - voilà de quoi j'ai besoin, voilà tout ce que je peux faire.
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Page 186 : Leicester Square. Ce lieu est d'une excentricité monstrueuse. Partout, les cinémas avancent leurs formes anguleuses et des affiches géantes agressent l'oeil. Le minuscule rectangle d'herbe et d'arbres est délimité par des piquets au centre de ce capharnaüm, tel un patient attendant son lavement sur le trottoir. Des centaines d'étourneaux se réunissent au milieu des airs dans un tumulte tapageur ; les arbres filiformes ainsi que les bancs sont partout enduits de leur omniprésence noire et virevoltante. Il y a de la merde d'oiseau dans tout le secteur. Cette place est toute mouchetée d'excréments d'oiseaux britanniques et de culture yankee. Je crois que je préfère la contribution des volatiles.
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Ils te font le coup de la décence, les vieux. De la décence. Oui oh oui. Ça me tue, cette histoire de décence. Ça me flanque par terre. Difficile à croire, mais vrai. Imagine-moi ici, marchant dans cette rue. Grand, fort, d'une beauté qui se flétrit, aussi dangereux qu'un serpent. J'ai beau être un vagabond, j'incarne la jeunesse et l'énergie triomphantes. Je suis sarcastique. Je suis vicieux, capricieux, je n'aime que moi. Je suis le grand prêtre de l'église de la jeunesse acide. Il n'y a qu'une chose qui tue : la décence. Ce calme souverain, cette putain d'équanimité. Colle-moi contre un type vraiment décent, une médiocrité rondouillarde d'âge mûr et au petit-cul, doté d'un découvert en banque et de deux filles adolescentes et maigrichonnes, et je me liquéfie littéralement. Je suis massacré par toute cette douce sagesse, cette charité et cette expérience impitoyables. La considération, le tact, l'acceptation placide. Dieu du ciel, la bonté et le désintéressement de ces gens me flanquent par terre ! Plus jeune, je les dérouillais salement, je me tapais leurs femmes et je pissais sur leurs perruques, ce genre de truc. Mais ça ne m'a jamais avancé à grand-chose. J'avais toujours le sentiment qu'ils remportaient régulièrement le trophée du tournoi. je trouvais ça répugnant. Avec leur brioche et leur cou flasque, que possédaient-ils donc de plus que moi ?

Ne réponds surtout pas !

C'est ça, l'âge. C'est ça qu'ils avaient de plus que moi. Drôle de truc, l'âge. Tout comme la mort, j'essaie de ne pas trop y penser. Mais, bordel, il va venir vite et que deviendrai-je alors ? Ah, ce fossé. Ce mur infranchissable qui sépare les jeunes et les vieux. Ils nous détestent et nous les détestons. Ils règnent néanmoins sur le monde et sur toute la jeunesse. Tous ces chefs d'État séniles qui font tourner notre petite planète fiévreuse. Que savent-ils du monde moderne ? Ils ont franchi le cap de l'andropause pendant la Seconde Guerre mondiale. Dépassement de la date limite. Produit périmé. Ils sont hors service, putain !

(D'un autre côté, je ne voudrais pas qu'un petit morveux à la gomme dirige le pays en appliquant les recettes de l'expérimentation juvénile. Ce ne serait pas très malin. Problème délicat, sans aucun doute.)

L'emmerdant chez les vieux, c'est qu'ils sont vieux. Ils sont pompeux, intolérants, acariâtres. Ils n'ont ni spontanéité ni vigueur. L'âge les rend très sentimentaux.

L'emmerdant chez les jeunes, c'est qu'ils sont jeunes. Ils sont têtus, prétentieux, insolents. Nous n'avons ni sagesse ni jugement. La jeunesse nous rend très sentimentaux.

Tu sais, je crois qu'au fil du temps j'apprendrai sans doute très bien à devenir vieux. D'ailleurs, je n'ai pas le choix, non ? Pête-sec et distingué j'espère. Je ne me suis pas encore décidé pour la vieillesse. Je ne suis pas gérontologue. J'y penserai davantage quand je serai un peu plus vieux...

Perry m'a donné un peu d'argent ce matin. Un petit billet de dix bien craquant. Il l'a manifestement glissé dans la poche de mon manteau pendant que je regardais ailleurs. ( Ah, la diplomatie aux doigts légers... Cet homme est un saint, sans blague.) Je dois reconnaître que ça m'a fait un choc. Ma dignité en a pris un coup. Et de dignité, il ne m'en reste pas suffisamment pour faire comme si de rien n'était. Comprends-moi bien. Ce pognon ne me gêne pas le moins du monde, mais ce qui reste de ma fierté en a pris un coup. La fierté ! Que je conserve un reste de ce vice véniel, n'est-ce pas là une merveille de ténacité ? Mendigoter auprès d'un infirme miséreux, à mon âge ! Je suis vraiment sur la mauvaise pente. Je devrais prendre ça avec davantage de fatalisme. revendiquer le caractère inévitable de ma situation. Honorer mes tribulations...
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Je suis bien plus qu’un simple vagabond. Je suis un claustrophobe, un ermite, un prophète, un perdant, une nullité, un message chiffré ! Nom de dieu, je suis un symbole de notre époque.
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Page 269 : Nous autre Irlandais, nous sommes tous des putains d'imbéciles. Aucun autre peuple ne rivalise avec nous pour l'absurde sentimentalité dans laquelle nous nous vautrons. Nous et l'Ulster. Putains d'Irlandais chouchoutés par Dieu, ainsi qu'ils aimeraient le croire. Comme peuple, nous sommes une catastrophe ; comme nation, une honte ; comme culture, des casse-pieds... et pris individuellement, nous sommes souvent repoussants.
Mais nous aimons tout ça, nous autres Irlandais. C'est pour nous un vrai régal. Pires nous sommes, plus nous aimons ça. Nous adorons la vieille Irlande et elle nous adore.
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