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Critique de cleophas35


Corps et âmes est une ambitieuse fresque romanesque, parue en deux volumes en 1943, qui ambitionne de dresser le portrait du monde médical des années 1930 à travers l'histoire d'une famille.
Maxence van der Meersch, qui eut son heure de gloire dans les années 30-40, (prix Goncourt, Prix de l'Académie Française) possède une vraie puissance littéraire, un souffle. On se situe quelque part entre Balzac, Zola et Céline, avec des pages presque insoutenables sur la pratiques des avortements clandestins ou l'hypocrisie -ou la médiocrité- des puissants. le trait est précis, féroce, tout en laissant une place pour d'autres manières de faire, ce qui évite un trop grand manichéisme. Il n'y avait rien à ajouter.
Hélas, l'auteur, fervent catholique, se pose en moraliste et défend ses thèses : contre la médecine académique (il en mourra d'ailleurs, refusant les antibiotiques pour soigner sa tuberculeuse), contre l'argent, la dégradation des moeurs… Certes, il s'inscrit dans la longue tradition des auteurs qui, depuis Molière, critiquent le corps médical. Mais on ne peut s'empêcher de penser à Gide qui écrivait qu'on fait de la mauvaise littérature avec les bons sentiments. Paradoxalement, les débats soulevés par Van der Meersch restent d'une grande actualité, et le roman paraitrait bien plus moderne sans ce militantisme très daté distillé au fil des pages..
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