Pendant toute la période qui s'étend depuis l'invasion des barbares jusqu'à la formation des communes, les établissements religieux, dernier refuge des intelligences laborieuses dans ces temps néfastes, se multipliaient nécessairement. A cette époque, il n'y a de vie que dans les monastères : la nécessité d'orner la maison de Dieu en fait le refuge de toutes les industries d'art, et chaque monastère est en même temps un lieu de repos pour les esprits méditatifs et une fabrique d'objets religieux, où on conserve les procédés concernant l'orfèvrerie, l'ébénisterie et tous les arts qui se rattachent à la décoration des édifices pieux.
Jusqu'au XIIe siècle, les moines et les moines seuls sont architectes, sculpteurs, peintres, calligraphe, etc. : tout ce qui reste des sciences et des arts est confiné dans les monastères et employé uniquement au service divin. L'Église est le seul pouvoir intellectuel et ne laisse qu'aux mains qu'elle a consacrées le soin d'élever et de décorer ses temples.