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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A travers les membres d'une famille de classe moyenne supérieure éthiopienne dans les années 70, c'est la chute de l'empereur Selassié et l'arrivée du Derg à laquelle nous assistons dans ce roman.
Comment chacun vit, survit, réagit à cette guerre, cette terreur du quotidien, en s'adaptant, en résistant ou en protégeant (chacun à sa manière) les siens, voici finalement le sujet de ce roman choral fort intéressant, qui décrit par de courts chapitres l'histoire et les choix de ses nombreux personnages.

Sous le regard du lion est un livre puissant, mais qu'il faut savoir accueillir pour pouvoir se laisser emporter par l'histoire. Il m'a fallu une bonne centaine de pages (la première partie donc) pour pouvoir m'en imprégner. En effet dans cette première partie, les très nombreux personnages se croisent, s'entremêlent, mais sans que j'ai pleinement réussi à les assimiler et comprendre tous les liens. Heureusement, j'ai réussi à me remotiver grâce aux critiques de certains babelionotes qui ont pu ressentir cette même gêne et qui m'ont remotivée, sans le savoir, dans ma lecture.

Une fois arrivée en seconde partie, les personnages sont installés et leurs péripéties ont pris davantage de sens, me permettant d'accélérer ma vitesse de lecture et mon intérêt.

J'ai ainsi appris un certain nombre de choses sur l'histoire de l'Ethiopie et ses conflits à cette période, avec des personnages réalistes et attachants.

Je reste néanmoins à 3,5, car l'abandon fut très proche, heureusement la suite et la fin méritaient de m'accrocher.
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C'est un pan de l'Histoire éthiopienne que nous présente Maaza Mengiste : Les prémices de la chute de l'empereur Hailié Sélassié dont l'ascendance d'origine biblique ne lui épargna pas une fin étouffante ; la prise de pouvoir du Derg, organe militaire dont les exactions ne tarderont pas à égaler celles de son prédécesseur à la tête du pays…

Pendant ce temps la famine engrange des morts et des bruits de guerre avec la Somalie se font entendre. Etranglé, le régime d'obédience socialiste se retrouve sous le joug soviétique, non sans conséquence géopolitique en ce temps de guerre froide.

L'auteure fait croiser la fiction et la réalité pour retranscrire l'impact du récit national au quotidien, à travers le prisme d'une famille qui vivra tous ces soubresauts dans sa chaire.
Un bel ouvrage.
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Quasi du jour au lendemain l'Ethiopie est passée, en 1974, de la terreur blanche du vieil empereur Hailé Sélassié à la bien plus atroce terreur rouge de la dictature communiste. C'est cette époque-là, une révolution sanglante qui fit des milliers de morts civils, dont de nombreux enfants, que raconte Maaza Mengiste dans son son premier roman, Sous le regard du lion. Un récit choral, qui évoque le destin de nombreux personnages et qui prend une famille moyenne comme symbole de la destinée de toutes ces vies brisées à jamais. D'une grande sobriété dans le style, le livre ne perd jamais de vue l'individuel face au collectif avec une densité et une ampleur de tragédie. Toutes les violences des régimes qui se succèdent y sont décrites avec un grand réalisme, sans apitoiement, avec des larmes sèches comme le climat d'Addis-Abeba. de la lutte clandestine d'un fils rebelle aux dernières heures de Sélassié, la plume de Mengiste a la précision du scalpel, sans sa froideur. Les grandes douleurs sont muettes, celles vécues par les protagonistes du roman de l'écrivain éthiopien sont écrites avec pudeur et une absence totale de pathos. Des dizaines de cadavres d'adultes et d'enfants gisent chaque soir dans les rues de la capitale. Quelques "inconscients" bravent le couvre-feu et les ramassent afin de leur donner une sépulture décente et les mettre à l'abri des hyènes errantes. Ces scènes, comme enregistrées par une caméra, sont livrées tel quel par Mengiste. Dans toute l'horreur qui était le quotidien de cette période maudite de l'histoire de l'Ethiopie.

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Un nouveau pays à découvrir, l'Ethiopie. J'ai beaucoup appris sur son histoire, et surtout la partie trouble des années 70 qui fut très dure.
J'ai eu du mal à rentrer dans le roman, entre autre à cause des nombreux personnages et d'une écriture que j'ai trouvé pesante. Mais arrivé à mi-roman, j'ai été transportée au point que j'ai pleuré à la fin sur ce qui s'y passe (sans vouloir spoiler). Pour que cela me bouleverse à ce point, c'est bien que l'auteur à su faire en sorte que je m'attache aux personnages. Ce sont toujours des récits durs, mais nécessaires.
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Ce livre sur l'histoire de la révolution éthiopienne de 1974 est très dur à lire, car la violence de cette époque est présente au quotidien, et racontée sans concession. Mais il est tellement vrai !
Je suis arrivé en Ethiopie en 1980, 2 ans après la fin de la révolution et les violences de la rue avaient disparu à ce moment. Mais le traumatisme était encore dans tous les esprits, et la peur était partout. Peur d'être étiqueté "mauvais révolutionnaire", peur de la police et des kébélés, peur des voisins dont on craint la dénonciation pour un motif futile, voire inexistant; car personne ne ressort innocent d'un interrogatoire.
Le récit raconte l'histoire de la famille de Hailu, mais pour moi un des personnages les plus représentatifs de l'époque est Mickey. Ce gamin un peu fragile rejoint l'armée pour avoir un salaire, et se retrouve complice des basses besognes de ses chefs, auxquels il ne peut rien refuser sous peine de perdre sa propre vie. Il devient considéré comme un bon soldat, jusqu'à obtenir un poste important dans l'armée où il doit oublier ses scrupules et ses convictions et faire appliquer la terreur. Il est pris dans l'engrenage de la violence et de victime il devient bourreau.
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