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Critique de oran


Pour guider un collégien à compléter, son dossier HDA (Histoire des arts) qu'il devait présenter pour le brevet des collèges , j'avais lu, il y a quelques années, rapidement ce livre qu'il avait choisi comme oeuvre principale.
Une relecture donc.
Après avoir pris connaissance de la préface de Robert Merle qui précise que la première partie de son récit est une re-création étoffée et imaginaire de la vie de Rudolf Hoess, j'ai commencé la lecture en cherchant, avant tout, à tenter de trouver les éléments concrets concernant non le personnage de Rudolf Lang mais ceux relatifs à Rudolf Hoess, puis j'ai essayé d'oublier la réalité pour ne retenir que la fiction. Mais la tentation a gagné : le besoin de connaitre la marge entre la fiction et la réalité ont été les plus forts et j'ai poursuivi la lecture après avoir fait, préalablement des recherches sur Hoess et les éléments trouvés confirment que la part de l'écrivain empruntée à l'imagination bien reste mince !
La première partie montre, démontre comment l'éducation (familiale, scolaire, religieuse), l'armée, le parti Nazi ont construit le coeur, l'âme, la pensée du jeune Rudolf, comme on structure aujourd'hui un disque dur, formatage à haut niveau pour ne devoir obéir qu'aux ordres. Aveuglément ? Pas sûr et pas toujours. On perçoit le cheminement de réflexions, la prise de décisions personnelles lourdes de conséquences dans la responsabilité de ses choix, de sa libre conscience.
La deuxième partie est consacrée au sturmabannfürhrer (commandant) Lang, mais là, c'est bien les agissements de Hoess qui sont relatées : devenu responsable du camp d'extermination d'Auschwitz, il va mettre toute son ardeur pour « améliorer » perfectionner les méthodes d'extermination : emploi du zyclon B, installation de fours crématoires pour faire disparaître plus vite les corps gazés, inclinaison des sols pour faciliter et activer le nettoyage, recyclage des corps…
Avec sa femme Elsie/Hedwig et ses enfants, il vivra dans le confort et un certain luxe à proximité de ce camp, côtoyant la mort quotidiennement sans difficulté, oui « La mort était son métier ».
Nommé fin 1943 Inspecteur des camps, arrêté, jugé, condamné à mort, il ne renia jamais la devise des SS «"Meine Ehre Heisst Treue" "Mon honneur c'est la fidélité" , un honneur mis au service de monstres comme lui, une fidélité exacerbée, aveugle, inhumaine.

Une lecture contraignante, les atrocités racontées qui s'alimentent de toutes les autres lectures (romans et documentaires ), de tous les films visionnés sont prégnantes . Mais, pour moi, cette lecture est aussi un devoir de mémoire.

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