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Critique de Denis_76


Comment un livre qui dénonce d'horribles vérités peut-il être aussi passionnant ?
C'est tout le talent de Robert Merle, auquel je rends hommage !
C'est plutôt une biographie romancée, celle de Rudolph Hess ; un style dans lequel l'auteur excelle.

Ach so !
Allemagne, Bavière. Nous sommes en 1913 avec Rudolph, 13 ans, qui nettoie les vitres, et qui est terrorisé par son père, un fanatique catholique, qui doit absolument racheter sa faute. Il destine Rudolph à la prêtrise, mais celui-ci préfère les armes. le père apprend inopinément qu'il doit aussi se charger de la faute de Rudolph, qui a cassé la jambe d'un garçon ayant insulté son père. Rudolph, lui, a confié sa faute à un prêtre au confessionnal, et il pense que c'est ce dernier qui l'a trahi. du coup, il ne croit plus en l'Église, et il s'enfuit de la maison ; il trouve un travail, s'occupe des blessés de guerre, dont le capitaine Gunther qu'il admire. Il s'engage dans l'armée allemande.
En 1918, que va faire le soldat allemand démobilisé Rudolph, alors qu'il refuse de devenir prêtre ?
Va-t-il, comme Hitler, fomenter des crimes contre la nouvelle république de Weimar, ces messieurs en redingotes ?
Car jusque là, tout va bien.
Il est placé dans une ferme, et fonde une famille. C'est un bon père de famille.
Puis c'est l'horreur : remarqué par les cadres SS pour ses états de service, il est pris en mains par Heinrich Himmler, numéro 2 du parti nazi, il est chargé de la solution finale à Auschwitz.
Il résout le problème des cadences « d'éliminations d'unités » comme un problème mathématique, sans âme ni conscience … Il est devenu une machine à tuer, la mort est son métier.
Elsie, sa femme, ne sait rien ! Puis elle apprend, à cause de la boulette d'un officier. C'est l'horreur !
« Si Himmler t'ordonnait de tuer ton fils, tu le ferais ?
– Probablement, car ce serait un ordre ; on ne discute pas les ordres.
La guerre s'achève, il répond à la question des alliés :
"Vous avez gazé et brûlé trois millions de Juifs à Auschwitz ?
-- Oui, mais ce n'est pas de ma faute, j'avais reçu un ordre !
( En 1945, Himmler se suicide ).
-- Notre chef, mon « père » nous a lâché ! Me pendre n'est pas un problème, mais par contre, notre chef nous a lâché, il nous a trahi ; je voulais mourir avec lui....
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J'adore Robert Merle ; et si vous avez l'occasion de lire ses 13 « Fortune de France », ne passez pas à côté, vous aimerez l'Histoire de France ! Sa façon de raconter Henri IV ou Richelieu par un courtisan, ami de Pierre de l'Estoile, est savoureuse !
Mais là, le défi de l'écrivain est très ingrat, et cependant, il l'a relevé haut la main.
Ce livre mérite 5 étoiles, mais si bien soit raconté le mal, ce n'est pas ma tasse de thé.
Des chercheurs devraient exploiter les points communs dans les biographies de tous les "fournisseurs de malheurs de l'humanité", afin de prévenir ces phénomènes bien plus dévastateurs, en termes de morts, que les cyclones !
Quelles en sont les causes ?
Frustration initiale ?
Le père de Napoléon s'est soumis au régime de Louis XV, Hitler et Hess avait un père sévère.
Et si le père de Napoléon avait été indépendantiste ?
Et si Hitler avait réussi à devenir peintre ?
Et si le père de Rudolph avait accepté que son fils rentre dans les armes ?

J'ai fait un début de recherche dans les livres que j'ai publiés :
qu'est ce que le mal dans « L'homme cardinal » ?
Et j'ai esquissé un début de solution dans mon deuxième livre, « Loup »....

En tous cas, bravo Robert ; ton style est tellement fluide !
Ton scénario comporte tellement de rebondissements !
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