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Critique de Fandol


Fandol
05 décembre 2019
Extraordinaire histoire, remarquablement menée ! Mathias en est le narrateur-enquêteur. Grâce aux trente carnets dans lesquels Cora notait ce qu'elle vivait, ressentait, subissait, il retrace son histoire, s'attachant à ses pas, passant sur les lieux où elle a vécu et travaillé, rencontrant celles et ceux qui l'ont connue. Tout cela est fait avec précision, tact et sensibilité grâce à la plume de Vincent Message.

De la joie, des larmes, de l'indignation, je suis passé par beaucoup d'émotions tout au long de ma lecture mais j'ai surtout apprécié le tableau social que Cora dans la spirale m'a détaillé avec tellement de justesse. Mieux, l'auteur m'a fait vivre au plus près, au coeur même de ces entreprises qui démarrent sur des bases familiales grâce à des gens innovants et audacieux, un peu fortunés souvent. Puis, toujours avec les meilleurs arguments, elles passent de main en main, se regroupent avec d'autres, s'achètent, se revendent pour atteindre une taille inhumaine, idéale pour sabrer dans les effectifs, gaver les grands dirigeants et les actionnaires pour, au final, causer des dégâts considérables dans les vies ordinaires de celles et de ceux qui ne peuvent que subir.
Malgré tout ce contexte social, la vie de Cora n'est pas glauque et sinistre. L'auteur, par l'intermédiaire de son narrateur, nous conte de très bons moments, de beaux voyages, de magnifiques scènes d'amour avec Pierre et Delphine… Ah, Delphine ! Elle fait partie de ces fameux consultants payés fort cher pour analyser les entreprises puis proposer des économies, des restructurations, causant de terribles dégâts humains.
Sur un tout autre thème que Défaite des maîtres et possesseurs, Vincent Message démontre une fois de plus son immense talent d'écrivain. Son roman joue sur de nombreux registres aussi bien dans la famille que dans l'entreprise, jusqu'au double choc final, terrible, même si je me doutais que cette spirale ne pouvait que conduire à la catastrophe.
Avant les retours en arrière indispensables, l'histoire avait débuté dans le métro – les transports en commun jouent un rôle important – avec Cora Salme qui a accouché de Manon, il y a trois mois. Elle retourne au boulot, chez Borélia, une grande compagnie d'assurances dont l'historique va suivre. Nous sommes à l'automne 2010. Paris devenant de plus en plus cher, avec Pierre Estérel, son mari, ils ont acheté une maison à Montreuil, ce qu'elle vit comme un déclassement. Professionnelle fiable et compétente, elle a un poste important au marketing mais elle rêvait de devenir photographe.
Issue de Clermont-Ferrand, cette mutuelle d'assurances devenue Borélia, a installé son siège central dans une tour de la Défense, à Paris, où Cora découvre tous les charmes de l'espace ouvert, nommé, en français, open space… Elle se confronte surtout à son supérieur hiérarchique, Franck Tommaso que Mathias a rencontré aussi.

Il faut lire Cora dans la spirale, roman captivant, bien documenté sur tous les points qu'il aborde, même lorsqu'il parle du pays Dogon, au Mali. C'est un roman profondément ancré dans la vie que nous impose notre époque. S'il parle aussi de peinture avec Claude Monet, Vincent Message permet de rencontrer Maouloun qui a fui la guerre au nord-Mali et demande l'asile dans notre pays. Il dessine gare Saint-Lazare et joue un rôle décisif dans la spirale qui s'enroule autour de Cora.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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