AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 462 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le point de départ de ce roman, un tsunami intervenu en mars 2011, sur l'archipel du Japon. Une tragédie pour la population, notamment pour Yui, qui perd sa mère et sa fille et pour Takeshi sa femme. Comment se remettre de tels malheurs, comment continuer à vivre sans culpabiliser soi-même d'être vivant, comment faire son deuil sans corps ? S'effondrer, se terrer dans l'incompréhension, vivre avec le poids de la destinée sur ses épaules ?

Yui apprend, par hasard, l'existence dans le jardin Bell Gardia, d'une cabine téléphonique non connectée, dont le seul but, permettre aux survivants de communiquer avec leur proche disparu. Se libérer du fardeau du silence, de l'angoisse, du repentir et délivrer leurs sentiments via ce téléphone du vent – kaze no denwa – qui emportera dans le vent toutes ces confidences qui délivre les vivants des remords et regrets.

Un roman d'une grande sensibilité, de soyeuse retenue, de touches émotionnelles qui témoignent d'un grand respect pour l'être humain et, de souligner le besoin irrépressible de signifier que la vie doit l'emporter sur le destin, afin d'abolir le chagrin inhérent au cercle de la vie. D'autant que les descriptions des émotions des personnages nous entraînent également dans le bruissement des feuilles soulevées par le murmure des paroles confiées à ce téléphone, sans aucun doute, un vecteur de résilience. Un roman ou plutôt une oeuvre poétique, indéniablement.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Un roman sur le deuil, le chagrin, la résilience, l'amour et l'espoir... absolument magnifique.
La construction, la narration, les courts chapitres entre lesquels sont insérés des "apartés" sont bourrés de poésie, de mots justes et doux sur le terrible sujet qu'est le deuil (d'autant plus terrible qu'il est lié au tsunami de 2011).
On suit quelques personnages et leur parcours cabossé suite au tsunami, à leur recontruction, leurs doutes, leurs peurs.
Vu comme ça, on se dit "OK, ça va être triste et chi%$*¤"
Mais pas du tout, c'est beau comme tout.
Je n'avais pas regardé avec attention la biographie de l'autrice et j'étais persuadée qu'elle était japonaise, tant l'écriture est empreinte de cette douce poésie que l'on retrouve dans les romans asiatiques (je pense à "Lâme brisée" de Akira Mizubayashi). L'autrice est italienne mais est mariée à un japonais... hi hi, ceci explique donc cela...
D'ailleurs, petite note pour les bibliothécaires en charge du catalogage : contrairement aux apprences (dues au choix de la typo sur la première de couverture du roman) le patronyme de l'autrice est IMAI MESSINA et non seulement MESSINA. Dans les remerciements l'autrice mentionne ses beaux-parents Yôko et Yôsuke Imai (p. 282)
Commenter  J’apprécie          50
C'est un roman qui « témoigne » indirectement de l'histoire du séisme qui a frappé le Japon en 2011 et qui créa un tsunami monstrueux. de nombreuses familles ont perdu leurs proches et ont vu leurs vies changer en un instant. C'est à travers une cabine téléphonique bleue, en haut du Mont Kujira-Yama que ces rescapés viennent s'y recueillir pour décrocher le vieux combiné noir et parler aux proches disparus.

Un roman d'une immense tristesse, poignant et délicat qui nous livre peu à peu la difficile reconstruction des vivants à travers quelques destins liés à ce lieu de résidence. Ces bribes de mots que l'on aurait voulu dire, ces aveux murmurés, cet amour qui s'envole vers les sommets. Ce roman est un coup de coeur qui m'a tenue la larme à l'oeil du début jusqu'à la fin.
Commenter  J’apprécie          40
Coup de coeur

Chaque année, des milliers de personnes font escale dans une petite cabine téléphonique, installée sur le mont Kujira-yama au Japon, pour confier au creux du combiné d'un téléphone, débranché, des messages à leurs proches disparus que le vent recueille pour les leur transmettre.

C'est dans ce lieu où Yui, une jeune animatrice de radio, accablée par la disparition de sa mère et de sa fille lors du tsunami de 2011, décide de se rendre. Elle y fait la rencontre de Takeshi, un veuf qui élève seul sa petite fille aphone depuis le décès de sa mère.

Un roman tout en délicatesse et poésie à lire pour comprendre le deuil et à garder près de soi, tel un talisman, quand survient le traumatisme de la perte. Je n'ai, à ce jour, rien lu de si juste et de si beau sur ce sujet. Il raconte la douleur, le manque, les souvenirs, les cauchemars et la culpabilité qui hantent ceux que la vie a amputé d'un être vital. Leur besoin de consolation trouve refuge dans les mots, ces messagers qui, malgré la mort, les lient à leurs défunts.

C'est aussi un récit sur la résilience et son pouvoir salvateur, celui qui permet aux âmes blessées de sortir du fracas du passé pour renouer avec la vie, l'amour et le bonheur tout en murmurant à l'oreille de leurs proches défunts. 
Commenter  J’apprécie          40
Le tsunami du 11 mars 2011 a fait des dizaines de milliers de victimes, en particulier autour de la ville d'Ôtsuchi. Près de là, sur les flancs du mont de la Baleine, Yui découvre Bell Gardia, un étonnant jardin au coeur duquel est installée une ancienne cabine téléphonique, dont le combiné noir n'est plus branché à rien. On décroche le « Téléphone du Vent » pour parler à ses morts, à ses fantômes, à son inépuisable chagrin. Peut-être pour parler à cette part de soi-même qui se faite muette, étouffée par la tragédie. Elle y rencontre Takeshi, qui parle longuement au souvenir de son épouse. Yui, elle, ne trouve pas la force ni les mots à lancer à sa mère et sa fille, ni de conjurer l'horreur que lui inspire désormais la mer. Pourtant, tous deux reviennent.

D'une tragédie réelle et d'un lieu existant, la romancière italienne Laura Imai Messina tire une fiction d'une immense délicatesse, un roman du deuil empli d'une douce poésie, construit comme une quête initiatique : celle du retour à la vie. Première traduction en français qui, espérons-le, en annonce de nouvelles.
Commenter  J’apprécie          40
Très beau roman sur le deuil suite à une catastrophe naturelle, donc un deuil sans possibilité de haïr un responsable, donc un deuil partagé par d'autres et pourtant la douleur fait se replier sur soi. Mais aussi les deuils d'autres personnages que l'héroïne finit par rencontrer autour de ce "téléphone du vent", qui existe réellement au Japon. C'est donc un roman du deuil et de la reconstruction grâce aux autres, à ceux qui savent écouter et comprendre ce que l'on ne dit pas. S'ouvrir à l'autre permet de peu à peu reprendre pied dans sa propre vie, avancer en recommençant à penser à l'avenir. L'écriture est douce et délicatesse. de court intermèdes développent un détail du passé évoqué par un personnage et rythment le récit de moments du quotidien, de souvenirs anecdotiques mais qui donnent corps au travail de lutte contre l'oubli. Une belle découverte dont on ressort ému.
Commenter  J’apprécie          41
Au Japon, au mont Kujira-yama, on trouve une étrange cabine téléphonique qui n'est reliée … qu'au vent ! Inspirée d'une histoire vraie, cette cabine se situe dans le beau jardin privé de Bell Gardia.
S'y rencontrent ceux qui sont fragilisés par la vie.

Malgré la mélancolie et la douleur de certaines situations, j'ai beaucoup aimé la poésie de ce roman et l'ambiance japonaise.

Laura Imai Messina donne une humanité toute particulière à ses personnages notamment grâce à l'insertion originale de courts chapitres sous forme de listes, d'émotions, d'achats, d'aliments du bento préparé…

Un de ces livres dont il est difficile de décrire le ressenti (de par sa résonance personnelle) mais touchée par ces âmes en reconstruction, en quête d'apaisement et les liens profonds créés.
Commenter  J’apprécie          40
Au Japon, depuis le tsunami de 2011 et ses milliers de morts, il existe une cabine téléphone avec un ancien téléphone non branché mais sur lequel des centaines de personnes sont venues adresser des messages à leurs chers disparus, confiant leurs messages au vent...
C'est une histoire vraie à partir de laquelle Laura Imai Messina a imaginé des personnages touchés par le deuil, leur rencontre autour de ce téléphone, leurs histoires personnelles, leurs regrets, leurs espoirs, leurs chagrins.
Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est qu'elle arrive à écrire ce roman centré sur le deuil et le chagrin sans jamais tomber dans quelque chose de larmoyant, tout en délicatesse, en bienveillance et en pudeur.
A une époque où nous vivons cernés par des téléphones et où nous les utilisons souvent pour des choses sans importance, la démarche de se rendre jusqu'à cette cabine téléphonique (vestige d'un temps où les téléphones avaient un fil et où les gens étaient libres...), de prendre en main ce combiné noir et de commencer à parler à ceux qui ne sont plus là est déjà en soi une démarche poétique, et Laura Imai Messina l'a très bien restitué dans son livre.
Ce petit livre fait partie de ceux que je garderai longtemps à portée de la main...
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire se situe au Japon. Yui vit dans le deuil après avoir perdu sa mère et sa petite fille lors du tsunami en 2011. Elle est journaliste dans une radio et un soir, une personne parle du « téléphone du vent », une cabine téléphonique publique désaffectée dans un jardin dans une montagne en plein vent… Ce téléphone est là pour permettre aux personnes en deuil ou en crise de parler à leurs absents en imaginant que leurs paroles seront portées par le vent.

Yui va voir ce téléphone mais si elle n'arrive pas à parler à sa mère et à sa fille, elle rencontre Takeshi et sa petite fille qui ne parle plus depuis la mort de sa mère. Tous les deux vont se lier d'amitié et aller régulièrement dans ce jardin du téléphone. Là-bas, ils vont rencontrer d'autres endeuillés ou de malheureux, qui vont eux aussi trouver un réconfort en mettant des mots sur leur tristesse. Ce téléphone n'est pas magique mais il permet d'apaiser les deuils par la parole, par les échanges entre des personnes qui n'ont pas forcément de liens les uns entre les autres.

Je n'aime pas les romans « feel good » car je trouve qu'ils tirent artificiellement sur les bons sentiments et ce roman N'est PAS un roman feel good et pourtant c'est un roman qui fait du bien et qui montre des gens qui très progressivement se mettent à aller mieux malgré les drames qu'ils ont traversés et je pense que c'est pour ça que j'ai eu coup de coeur : je l'ai trouvé très subtile, très beau, très émouvant sans pour autant avoir eu l'impression que l'autrice voulait me tirer la larme ou le sourire.

Je n'ai pas trouvé que c'était un roman triste (même si le sujet n'est pas gai) mais un roman doux et lumineux et je ne peux que vous le conseiller.

J'ai beaucoup aimé la version audio dans laquelle la lectrice apporte beaucoup de douceur et de neutralité. Une réussite!
Lien : https://ennalit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40
Un roman tout en délicatesse, qui montre combien le Japon a été profondément marqué par le tsunami de 2011, et combien il a fallu de temps et de sagesse individuelle et collective pour se reconstruire et surmonté ce traumatisme. Sur une colline, dans un immense jardin, une cabine téléphonique qui n'est reliée à aucune ligne : « Le téléphone du vent » reçoit la visite de milliers de personnes qui viennent décrocher le combiné pour confier au vent des messages destinés à leurs proches disparus. Une ligne entre « l'ici-bas et l'au-delà ». Yui est l'animatrice d'une émission de radio, pendant le tsunami, sa mère et sa fille sont disparues. Lorsqu'elle apprend, lors d'un témoignage, l'existence de ce lieu, elle s'y rend immédiatement, puis ensuite régulièrement, mais elle ne trouve pas les mots pour s'adresser à elles. Elle y rencontre Takeshi, qui a perdu son épouse Akiko, et dont, Hana, sa fille ne parle plus depuis la disparition de sa mère. Ensemble, autour du gardien du jardin, Mr Suzuki, dans lequel est implanté le « téléphone du vent » ils vont se reconstruire grâce à ces liens fictifs qu'ils établissent avec les absents. Yui va aller jusqu'à braver un typhon pour sauver la cabine téléphonique ! Beaucoup de pages sont chargées en émotion, lorsque les personnages évoquent les conditions dans lesquelles les êtres qu'ils aimaient sont décédés où disparus, mais tout est dit en finesse, avec poésie. On perçoit constamment la progression vers la résilience et vers l'amour qui redonne l'espoir. C'est un livre merveilleux, sur un lieu qui existe réellement. Tous les personnages sont émouvants, ce n'est jamais larmoyant. Ce roman décrit plus que les longs discours de « psy... » en quoi consiste la résilience.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1154) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
842 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}