Seule la vie pouvait prétendre nous étonner par ses rebondissements, pas la mort. (p.33)
Oui, c'est exactement ça, je l'aime, comme un abruti aime la neige en été. (p.61)
Pourtant mon coeur parlait comme dans un livre. Je me suis fait l'effet d'un handicapé, incapable de formuler mes sentiments. les mots étaient des outils dont j'ignorais le maniement. Ils produisaient une musique qui ne correspondait pas à ce que je ressentais. (p.15)
Quand j'étais plus jeune, je croyais que les SDF qui traînaient dans le métro étaient des touristes qui s'étaient perdus. Des être civilisés devenus hommes des bois, naufragés de la jungle urbaine, avec barbe piquante, cheveux hirsutes et compagnie. (p.8)
La jalousie, je ne sais même pas ce que ça veut dire. C'est un truc qui n'a jamais effleuré mes neurones. Ce qu'on raconte, c'est que c'est une sorte de maladie hyperpuissante qui te ravage comme une idée fixe. Alors, du coup, je suis bien content d'être très loin de tout ça. Si loin que, parfois, je m'en rapproche de très près. (p.7)
Ce silence, notre silence, est d'une violence inouïe. Pourtant, si, du milieu de la mer ou du désert, un homme appelle à l'aide, on lance des hélicoptères, on mobilise des équipes, des satellites. On se souvient que la vie est sacrée. (p.14)
Mon vocabulaire sentait la poussière, comme mon prénom, Gaston. J'avais une tête de vieux et des manières de vieux. Ne me manquait que les cheveux blancs. (p.13)