AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Poudre de sourire (23)

On m'a fait chevrer pendant vingt-quatre ans parce que j'étais une femme qui avait des idées qui les réalisait, qui n'allait pas à l'église (...)
Distante ? Non, j'étais timide, personne ne l'a deviné. Une timidité qui remontait à mon adolescence repliée au propre et au figuré. Quand on prive un enfant du contact avec l'extérieur, on l'isole pour toute la vie. C'est une des choses les plus cruelles qui puisse lui arriver: le couper des autres. (p. 45)
Commenter  J’apprécie          20
Quand j'y étais avec ma grand-mère, je passais mon temps à regarder les fourmilières pendant des heures. Je plongeais délicatement un bâton dedans pour voir comment étaient construits l'étage des chambres, les couloirs. Et puis, j'y plantais des fleurs dans la fourmilière. Je voulais que les fourmis aient un jardin. (...)
J'essayais surtout avec ma petite cervelle de comprendre cette forme de société si bien structurée. Ce mystère que je ne parvenais pas à percer m'effrayait, je ne sais pas pourquoi...
Maintenant je vois les choses autrement; pourtant la sensation de cette peur m'est restée...je me dis : n'est-ce pas le fait que ces insectes ont été nos prédécesseurs et seront nos successeurs sur la planète ? Une espèce qui nous dépasse, qu'on ne pénètre pas...qui est effrayante...qui nous montre nos limites humaines ? Est-ce leur forme d'intelligence qui m'effraie ? ...Je n'ai pas de réponse. (p. 12)
Commenter  J’apprécie          40
Autrefois, ici, les gens mouraient debout. Ils ne s'écoutaient pas. Ils allaient au travail et puis, ma foi, le moment de mourir venu. Ils s'asseyaient, se couchaient. C'était fini. Oui, ils mouraient littéralement debout. C'était presque une nécessité. (p. 27)
Commenter  J’apprécie          40
Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage-de-crâne, par un catholicisme punissif, par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p. 92)
Commenter  J’apprécie          120
Notre vocabulaire pratique est beaucoup plus étendu que le français; il est en même temps plus concis; cela étonne les étrangers. Quand ils entendent les paysans parler français avec eux et chercher les mots, ils pensent que c'est par manque de vocabulaire. Erreur grave: ils cherchent parce qu'il n'y a pas de mot français équivalant à l'idée qu'ils souhaiteraient exprimer.
Commenter  J’apprécie          00
Cela me fait penser à une phrase que je n'ai jamais entendue en français, que les paysans utilisent : l'amour se paie par l'amour. Elle n'évoque pas l'amour-passion, l'amour d'un homme pour une femme; elle est plus large, plus vaste. C'est une phrase immense : l'amour ne se paie que par l'amour!
Perdre notre patois, c'est perdre plus qu'un moyen de s'exprimer, plus qu'une tradition; c'est perdre une éthique. Et ça, c'est très grave.
Commenter  J’apprécie          10
Tant que les mères accordent le privilège de la vie sociale aux seuls garçons, rien ne changera. [...] C'est à l'homme de comprendre que les tâches peuvent être partagées sans que cela porte atteinte à la notion ridicule de virilité. Il faudrait que le couple coopère, je n'aime pas dire dans le devoir, mais dans la liberté. La liberté d'assumer des rôles interchangeables dans de nombreux domaines.
Commenter  J’apprécie          00
Elle [Marguerite Yourcenar] avait vraiment toutes les qualités inhérentes à la femme, telle que je la conçois: la douceur, la compréhension, le sens de l'amitié, cette intuition dont je t'ai parlé et un cerveau admirablement façonné. son regard, je me souviens, possédait un double mouvement: il perçait le secret des lieux, des objets, des êtres, en même temps il savait les recevoir...
Commenter  J’apprécie          10
-Et Marguerite Yourcenar ?

C'était en 1951, l'année de la publication des -Mémoires d'Hadrien- J'ai vu entrer au magasin une dame petite, assez replète, à la physionomie extrêmement intelligente...des yeux incroyablement vifs qu'on n'oublie pas. Elle voulait acheter des tissus. La conversation s'est engagée. elle m'a dit qu'elle écrivait un livre sur l'empereur Hadrien. "Je vous l'enverrai", me dit-elle. elle a tenu parole! Malgré toute cette intelligence qui éclairait son visage, je m'attendais à une œuvre sympathique, un peu mièvre, comme on en avait publié ces dernières années sous le label de littérature féminine. En le lisant, je peux te dire que je me suis assise, le souffle coupé. Loin d'être l'ouvrage que j'avais un peu sottement imaginé, ces -Mémoires- étaient le meilleur livre sorti de presse depuis cinquante ans. Je mesure mes mots. J'ai été éblouie: une érudition incroyable, un style sans faille, un sens de l'invisible. Elle m'avait aussi déclaré être littéralement possédée par Hadrien. Ce livre l'habitait depuis de nombreuses années. C'est le sentiment que j'ai éprouvé à la lecture; je n'ai jamais pu dissocier l'idée que je me faisais de cet empereur de la manière dont Yourcenar lui a redonné la vie.
Je n'ai jamais oublié notre brève rencontre. Il y a des êtres qui nous marquent de leur présence. (p.50)
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'est pas un vain regret; raconter des légendes aux enfants, c'est leur donner une nourriture de l'âme, c'est leur indiquer le chemin de la source intarissable qui est en chacun de nous;
Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage de crâne, par un catholicisme punissif , par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui nous ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p.92)
Commenter  J’apprécie          160





    Lecteurs (47) Voir plus



    Quiz Voir plus

    QUIZ LIBRE (titres à compléter)

    John Irving : "Liberté pour les ......................"

    ours
    buveurs d'eau

    12 questions
    289 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

    {* *}