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Citations sur La Poudre de sourire (23)

Tout ce que l'on m'avait dit sur les grandes pièces de bravoure du Louvre m'a déçue; je restais indifférente devant elles. Ce que j'aimais, c'était se découvrir des oeuvres plus secrètes, moins vantées, qui m'apportaient un mystérieux message. Il fallait que ce soit le sentiment qui me porte vers une toile, me détournant d'une autre qu'on disait plus importante. Toulouse-Lautrec m'a fortement émue.
A la sortie, j'ai été arrêtée par...quoi, tu vas rire : par ...des reproductions ! Des reproductions des grottes de Lascaux ! Je n'ai pas pu me tenir; j'en ai acheté une.
(...) Sans doute que je porte en moi un besoin de solidité, le besoin des montagnes, goût d'une certaine affirmation passionnée, peut-être violente. Peut-être est-ce une nécessité que je pose le pied ou le regard sur quelque chose qui résiste, qui ne cède pas, qui vous porte vraiment. (p. 175)
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Ce n'est pas un vain regret; raconter des légendes aux enfants, c'est leur donner une nourriture de l'âme, c'est leur indiquer le chemin de la source intarissable qui est en chacun de nous;
Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage de crâne, par un catholicisme punissif , par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui nous ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p.92)
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On croit toujours quand on voit le déroulement d'une existence comme la mienne, paysanne de montagne, que la vie coule sans évènements, sans passions, tout unie au rythme des saisons. Pourtant quels remous dans les tréfonds, quelle rébellion devant des vies sacrifiées-dont la mienne- parce qu'il était normal que l'on sacrifiât les filles; normal qu'elles aient pour tout horizon les repas, le ménage, la campagne, les bêtes, tout, tout...
Normal, ça ? ...On ne pensait pas que ces êtres en pleine formation pouvaient avoir besoin de quelque chose de plus qui s'appelle la gaieté, la joie, la tendresse, un peu de tendresse. (p.23)
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Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage-de-crâne, par un catholicisme punissif, par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p. 92)
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Baigner dans la cuve...

Je me souviens d'une époque : j'avais donné aux femmes de la laine à filer, c'était en 1930 ou 1932. Elles gagnaient enfin quelques sous qui leur appartenaient. (...) Dès qu'elles ont filé, elles ont eu un petit pécule, ce qui évitait de sortir la maigre monnaie appartenant au mari, gagnée par la vente annuelle d'une pièce de bétail. Dès lors, elles ont été mieux considérées, elles ont acquis plus d'assurance, elles ont commencé à compter socialement. (p. 199)
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Evidemment, l'intrusion de l'argent a aussi changé beaucoup de choses à commencer par le caractère des gens. Autrefois, nous ne pensions pas que toute peine mérite salaire : nous rendions service.
L'argent a augmenté le bien-être; c'était nécessaire. Mais il n'a pas augmenté la valeur morale des individus, ici, et partout ailleurs dans le monde. (p. 58)
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J'ai continué jusqu'à 74 ans. Cinquante années de mise en cartes des métiers, cinquante années dans ma boutique. Toute une vie !
(...) J'étais, je suis restée timide ; heureusement cela ne se voyait pas. J'avais le courage des timides. (p. 43)
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Quand j'y étais avec ma grand-mère, je passais mon temps à regarder les fourmilières pendant des heures. Je plongeais délicatement un bâton dedans pour voir comment étaient construits l'étage des chambres, les couloirs. Et puis, j'y plantais des fleurs dans la fourmilière. Je voulais que les fourmis aient un jardin. (...)
J'essayais surtout avec ma petite cervelle de comprendre cette forme de société si bien structurée. Ce mystère que je ne parvenais pas à percer m'effrayait, je ne sais pas pourquoi...
Maintenant je vois les choses autrement; pourtant la sensation de cette peur m'est restée...je me dis : n'est-ce pas le fait que ces insectes ont été nos prédécesseurs et seront nos successeurs sur la planète ? Une espèce qui nous dépasse, qu'on ne pénètre pas...qui est effrayante...qui nous montre nos limites humaines ? Est-ce leur forme d'intelligence qui m'effraie ? ...Je n'ai pas de réponse. (p. 12)
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Autrefois, ici, les gens mouraient debout. Ils ne s'écoutaient pas. Ils allaient au travail et puis, ma foi, le moment de mourir venu. Ils s'asseyaient, se couchaient. C'était fini. Oui, ils mouraient littéralement debout. C'était presque une nécessité. (p. 27)
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Au début du siècle, mon père s'était monté toute une bibliothèque qu'il nous laissait lire. C'était extraordinaire à l'époque. Il s'était aussi abonné à toutes sortes de journaux; de quoi se faire une culture. Compte tenu de ses origines paysannes, il était étonnamment cultivé. Il s'intéressait à tout, il absorbait tout comme une éponge. Mais il était très seul. Où trouver dans un village des interlocuteurs partageant les mêmes intérêts ? Il avait bien de vieux amis qui venaient le voir et qu'il aimait beaucoup...néanmoins, il avait besoin d'autres contacts qu'il n'a jamais trouvés.
Avec ma mère, il parlait peu; ils étaient trop dissemblables. Elle n'était pas du tout inculte, loin de là, mais pour elle tout se résumait à une religion, comment est-ce qu'il faut dire ? ...à une religion classique, une religion punissive
, culpabilisante qui était uniquement un ensemble de règles, de recettes à appliquer correctement.
Quand je fus un peu plus âgée, vers mes 16 ans, je pensais : "c'est une religion de ronds de cuir, ça !" Il n'y a pas d'autres mots. C'est vrai...Une religion à tiroirs, si tu veux, où chaque chose doit être bien rangée...surtout que rien ne dépasse...une religion où il n'y avait rien pour le cœur, ni pour l'esprit. (p.26)
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