Citations sur Kobra (17)
Dans le couloir, elle s'était montrée délibérément sévère avec le capitaine parce qu'elle voulait absolument entrer ici seule. Ainsi personne ne verrait ses larmes. Un seul signe de faiblesse de sa part et ses collègues masculins pousseraient un cri de triomphe, elle le savait. Mais maintenant, au moins, elle pouvait laisser tomber ses épaules et s'autoriser des larmes silencieuses. Elle fouilla dans son sac et en sortit un paquet de mouchoirs, qu'elle serra dans son poing en observant les cinq corps sans vie. Cet après-midi, leurs proches, pères et mères, femmes, enfants, seraient anéantis par le chagrin. Ils disparaîtraient des gros titres au bout de quelques jours, mais les conséquences de cet acte, elles, perdureraient bien au-delà, telle une onde de choc, laissant des gens seuls pour subvenir aux besoins de leur famille, entraînant une pauvreté et une souffrance encore plus grandes, et cela jusque dans un futur lointain, quand le fils ou la fille d'un de ces hommes dirait à un travailleur social ou à un juge "mon père est mort quand j'avais quatre ans...." Elle essuya ses larmes, rangea ses mouchoirs dans son sac. Se redressa et commença à étudier la scène de crime.
Mbali Kaleni avait envie de pleurer.
C'était son plus grand secret, plus grand encore que les paquets de chips, le poulet de chez KFC ou les chocolats qu'elle mangeait en douce dans son bureau. Plus grand que les fantasmes concernant l'acteur Djamon Hounsou auxquels elle se laissait parfois aller la nuit. Sur une scène de crime, elle avait envie de pleurer. A cause de la perte, de l'absurdité de la tragédie, mais par-dessus tout à cause de la capacité humaine à faire le mal. Cette cruauté la hantait et lui brisait le coeur. Pourquoi des individus, en particulier dans ce pays, violaient, mutilaient et tuaient-ils ? Le lourd fardeau du passé ? Ou bien cela venait-il du socle même de l'Afrique du Sud, un champ énergétique démoniaque qui perturberait l'esprit des gens ?
Il détestait qu'on puisse le joindre partout, à toute heure. Il détestait taper un texto sur un minuscule clavier avec ses gros doigts. Les gens envoyaient des messages à la première connerie qui leur passait par la tête, dans un langage que l'on mettait une demi-heure à déchiffrer, et quand on avait le malheur de ne pas répondre, ils voulaient savoir pourquoi.
Par-dessus le marché, la SSA aussi pouvait les espionner, les retrouver, les suivre ; la technologie fonctionnait à double sens - si on pouvait mettre la main sur un criminel, eh bien eux aussi pouvaient le faire.
La désintoxication aussi avait des conséquences. Le principal problème, lorsqu'on arrête de boire, c'est l'appel de la bouteille et de son pouvoir curatif. Et juste derrière, le retour de la libido, à un moment où on a bien trop de kilomètres au compteur et où les femmes désirables ne se bousculent pas nécessairement pour vous satisfaire.
« Et comme toujours,dans la foulée,l’envie de boire s’empara de lui :il sentit instantanément la fraîcheur du verre dans sa main.Un petit verre.Sec. Sans glace.Pas d’eau gazeuse,juste le goût brut,généreux,du Jack Daniel’s sur sa langue ,et cette chaleur dans sa gorge.Il frissonna et serra le volant plus fort , son corps réclamait la brûlure de l’alcool, maintenant. « Jissis » , murmura-t-il.
Il détestait qu'on puisse le joindre partout, à toute heure.Il détestait taper un texto sur un minuscule clavier avec ses gros doigts. Les gens envoyaient des messages à la première connerie qui leur passait par la tête, dans un langage que l'on mettait une demi-heure à déchiffrer, et quand on avait le malheur de ne pas répondre, ils voulaient savoir pourquoi. ( p 324 )
Une ferme boer avec un nom français, qui appartient à un Allemand, et dans laquelle un rosbif a été kidnappé. Les Nations Unies du crime, putain, voilà vers quoi on va. Et pourquoi ça ? Parce qu’ils apportent leurs emmerdes ici avec eux. Comme ces Français à Sutherland, et l’affaire Dewani. Et qui c’est qui écope ? La putain d’Afrique du Sud.
Il avait du sang sur sa veste, les cheveux encore plus en bataille que d’habitude, il paraissait ravagé et tendu, mais son regard état clair et brillant, encore plein de fougue.
A l'évidence, elle voulait dire directrice de la police nationale ...Lui n'avait jamais voulu 'être' quelque chose...'C'est à l'ambition d'un homme qu'on reconnaît sa valeur.
Pas de panique, pas de panique, pas de panique.
Mais il paniqua quand même, parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Il y avait presque trois cents mètres pour rejoindre l'endroit où le pont autoroutier Tienie Meyer plongeait sur Modderdam, permettant d'accéder à la M11. Il avait fait prendre le raccourci à Bobby...