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Critique de Philemont


Jeune auteur allemand prolixe, Kai MEYER est relativement peu traduit en France. A ce jour, Les Editions du Rocher ont publié deux de ses trilogies à destination de la jeunesse : L'Histoire de Merle, mettant en scène une Venise décalée, et Les Funambules des mers, consacrée aux pirates dans le plus pur esprit caribéen bien connu aujourd'hui. Il s'est également spécialisé dans le roman historique mâtiné de fantastique. C'est par exemple La Conjuration des visionnaires chez Rivages. C'est aussi La Fille de l'alchimiste, encore aux Editions du Rocher, et aujourd'hui repris au Livre de Poche.
Ce roman est consacré à la famille Institoris qui, à la fin du XIXème siècle, vit totalement isolée dans le château familial. Non seulement ce dernier se situe sur une île de la Baltique, mais le patriarche ne sort quasiment jamais du dernier étage du château, pratiquant ainsi l'alchimie dans le plus grand secret. Cela ne l'empêche pas d'être assassiné, ce qui conduit sa fille Aura et son fils adoptif Christopher à mener l'enquête sur ce meurtre. Ils découvrent alors de bien sombres secrets dont l'origine remonte au Moyen-Age et au destin de l'Ordre des Templiers.
La première chose marquante à la lecture de la Fille de l'alchimiste c'est son ambiance. Celle-ci est extrêmement sombre, aussi bien de par la situation géographique de l'intrigue (l'Europe centrale, où l'on se demande si le soleil brille jamais), que de par les faits dont elle est composée. Les personnages principaux ont beau être des adolescents, ils ne sont pas épargnés par l'imagination de l'auteur. Par exemple, Christopher est amené à commettre un meurtre et est emprisonné dans des conditions épouvantables pour d'autres meurtres qu'il n'a pas commis. Aura manque de se faire assassiner et apprend que son père avait pour objectif de pratiquer l'inceste avec elle. Bien d'autres personnages vivent des situations tout aussi difficiles et glauques, ce qui donne définitivement à ce roman un ton très particulier.
La noirceur des propos n'est pas synonyme de lenteur de l'intrigue. Au contraire, Kai MEYER enchaîne les rebondissements de chapitre en chapitre, et sait parfaitement tenir captifs ses lecteurs. Pour cela il manie une écriture simple mais parfaitement adaptée à la teneur de ses propos. En revanche, le romantisme de la situation mise en scène aurait mérité que l'auteur s'arrête un peu plus sur la psychologie de ses personnages. Pourquoi Christopher devient-il méchant et violent ? Aura n'accepte-t-elle pas un peu vite ce à quoi la destinait son père ? Etc.
La Fille de l'alchimiste n'en procure pas moins un bon moment de lecture, de même qu'il permettra à nombre de lecteurs de découvrir un auteur non anglophone. Ils ne sont pas si nombreux, et Kai MEYER a manifestement pour lui de nombreuses qualités de romancier.
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