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Critique de Elamia


Elamia
19 décembre 2015
La fille de l'alchimiste est un roman fantastique à l'histoire sombre et originale.

Il fait partie de ces livres très difficile à cerner. La lecture seule du résumé est loin de nous préparer à tout ce que l'on traverse au fil des pages.
Je ne vais donc pas essayer de le résumer dans les détails, loin de moi l'idée de vous gâcher les nombreuses surprises concoctées par Kai Meyer. le récit est scindé en deux parties. Et si la première se déroule toute seule, la seconde m'a très vite lassée et j'étais plutôt pressée d'en finir et de passer à une autre lecture.

L'histoire débute en 1897. Nous faisons alors connaissance avec les protagonistes de l'histoire. Charlotte, son mari Nestor et leurs enfants : Aura l'aînée, Daniel et Sylvette. La famille réside dans un château érigé au milieu d'une île. Les moeurs des habitants de cette demeure improbable sont pour le moins étranges et assez légères. C'est ce que nous découvrons au fur et à mesure en même temps que Christopher, nouvel enfant adoptif du couple. Mais à 17 ans, ce jeune homme à l'esprit rusé va tout faire pour s'attirer les bonnes grâces de son nouveau père adoptif. Nestor va donc le prendre sous on aile et en faire son apprenti. Ce que voit d'un très mauvais oeil Aura, qui devient vite jalouse et déteste son nouveau frère. Elle n'a de toute façon pas vraiment le temps de le côtoyer puisqu'elle est très rapidement envoyée loin, dans un foyer pour jeunes filles. A partir de là, l'histoire prend deux tournures différentes. Tandis qu'Aura tente de s'intégrer dans sa pension, l'ambiance au Château des Institoris s'assombrit et Christopher n'y est pas pour rien...

Dans un premier temps, il est assez difficile de déterminer quels vont être les véritables héros de l'intrigue. Ce qui est déstabilisant aussi, c'est que l'une des figures principales Christopher, est loin d'être une figure vraiment héroïque. Il est plutôt immoral et antipathique. Quant à Aura, même si son caractère dérange au départ, on en vient vite à la plaindre. En effet, ce qu'elle vit durant son séjour au pensionnat de Saint-Jacques dépasse l'entendement. C'est le passage le plus effroyable mais certainement aussi le plus intéressant du récit. Cette pension perdue tout en haut des montagnes s'avère être le théâtre d'évènements horribles et dramatiques. Lorsque Aura perce l'affreux mystère, il est déjà trop tard...
La rencontre avec Gillian est aussi un moment décisif dans la vie d'Aura. Les secrets qui entourent ce personnage et son physique peu commun le rendent vraiment fascinant.
Kai Meyer joue très habilement, voire, diaboliquement avec ses personnages et avec leurs sentiments. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne les épargne pas. Il tisse la toile d'une intrigue longue et dense, pleine de surprises et de mystères. Longue... Oui c'est bien le mot. Si la première partie du roman avance à un rythme soutenu, la seconde traîne beaucoup trop en longueur. J'ai vraiment fini par m'ennuyer et j'avais hâte de passer à autre chose.

Au départ, j'étais vraiment entraînée par l'histoire. On apprend petit à petit les vraies motivations des alchimistes (Nestor et son ennemi Lysander) et les plans macabres qu'ils échafaudent. On assiste même à un petit cliffhanger à la fin de la première partie, et puis on fait un bond dans le temps. C'est vraiment soudain. On retrouve Aura en 1904, soit après une ellipse de sept ans. le chiffre sept n'est bien sûr pas choisi au hasard, puisque c'est un chiffre qui revient souvent en magie et en alchimie. Beaucoup de choses ont changé entre temps, certaines personnes ne font plus partie de sa vie, tandis que d'autres ont fait leur apparition.
Entre roman gothique à l'atmosphère lugubre (que confirme la présence du Château et des sombres et denses forêts) et intrigue historique où les Templiers s'avèrent être les éléments centraux, Kai Meyer se plait à mélanger les genres. Peut-être tellement parfois, que le livre laisse comme un sentiment de fouillis inachevé. Puis, il faut avoir un esprit vraiment tordu pour élaborer des théories si vicieuses sur l'alchimie.
Malgré ça, j'ai apprécié ma lecture, surtout la première moitié, et le dénouement est assez convaincant bien que prévisible. Les décors sont plutôt bien choisis, et dignes d'intérêt. Que ce soit le château séculaire des Institoris, la crypte dissimulée sur l'île, les souterrains de Vienne, ou encore, la cabane perdue tout en haut de la montagne, tout cela participe à créer l'atmosphère si lourde et lugubre propre à ce roman.

Une histoire plutôt originale et inédite, mais de trop nombreuses longueurs qui ont fini par gâché ma curiosité.



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