L'inspection annoncée dans une école de Zagreb préoccupe tous les esprits. Les instituteurs chapitrent les enfants et leur font un dernier rappel des connaissances politiques de base. Arrive l'inspecteur qui, dans la première classe où il pénètre, annonce qu'il va interroger lui-même des élèves pris au hasard, et désigne un garçon au troisième rang.
— Comment t'appelles-tu ?
— Ivan, camarade inspecteur.
— Qui est ton père, Ivan ?
— C'est le camarade Tito, camarade inspecteur.
— Et qui est ta mère ?
— C'est le Parti, camarade inspecteur.
— Très bien. Quand tu seras grand, qu'est-ce que tu veux être dans la vie ?
— Orphelin, camarade inspecteur.
Matriona, vieille paysanne « sans-parti et réactionnaire », sentant l'approche de la mort, réunit sa famille et demande qu'on appelle un pope. Une fois le prêtre chez elle, elle se confesse, reçoit les derniers sacrements puis exige de son fils aîné qu'il aille lui chercher le responsable local du Parti. Surpris, le fils s'exécute, revient avec le chef de cellule. Matriona le fait approcher de son lit et, devant toute sa famille, lui demande de l'inscrire au Parti. Le camarade, n'osant pas aller contre les volontés d'une mourante, l'inscrit au Parti, perçoit sa cotisation et lui remet sa carte. Dès qu'il a franchi le seuil de la maison, le fils aîné s'agenouille au bord du lit de sa mère et, des sanglots dans la voix, il lui demande :
— Oh, petite mère, pourquoi as-tu fait une chose pareille ?
— Vois-tu, Vassili, puisque quelqu'un doit mourir, il vaut mieux que ce soit un des leurs.
— Comment est mort Maïakovski ?
— Maïakovski s'est suicidé. Il a mal pris le tournant de 1927 et n'a pas compris les changements nécessaires.
— Et quelles furent ses dernières paroles ?
— Ne tirez pas, camarades.
Depuis la naissance du mouvement de dissidence en Union soviétique, la police a changé ses méthodes. Désormais les policiers se déplacent uniquement par trois. Un qui sait lire, un qui sait écrire et le troisième pour surveiller ces dangereux intellectuels.
Quel conseil peut-on donner à un intellectuel ?
D'abord, ne pas penser. S'il ne peut s'en empêcher, de ne pas parler. S'il ne peut s'en empêcher, de ne pas écrire. S'il ne peut s'en empêcher, de ne pas signer. S'il ne peut s'en empêcher, de ne pas s'étonner.
Pourquoi le capitalisme est-il au bord du gouffre ?
Parce qu'il regarde le socialisme qui est au fond.
Quelle est la différence entre un pessimiste et un optimiste ?
Le pessimiste, c'est celui qui dit : "Ca va mal, on est vraiment dans la merde, ça ne pourrait pas être pire."
Et l'optimiste lui répond: "Mais si, mais si ..."
Pourquoi les Russes sont ils venus en Tchécoslovaquie ?
Ils sont venus parce qu'on les a appelés.
Et jusqu'à quand vont ils rester ?
Jusqu'à ce qu'ils aient trouvé ceux qui les ont appelés.
Comment faire pour avoir un frigo toujours plein en Union soviétique ?
Il suffit de le brancher sur la radio !
Malinovski, Maréchal et ministre de la défense, passe en revue les troupes.
Il s'arrête devant la cavalerie et dit : "Cavaliers, salut à vous !"
Et la cavalerie répond de tous ses poumons : "Salut !"
Il s'arrête devant l'infanterie et dit : "Fantassins, salut à vous !"
Et l'infanterie répond de tous ses poumons : "Salut !"
Il s'arrête devant les troupes du KGB et dit : "Hommes du KGB, salut à vous !"
Et le KGB, tout doucement, d'une voix sucrée, répond : "Salut, citoyen Maréchal, salut..."