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Critique de Davalian


Sherlock Holmes et le fantôme de l'opéra de Nicholas Meyer est un petit plaisir. Il s'agit certes d'un roman de 250 pages mais également d'une valeur sûre, un livre que l'on va suivre avec plaisir !

Pastiche ou apocryphe ? Selon l'auteur, nous avons affaire à un pastiche. Sherlock Holmes quitte en effet ses habitudes pour devenir violoniste, professeur de musique avant d'exercer à l'Opéra-Garnier de Paris dirigé par Gaston Leroux... Bien entendu, il va affronter le célèbre fantôme. Et oui ! Sherlock Holmes est à Paris, l'occasion de plusieurs passages savoureux. Ici Lestrade et Watson sont remplacés par Mifroid et Ponelle, alors que le Grand Hiatus devient la Grande Lacune, sans oublier l'apparition d'une guest-star (plus représentée dans les apocryphes que dans le Canon). Un passage au Père Lachaise ajoute une petite couche d'humour…

Pastiche, vraiment ? Et bien, pas vraiment, il y a ici matière à ergoter. le récit est d'ailleurs davantage apocryphe. Comme précédemment, l'auteur fait un effort pour apporter la preuve de la découverte d'un nouvel inédit de Watson. L'intrigue est immersive, sombre, inquiétante parfois. Il est difficile de prévoir la chute et le dénouement est amené après une séquence digne d'un thriller !

S'il est d'abord question de Paris et de son histoire récente (du moins par la fin du XIXème siècle) l'Opéra-Garnier deviendra rapidement le lieu central de l'intrigue. le monument est ici présenté de l'intérieur, des coulisses vous invitant à aller le visiter et bien entendu à y suivre des représentations. Ce choix est d'autant plus remarquable qu'il émane d'un auteur qui n'écrit pas en français, donnant davantage de charme et de poids à son propos.

Le programme est des plus intéressants, bien que quelques faiblesses doivent être décelées ici et là. Malgré son aspect ramassé, l'intrigue souffre de quelques longueurs. Elles seront volontiers pardonnées par le public francophone (ah Paris…). En revanche les notes de bas de page sont trop nombreuses, donnant un côté intrusif encore renforcé par une narration omnisciente. Partie d'une bonne intention, l'initiative devient contre-productive. L'ultime rebondissement est théâtral mais bien trop simpliste pour paraître crédible.

Narration omnisciente, remplacement de Watson, Grand Hiatus : comme vous l'aurez peut-être compris Watson n'est pas acteur de l'intrigue. Sherlock se retrouve livré à lui-même à une période où il est censé être mort. Malgré ce handicap, Nicholas Meyer orchestre le récit de Sherlock Holmes dans le cadre d'une restitution à son ami. le résultat est assez déconcertant : ni vraiment un récit, ni vraiment un compte-rendu écrit.

Sans être exceptionnel, voici donc un bon pastiche écrit par un maître du genre qui a eu la très bonne idée d'envoyer le grand détective à Paris ! le résultat est plaisant et permet de découvrir Sherlock qui tente de se détendre et de débuter une nouvelle vie. le résultat vaut le coup d'être lu.
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