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Critique de Miaousse


Petit disclaimer: j'ai lu ce livre avec un parti pris. Et je suis un homme.

Mais quand même... Au delà de la bêtise de l'histoire (le scénario a été écrit au fur et à mesure, et ça se voit), de l'ennui permanent, de la caricature de roman à l'eau de rose, de l'écriture poussivissime, de la psychologie de comptoir digne des jours où Dédé a forcé sur le Ricard, et des dialogues qui feraient passer Dicker pour un grand dramaturge, ce qui m'a vraiment étonné est le fait que ce livre est au final un ramassis de clichés qu'on pourrait presque dire sexistes: la fille est une cruche sans intérêt qui se pose des questions vachement existentielle sur ses vêtements, elle n'aime le vampire en définitive que parce qu'il est subliiiiiime (et riche) car sinon eh bien on ne voit pas trop, Edwaaaard est un homme de 100 ans qui aime une adolescente de 17 mal dans sa peau et vulnérable, on pourrait penser que c'est un vieux dégueulasse mais pas de soucis c'est un vampire, et il est subliiiiime (et j'oubliais: riche), Bêêêêêêlla est fascinée par lui et à ses pieds (sans d'ailleurs qu'on comprenne pourquoi... Ah si, il est subliiiiime. Et riche), Edwaaaard (qui est subliiiiime, ne l'oublions pas. Et riche) est en pâmoison devant la miss sans qu'on comprenne non plus pourquoi (elle est superficielle, écervelée, maladroite, bêbête... mais on nous dit qu'elle est très mature, attention) donc on va dire qu'emballer une jeunette ça ne se refuse pas même quand on est un vampire subliiiime (Et riche), le bon Edwaaaaaard (je vous ai dit qu'il était subliiiiime? Et riche?) rentre dans sa chambre la nuit, la suit, l'épie, surveille ses fréquentations, la contrôle, un vrai mâle toxique, mais bon, pas de soucis, c'est beau l'amour (et puis il est subliiiime. Et riche).

Sauf qu'en réalité c'est là l'astuce: ce roman correspond à la réalité de la relation telle que la fantasment visiblement ces dames: un homme parfait, subliiiime, riche, mature, alpha, bad boy, qui pourrait toutes les avoir MAIS qui la choisit, elle, et rampe littéralement à ses pieds, tout en adoration admirative, et comme le hasard fait bien les choses notre Bêêêêêlla est quelconque et donc chaque lectrice peut à coup sûr s'identifier, qui qu'elle soit... "Ah, et si c'étai moâ Beêêêêêlla, aimée d'un amour de conte de fées par un homme subliiiime (et riche) qui pourrait avoir n'importe quelle femme mais me choisirait moâ?". Et comme par hasard, ceci est renforcé par la suite quand DEUX hommes alpha se battent pour avoir le droit de l'aduler, autre scénario récurrent de ce genre de romances, et ce n'est certes pas un hasard... On notera au passage que si ses deux chevaliers servants sont évidemment tous deux subliiiimes, un seul des deux est riche, et je vous laisse deviner lequel gagne le coeur de la belle à la fin... Mais bref, c'est beau l'amour!

Au final, c'est terriblement mauvais, mais je pense que le succès s'explique par ces effets de mode qui naissent on ne sait trop pourquoi, et aussi par le simple fait de l'ignorance: si on ne sait même pas qui est Shakespeare, comment se douter que cette histoire est en fait une simple et médiocre resucée d'un Roméo et Juliette quasi décalqué? du coup, et à condition de n'avoir jamais rien lu encore que la bibliothèque rose, on peut trouver le tout brillamment orchestré, mais c'est quand même dramatique de se dire qu'un tel ouvrage puisse susciter un tel phénomène... Je pense que nombre de lectrices qui l'ont lu à 12 ans seraient bien déçues de le relire à 30. Enfin, je l'espère. Je l'ai par curiosité et parce que l'occasion fait le larron, mais je ne vais pas m'infliger les autres tomes.
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