La rage meurtrière, la rage homicide ne naît pas dans l’instant. Elle tire son origine dans la contrée antérieure aux souvenirs, le pays de la petite enfance, dans la maltraitance et les abus subis à un très jeune âge, bombe à retardement qui finit par exploser, souvent sur la mauvaise cible.
On confond souvent amour et feu d'artifice, passion et dysfonctionnement. Mais le véritable amour est très calme, très tranquille. Il est ennuyeux, comparé au tumulte de la passion. L'amour est profond, calme et constant.
"Un amour sans honnêteté ne mérite pas le nom d'amour."
Le mari avait bien été retrouvé attaché. Certains soupçonnaient tout simplement un crime passionnel. Une maîtresse, sans doute ? Mais durant le procès, le frère de Gabriel décrivit un mari dévoué, profondément amoureux de sa femme. Une question d’argent alors ? La mort de son époux aurait peu profité à Alicia car elle détenait le patrimoine, hérité de son père.
Alicia ne parla plus jamais.
Son silence tenace transforma cette banale tragédie domestique en une affaire de bien plus grande ampleur : un mystère, une énigme, qui accapara les gros titres et nourrit l’imagination du public au cours des mois suivants.
« Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre constate que les mortels ne peuvent cacher aucun secret. Celui dont les lèvres se taisent bavarde avec le bout des doigts ; il se trahit par tous les pores. »
Sigmund Freud.
Je veux ne jamais lui faire de peine, le rendre malheureux ou le faire souffrir. Je l’aime tant. Gabriel est incontestablement l’amour de ma vie. J’éprouve pour lui des sentiments si profonds qu’ils menacent parfois de me submerger. Quelquefois je me dis…
Non, je ne veux pas en parler.
Je vais écrire ici des idées joyeuses et des images qui m’inspirent, des choses qui ont un impact créatif sur moi. Il y aura seulement des pensées positives, gaies, normales.
On se focalise sur le mot, la plus infime partie en réalité, la partie émergée de l’iceberg. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les mots, je pense toujours en images, je m’exprime avec des images, alors je ne m’y serais jamais risquée sans Gabriel.
J’ignore même comment appeler ce que je commence à écrire. Journal intime me paraît légèrement prétentieux. Ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à dire. Anne Frank, Samuel Pepys en tenaient un ; quelqu’un comme moi, non. Et puis le terme de « journal » a un côté trop scolaire. Je me sentirais obligée de m’y consacrer tous les jours, et je n’en ai pas envie. Si cela devient une corvée, je ne m’y astreindrai jamais.