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Critique de chartel


Emerveillé par la poésie foisonnante d'Henri Michaux après la lecture d'un recueil rassemblant "Qui je fus", "Les rêves et la Jambe" et "Fables des Origines", je prolonge ma découverte par un autre triptyque intitulé "Ailleurs" incluant "Voyage en Grande Garabagne", "Au pays de la Magie" et "Ici, Poddema". le poète nous embarque dans des territoires imaginaires non pas pour nous offrir quelques instants d'évasion mais plutôt pour prendre un peu de recul sur les réalités de notre propre monde. Grâce à ce principe souvent utilisé en littérature, Henri Michaux dévoile les absurdités de la soi-disant normalité. La violence, la brutalité et les rivalités destructrices, causées par les incompréhensions et les appréhensions entre peuples ou entre communautés, dominent dans ce recueil. La prose d'Henri Michaux témoigne ainsi de son époque, des montées fascistes des années 1930 aux difficultés de l'après-guerre en passant par le terrible et nauséeux second conflit mondial. Ce qui intéresse Michaux dans ces pays imaginaires ne réside pas dans le paysage ni l'environnement mais dans les êtres : leurs pratiques sociales, leurs moeurs et leurs coutumes. Nous assistons à des scènes incongrues, loufoques et improbables parce que Michaux s'amuse à les exagérer en utilisant le gros pinceau. Pourtant, en affûtant notre regard, nous percevons, derrière cette apparence cocasse, le ridicule de nos pratiques sociales et la déplorable bêtise de nos trop envahissants dogmatismes.
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