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Critique de elisecorbani


Après Sibérie et Bab El Mandeb, je poursuis mon exploration de l'oeuvre mal connue d'Attilio Micheluzzi, découverte grâce aux conseils d'Arthur Debussy. Ce 3eme album m'a beaucoup touchée. Interrompu par le décès de l'auteur, il reste inachevé, nous donnant à voir le crayonné préparatoire, plus ou moins approfondi. Quelle émotion quand on y découvre le coup de crayon du maître...

On y retrouve également le génie de l'auteur pour découper ses plans, pour incarner des personnages au charisme puissant, sa propension à utiliser onomatopée ou leitmotiv pour saturer l'image. Ainsi que son questionnement lancinant sur l'héroïsme et l'absurdité des destins des hommes en prise avec l'histoire.

Sur le plan de la construction narrative, comme pour chaque album, il faut connaître un peu le contexte historique et géopolitique pour se repérer car Micheluzzi nous lâche en plein chaos sur le théâtre d'opération.
Je n'aurais peut être pas été aussi sensible à cet album si je n'avais pas lu les Cercueils de zinc de Svetlana Alexievitch l'année dernière. J'ai retrouvé sous le crayon de Micheluzzi les témoignages lus dans cette somme publiée en France à la même période.

On voit bien à la lecture que l'auteur maîtrise parfaitement les tenants géopolitiques qui apparaissent en arrière plan, entre Kaboul, les montagnes et les camps de réfugiés du Pakistan, faisant intervenir foule de personnages que l'on croise pour une case ou deux.
La tension dramatique se noue autour d'un face à face entre un jeune afghan qui rejoint les rebelles et un spetsnaz, commando des forces spéciales soviétiques, unique survivant de son groupe.

L'absurdité de cette guerre, de toutes les guerres et de toute entreprise humaine est résumée par la dernières image où Micheluzzi se met en scène et regarde son lecteur droit dans les yeux.
Une oeuvre intense qui mérite d'être reconnue !
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