J'aimerais vous parler du Pacifique Sud et vous décrire ce qu'était réellement la guerre là-bas dans cet océan sans fin parsemé de taches minuscules en corail que nous appelions des îles. (...) Je donnerais cher pour être capable de vous dépeindre la jungle humide et étouffante et la pleine lune qui se lève derrière les silhouettes déchiquetées des volcans et surtout l'attente - cette attente morne illimitée éternellement pareille à elle-même.
Le souvenir des hommes du Pacifique Sud et de leurs victoires restera vivant tant que notre génération vivra. Mais ensuite ils deviendront peu à peu des étrangers. Lentement ils reculeront dans une ombre de plus en plus opaque et finalement le nom de Guadalcanal semblera à ceux qui l'entendront prononcer par quelque professeur d'histoire ou orateur officiel aussi lointain et aussi légendaire que les batailles de la guerre de Sécession nous paraissent aujourd'hui.