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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il s'agit du récit d'un homme d'une quarantaine d'années qui, travaillant dans le domaine scientifique et désireux de connaître le monde de l'édition, voit son voeu exaucé en devenant le stagiaire d'une grande maison parisienne. Il en ressortira nourri d'une nouvelle vision sur le livre, sur la manière dont il est perçu par ceux-là mêmes qui le mettent aux mains du lecteur, sur le difficile chemin qui va du manuscrit à la librairie. Car pour accéder au Saint-Graal de la parution, il faut connaître les codes qui régissent ce monde, et avoir déjà un pied dans ce cercle si étroit. Essentiellement cantonné à la lecture des manuscrits reçus quotidiennement et en quantité astronomique par la maison d'édition, le narrateur se frotte à une médiocrité dont il ne soupçonnait pas l'étendue. Les allées et venues des différents acteurs de ce "cercle" s'ajoutent au spectacle de ce monde si particulier, pétri de paradoxe puisque se proclamant artiste et ouvert, tout en suivant des règles bien strictes, implicites, que tout le monde connaît et finalement défend. Comme tout domaine, il faut en connaître le fonctionnement pour y naviguer.
Le regard du narrateur, qui n'est pas celui d'un "jeune" stagiaire démuni de toute expérience, tant professionnelle que privée, est riche de ses observations d'étranger, de son recul certain sur ce monde, mettant le doigt sur des choses qui pourraient sembler anodines, mais qui forment mises bout à bout, un tableau assez fidèle de ses "vieilles" maisons d'édition parisiennes.

À lire pour y découvrir un monde à part, et pour avoir une autre vision sur les livres que ces maisons publient.
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Ce journal de stage est celui fait par l'auteur, Bruno Migdal, lors d'un passage très instructif chez un gros éditeur parisien. Ce qui m'a intéressé c'est cette incursion par un homme tout à fait néophyte, déjà installé dans sa vie et qui aurait donc bien peu de choses à faire parmi les jeunes recrues, les nombreux stagiaires et autres CDD longue durée. Car l'édition semble bien, à travers son regard, un milieu relativement instable où chacun doit défendre sa place, se montrer efficace et égrener les piles de manuscrits "plus vite que son ombre".

Je dois bien avouer être tout à fait intriguée par les rouages de l'édition et, même si ce carnet de notes est bref, il n'en dévoile pas moins certains travers : la surexploitation des stagiaires et autres contrats précaires, le très faible ratio entre quantité d'oeuvres reçues et publication effective. C'est cet envers du décors qu'il me plaisait de voir de l'intérieur. Tout en me doutant des conditions de travail, de la rigueur demandée, j'ai tout de même été surprise par ce rythme incessant et qui s'infiltre même à l'extérieur (combien sont-ils ceux qui prennent pour leur chevet des copies à lire, pour le soir et le week-end?).

On en vient à s'interroger sur les critères de sélection des lecteurs formés sur le tas, sur le toujours très grand nombre de prétendants à la publication et sur le rythme des castes qui oeuvrent en haut, celles qui ont les pleins pouvoirs de faire "quelqu'un". Il y a bien sûr une observation des copinages qui révèle certains laissez-passer et autres invitations peu chèrement gagnées. Il y a aussi les repas, formels et confinés, mais qui semblent être le moment pour s'intégrer aux autres. Bien entendu, il va sans dire que les écrivains sont eux aussi présents, dans ce rapport de stage, et le moins qu'on puisse c'est qu'ils sont froids et hautains lorsqu'ils n'ont pas affaire à quelqu'un de la maison (le stagiaire n'est bien évidemment pas l'interlocuteur attendu).

Le ton de Bruno Migdal est tantôt descriptif, tantôt aiguisé et fin, pointant avec intransigeance ceux qui l'entourent. Il n'est pas dénué d'humour et prend sa tâche au sérieux, tout à fait conscient de la chance d'être là. Je dois bien avouer que j'aurais aimé une telle initiation, quitte à être amère ou interloquée car la vie de ces grandes maisons nous garantissent bien souvent les plaisirs de lecture de demain. Alors pourquoi se priver d'une telle expérience? Bruno Migdal l'a bien compris et nous offre un portrait sans concession de la grande boîte dans laquelle il a oeuvré quelques temps.
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[...]Je pense que c'est cette jubilation, cette joie sous-entendue qui m'ont le plus fait apprécier ce texte court, parce que fondamentalement je connais le quotidien qu'il décrit. Après tout, stagiaire chez l'éditeur à la fameuse couverture jaune, ce n'est pas n'importe quoi![...]
Lien : http://www.readingintherain...
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