Puisque DC, via
Urban Comics, en France, propose cet été des comics pas chers (centrés sur plusieurs super-vilains, notamment issus de l'univers de Batman), Marvel, via Panini, fait de même avec une collection à prix cassé. On remarque d'emblée que le travail éditorial de mise en perspective est un peu plus conséquent, puisque le lecteur a droit à quelques pages de présentation, contrairement à la concurrence.
En plus, on a le sentiment que le choix des histoires est plutôt pertinent au niveau de la qualité, ce qui fait, à l'image de ces 6 premiers chapitres des
Ultimates, un excellent rapport qualité / prix.
La franchise
Ultimates fut lancée par Marvel, en 2002, et confiée à
Mark Millar (scénario) et
Brian Hitch (dessins). le concept est simple : réécrire l'histoire de certains héros de la firme, en les adaptant à un monde plus réaliste. Ici
Ultimates = Avengers et on peut admirer au passage une source d'inspiration très forte de la franchise cinématographique Avengers, notamment le premier volet. L'exemple le plus parlant étant le choix de Samuel l'Jackson pour incarner Nick Fury, acteur qui inspira Millar, à l'époque, pour composer son personnage.
Ainsi, non seulement Millar nous raconte la formation des
Ultimates (sous l'égide du SHIELD) dans un monde réaliste, mais en plus, il a une idée très précise de l'identité de chaque personnage : Nick Fury = le roi du cool, Bruce Banner = un scientifique névrosé, Captain America = un soldat, un leader mais décalé par rapport à son époque, Thor = un dieu adepte de
Greta Thunberg, Ant-Man = un conjoint jaloux, capable d'être violent et Tony Stark...disons qu'il est fidèle à son double des films...avec en prime une explication à son comportement.
Car, Millar n'étant pas né de la dernière pluie, prend bien soin d'humaniser chaque personnage, en lui associant son lot de problèmes : Cap, après 57 ans passé dans la glace n'est plus en phase avec son temps, Bruce Banner doute de son couple etc...Enfin, les nombreuses références à notre réalité (on voit par exemple Georges W Bush, alors Président des USA, ou encore
Larry King, superstar de la TV. On peut même entendre Nick Fury dire que si quelqu'un devait l'incarner au cinéma ce serait...Samuel l'Jackson ^_^) ancrent vraiment ce récit dans notre réalité et le ton devient alors assez différent d'un récit classique de super-héros.
Si l'on ajoute à ça les excellent dessins de
Brian Hitch, qui était en 2002, après le succès de The Authority, au top de son art, on obtient un excellent comic book, qui, tout en respectant les codes du genre, lui donne un nouveau souffle. Encore une victoire de canard...pardon de Millar.