Une foule. Le phénomène du"douzième homme" au football en Angleterre. Une foule capable de faire ressortir le meilleur d'un joueur et, par ses cris et ses applaudissements, emmener son équipe vers la victoire. Mais capable aussi de manipuler un individu avec des sensations factices : la force de l'anonymat ; le sentiment d'invulnérabilité ; une morale liée à l'instant ; un sens des responsabilités affaibli. C'est aussi la foule qui pille, lynche, se fait émeute. C'est la foule qui a soif de sang.
Certains jours comptent plus de routes que d'autres, et certaines routes sont plus longues que d'autres. de sorte que lorsqu'une femme se plaint de la longueur de sa journée, c'est peut-être parce qu'elle compte les routes, et non pas les heures.
Le maître avait juste changé de nom. Ce n'était plus Busha, Buckra, Maît' ou Massa, mais Patron, Miss, Sergent. Parfois même, le maître avait changé de peau, passant du blanc au noir, ce qui rendait cette histoire de liberté encore plus compliquée.
A l’époque, il y avait à Augustown plein d’histoires différentes : celles de la Bible et celles d’Anansé l’Araignée ; celles des livres et celles des bouches-cancans ; celles lues lumière-la-bougie et celles racontées lueur-la-lune. Mais la division était toujours nette entre les histoires qui étaient écrites et celles qui étaient racontées - entre les premières qui avaient un parfum de neige et de terre éloignées et celles qui avaient l’odeur de leur propre sueur.
La nouvelle du scalp de Kaia s’est répandue comme une trainée de poudre. Alors que le garçon, assis sur la véranda écoute histoire du Prêcher volant, sa propre histoire a déjà pris son envol comme cancan voyage de bouche-cancan en bouche-cancan. Les oreilles ne veulent qu’une chose : savoir. L’histoire s’est mise à voyager encore plus vite dès lors qu’on a vu le gamin descendre à Angola et en revenir avec Soft-Paw, le caïd. Chacun en apprenant l’histoire veut être le premier à la raconter, de sorte qu’elle file de palissade en palissade de téléphone et téléphone, faisant plusieurs fois le tour d’Augustown. Les premiers à l’avoir diffusée sont heureux de la recevoir à nouveau d’autres bouches, comme un cadeau rendu. Ils peuvent alors dire : « Yes, man ! C’est seulement maintenant que t’apprends ça ? Eeeh, quelle histoire ! »
Et je sais que vous étiez venus à l'église comme moi, avec une pierre bien-bien grosse qui pesait sur vot' cœur. C'est toujours comme ça pour nous. On est un peuple humilié qu'a besoin d'être relevé. On est un peuple droit qui cherche refuge dans l'inébranlable citadelle de Dieu.
Les personnes aveugles entendent, goûtent et sentent mieux que les autres.
A l’époque, il y avait à Augustown plein d’histoires différentes : celles de la Bible et celle d’Anansè l’Araignée ; celles des livres et celles des bouches-cancans ; celles lues lumière-la-bougie et celles racontées lueur-la-lune. Mais la division était toujours nette entre les histoires qui étaient décrites et celles qui étaient racontées – entre les premières qui avaient un parfum de neige et de terres éloignées et celles qui avaient l’odeur de leur propre sueur.
Les personnes aveugles entendent, goûtent et sentent mieux que les autres. Et ce qui arrive aux narines de Ma Taffy en ce début d'après-midi la fait se dresser sur sa chaise.
Une foule. Le phénomène du "douzième homme" au football en Angleterre. Une foule capable de faire ressortir le meilleur d'un joueur et, par ses cris et ses applaudissements, emmener son équipe vers la victoire. Mais capable aussi de manipuler un individu avec des sensations factices : la force de l'anonymat ; le sentiment d'invulnérabilité ; une morale lié à l'instant ; un sens des responsabilités affaibli. C'est aussi la foule qui pille, lynche, se fait émeute. C'est la foule qui a soif de sang.