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EAN : 9782843047589
336 pages
Zulma (01/04/2016)
3.79/5   39 notes
Résumé :
« Dans not’monde, y a connaissance à foison, assez pour que t’en prennes et que t’en laisses. Si t’as envie, tu peux refuser de croire plein de choses et pas t’occuper de comment ces choses-là sont vraies-vraies. Je sais des choses que tu connais pas, et que tu connaîtras jamais. »
Écoutez de toutes vos oreilles l’histoire d’une femme puissante, une prophétesse, une vraie de vraie : Adamine Bustamante. Elle vous dira qu’elle est née en Jamaïque dans une lépro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Adamine Bustamante vous dira qu'elle est née en Jamaïque dans une léproserie où sa mère Pearline Portious a vécu.
Celle-ci tricotait des napperons multicolores qui peu à peu ont servi de bandage aux habitants de la léproserie. Elle a mis au monde sa fille et elle est décédée. Mman Lazare, déjà âgée s'occupa de Adamine jusqu'à ses cent cinq ans.
L'histoire nous est contée par Adamine, crieuse de vérité de Jamaïque, et par l'écrivain qui veut raconter sa vie.
Leur récit s'entremêlera et alternera. Adamine raconte son histoire et rouspète après l'écrivain dans une sorte de français créole et c'est un des points forts de ce livre. Elle nous livre des morceaux très drôles avec cet écrivain.
J'ai beaucoup aimé ce récit alterné par ces deux voix nous apportant chacun une partie de l'histoire.
Un beau livre et une belle langue qui invite à voyager dans son univers.
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Pearline Portious est une jeune jamaïcaine qui se fait embaucher dans une léproserie où elle ramène avec elle vie et couleur. Mais elle décède en couches et c'est Mman Lazare, déjà 90 ans au compteur, qui va élever la petite Adamine. C'est elle qui raconte son histoire, elle la Crieuse de Vérité, et l'écrivain bien sûr, qui cherche à remettre les éléments du puzzle de sa vie dans le bon ordre...

J'ai vraiment cru pendant une bonne centaine de pages (la première partie en fait) de Kei Miller ferait un doublé, cumulerait 2 must-read sur 2, une première en 11 ans de lectures pour moi. Car ce poète a une écriture douce, sensible, chatoyante, réjouissante ; car ses histoires sont un mélange de féérie dans un monde brut et brutal. J'ai été embarquée par l'histoire de Pearline Portious dans cette léproserie, les interventions de sa fille Pearline Portious, alias Adamine Bustamante, qui tente de remettre les pendules à l'heure quand l'écrivain part dans de grandes envolées historiques.
Mais j'ai commencé à moins être accaparée quand la première Pearline nous quitte et que le récit se concentre sur la vie pour le moins étrange d'Adamine qui voit les esprits et devient prophétesse. Certes, le récit est toujours aussi bien mené par l'auteur, mais Adamine, par sa force surprenante sans doute et son anticonformisme bourru, est beaucoup moins attachante que sa paisible mère qui vivait sur un arc-en-ciel vraiment apaisant.
L'intrigue que suit l'auteur, dont le grand mystère est révélé petit à petit dans les derniers chapitres, a un goût étrange qui colle moyennement avec l'ambiance installée dans le début du récit, se concentrant au fur et à mesure des pages sur une filiation perdue née d'un viol et de conditions de vie abusives. Adamine est aussi envoyée en Angleterre où elle va être prise pour folle parce qu'on n'y a pas les mêmes croyances qu'en Jamaïque en matière de superstitions et prophéties. C'est dans ce fait que le lecteur français lui-même européen se sent sûrement déconnecté de la magie qu'un tel personnage peut dégager dans les Caraïbes. La fin, attachée à ce point, m'a du coup carrément laissée de marbre et je me suis sentie éloignée du propos, non sans une certaine frustration, d'autant plus que la fin est longue à se mettre en place.
Néanmoins, ça reste un roman à lire, moins fort toutefois que son petit frère By the Rivers of Babylon. Kei Miller est un auteur incroyable avec un énorme talent de conteur et un style vrai et vivant. On ne peut s'empêcher de s'impatienter de voir un troisième roman publié...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Qui est vraiment Pearline Portious ?

Au fil du récit, mêlant les voix d'un narrateur enquêteur, qui veut connaître le fin mot de l'histoire de Pearline Portious, et d'une vieille femme qui lui raconte contre mauvaise fortune bon coeur cette histoire, se reconstituent des vies, banales, heureuses comme tragiques, menées par une intrigue qui oscille entre vérité et invention, racontées par une plume dense, à la rythmique travaillée pour de la prose – cela se ressent en effet déjà grandement avec la traduction –, au langage multiple qui syncrétise traditions jamaïcaines et culture occidentale.

Derrière cette histoire, c'est aussi toute la littérature, et la création littéraire, qui sont questionnées, dans leur capacité, ou non, à raconter la réalité des évènements, sans à aucun moment les modifier, que ce soit dans un but moral, ou plus encore esthétique.

Moi qui avais adoré By the rivers of Babylon, j'ai encore une fois été séduite par ce roman de Kei Miller, le premier publié en France. Je vais essayer de me procurer ses oeuvres poétiques en VO, elles m'interpellent en effet grandement.
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Ce roman est incroyable, l'histoire comme le style m'ont beaucoup marquée !
La langue utilisée par Kei Miller est tellement vivante et colorée, elle nous dépayse. Un grand bravo d'ailleurs à la traductrice qui a réussi à retranscrire les paroles d'Adamine en une sorte de créole jamaicain. Il faut noter que la lecture n'en est pas pour autant difficile, au contraire elle est fluide et pimentée par cette langue si ensoleillée.
Hormis le langage, j'ai également beaucoup aimé la double narration, et le fait qu'Adamine se joue de Monsieur gratte-papyè derrière son dos, nous rendant complice de son espièglerie.
Parlons maintenant de l'histoire, si atypique. Elle débute dans une léproserie aux couleurs de l'arc-en-ciel dans une Jamaïque inondée de soleil. Avez-vous déjà vu un début aussi original ? Kei Miller par la suite nous décrit certaines coutumes locales à travers le destin de l'authentique Pearline Portious et dans un récit très vivant.
J'ai été très intriguée par le revivalisme, qui semble être un mélange de religion et de pratiques vaudous, ainsi que par les "crieurs de vérité" sur lesquels j'aimerais me renseigner davantage.
Kei Miller souligne un point intéressant : l'Angleterre a catalogué un peu facilement certaines coutumes et pratique locales comme folie, n'essayant pas de comprendre leur religion et leur croyance.
Je ne rends malheureusement pas assez honneur à mon goût à ce roman qui m'a transporté. J'ai hâte de me lancer dans un autre livre de cet auteur !
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« Dans not'monde, y a connaissance à foison, assez pour que t'en prennes et que t'en laisses. Si t'as envie, tu peux refuser de croire plein de choses et pas t'occuper de comment ces choses-là sont vraies-vraies. Je sais des choses que tu connais pas, et que tu connaîtras jamais. »

Et si ce livre était arrivé devant mes yeux comme une prophétie ? de celle qui prédit une lecture prenant possession de toute mon attention , sans temps mort tant ces deux voix sont envoûtantes. Je me suis posée sur le toit de la léproserie , y ai détricoté chaque page afin de ne pas en perdre un fil tant la couleur de ce roman est saisissante de beauté. Je me suis employée à profiter de chaque ligne tant l'écriture de Kei Miller est distinguée et éclatante , me suis nourrie de cette histoire délicieuse mettant en face à face le créole d'Adamine , précipice de lyrisme qui évoque le folklore et les rites de Jamaïque, face à un Occident hermétique , emprisonné dans un gouffre d'obstination bornée et arrogante. J'ai lu ce pouvoir des mots , celui qui sans détours nous procure un immense plaisir de lecture , y ai croisé le choc des cultures, dressé et inapprivoisé , retranscrit par cette découverte à ne pas laisser de côté. L'authentique Pearline Portious est une petite merveille et je baille pas des paroles en l'air...
Ainsi s'est arrêté mon immersion, là, à la dernière page , j'ai regardé une dernière fois Adamine se retirer , l'histoire est terminée , elle défilait encore dans ma tête alors que mon regard enregistrait Monsieur Gratte-Papyè , « Kei Miller»...

Un énorme coup de coeur !

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critiques presse (1)
Culturebox
03 juin 2016
Les amateurs des romans du Martiniquais Raphaël Confiant retrouveront des créolismes qui font le charme des romans antillais.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J'ai jamais rien dit à aucune de la manière dont Miss Lily me prenait avec elle tous les soirs pour me faire apprendre mes leçons et comment chaque soir, je lui lisais Jane Eyre, son livre préféré, que j'étais capable de réciter de A à Z sans même regarder les pages tellement je le connaissais par coeur. J'ai jamais pris la peine de poser la grande question : A quoi ça sert de lire et d'écrire ? Qu'est-ce que ça vaut quand tous les livres du monde peuvent rien changer au fait que certains sont nés déjà tout krasé-pliyé et qu'à chaque tentative pour se redresser, y se cognent sèlman la tête ?
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- Les Crieurs de Vérité sont toujours là, Maman. On est encore là. Voyants. Prophètes. Annonceurs de Cataclysmes. On est là. Mais les choses ont changé. On saisit un crayon coincé derrière l'oreille et on écrit. On a écrit beaucoup de livres. Et devine un peu Maman : il y a des gens qui vont dans des librairies et achètent les livres que l'on a écrits, les rangent sur leurs étagères. La plupart du temps, ils ignorent que ce ne sont pas des romans, des poèmes, des livres d'histoire. Mais de simples avertissements. Maman, il y a tellement de gens dans ce monde qui ont des oreilles mais ne savent pas entendre. Et tellement qui ont des yeux mais ne savent pas voir.
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J'ai compris comment vie-là fonctionne. Tout ce que l'homme blanc croit fin-fond de son coeur, la chose-là, il l'appelle religion mais tout ce que femme noire croit, c'est superstition. Là où va l'homme blanc le dimanche, c'est église, mais là où la femme noire va, c'est secte. L'homme blanc vénère Dieu Tout-Puissant, mais la femme noire vénère Satan ou Belzébuth. Toute chose-là que l'homme blanc accepte dans son coeur, c'est chose qu'est sensée dans le monde, mais ce que femme noire accepte dans son coeur, c'est bêtise qui vaut pas ti-centime.
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Il y a tellement de gens dans ce monde qui ont des oreilles mais ne savent pas entendre. Et tellement qui ont des yeux mais ne savent pas voir...
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Comme toute marchande jamaïcaine qui se respecte, Maizy maniait le sarcasme avec dextérité. Elle se montrait tellement dévouée à son art que certains jours, elle considérait que son succès tenait plus au nombre d'insultes échangées qu'aux paires de chaussures vendues.
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Video de Kei Miller (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kei Miller
Kei Miller - L'authentique Pearline Portious .A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs 2016, rencontre avec Kei Miller autour de son ouvrage "L'authentique Pearline Portious" aux éditions Zulma. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/miller-kei-derniere-prophetesse-9782843047589.html Notes de Musique : As Colorful As Ever by Broke For Free. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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