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Critique de evergreen13


Mythe revisité
L'auteur Madeline Miller dont j'avais adoré circé revisite le mythe de Pygmalion en une courte nouvelle.
Pygmalion (le nom est passé dans le langage courant) pour ceux qui ne connaissent pas, est un sculpteur qui tombe amoureux de son oeuvre, Galatée. La déesse de l'amour, Aphrodite, accède au voeu de Pygmalion et donne vie à la statue parfaite…
Ici, le point de départ est identique. de pierre, Galatée devient chair. Elle est hospitalisée et gardée sous la surveillance d'infirmière et de médecin qui la droguent pour qu'elle reste docile, et qu'elle attende sagement la visite de son mari qui inlassablement revit l'instant où elle a pris vie… Galatée, femme objet, femme soumise… Pygmalion mari toxique et même plus… Mais la fin est bien différente de celle contée par Ovide.
Dans la postface très intéressante, l'auteure explique le cheminement qui l'a conduite à révisiter l'histoire de Pygmalion et de Galatée, combien elle a été révoltée par le mysoginisme sous jacent qui la ponctue (« le fait qu'une femme ne soit considérée comme digne de ce nom que si elle renonce à elle-même pour plaire à un homme, la fétichisation de la pureté sexuelle féminine, le lien entre l'ivoire « blanc comme neige » et la perfection, l'élévation du fantasme du mâle au-dessus de la réalité de la condition féminine. Dans la version d'Ovide, Galatée ne parle pas du tout. Plus révélateur encore, on ne la nomme même pas : c'est l'un des quelques détails que j'ai empruntés à d'autres sources. Elle apparaît juste comme la femme. Censée être un objet de désir docile et rien de plus. »). Plus encore, elle ose un parallèle avec notre société actuelle où nombre de femmes sont malheureusement victimes de violences, et avec les incels, ces hommes qui considèrent les femmes comme un dû, et qui les haïssent (tout en les désirant) car elles sont, à leurs yeux, impures…
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