AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 473 notes
5
26 avis
4
47 avis
3
17 avis
2
4 avis
1
0 avis
J'avais été emportée par circé... cette très atypique réécriture du mythe de Galatée et Pygmalion ne m'a pas conquise sur le plan littéraire mais elle m'a conquise sur le plan philosophique. Ce que j'ai aimé dans le parti-pris de Madeline Miller, c'est cette réappropriation féministe ferme et assumée du mythe. Refus de la fétichisation de la "pureté sexuelle", de l'objétisation de la femme et de la domination masculine. Refus de voir encensés dans notre littérature classique tous les ferments de la violence sexiste. Galatée, chez Ovide, est un objet parfait, non un sujet. Réceptacle du désir masculin, mutique. Adeline Miller lui redonne voix et conscience, de manière presque politique. L'analyse de l'autrice sur ses motivations d'écriture a emporté mon adhésion. Il y a de l'audace et une provocation très intelligente dans cette version "metoo" du mythe.
Commenter  J’apprécie          290
Je suis désarçonnée par ce texte.
J'avais aimé circé et je comprends l'intention de l'auteure de vouloir dénoncer la place attribuée aux femmes ; il faut se taire et obéir aux hommes.
Sauf que pour dénoncer cet état, il faut que le récit soit étoffé ou bien la plume percutante.
Or, c'est un histoire courte, très courte, trop courte et bien abstraite.
J'ai été déçue, la plume ne m'a pas embarquée et malgré la petitesse du texte, j'ai trouvé ma lecture laborieuse.
Ce n'était pas affreux, mais... ce n'était pas bien.
Commenter  J’apprécie          272
Dans cette nouvelle qui fait tout au plus une quarantaine de pages, Madeline Miller donne la parole à Galatée, dans cette réécriture du mythe de Pygmalion d'Ovide. Comme l'auteure l'explique dans la postface, elle a travaillé à faire ressortir le caractère profondément misogyne du mythe et c'est très réussi. Elle imagine une femme hospitalisée par son mari, contrainte à l'immobilité par le personnel médical à son service, de façon à ce qu'il puisse rejouer à l'envi son fantasme de possession. Une lecture trop courte pour me faire une bonne idée du style de l'auteure, qui dérange et fait réfléchir sur les rapports de domination.
Commenter  J’apprécie          180
Mythe revisité
L'auteur Madeline Miller dont j'avais adoré circé revisite le mythe de Pygmalion en une courte nouvelle.
Pygmalion (le nom est passé dans le langage courant) pour ceux qui ne connaissent pas, est un sculpteur qui tombe amoureux de son oeuvre, Galatée. La déesse de l'amour, Aphrodite, accède au voeu de Pygmalion et donne vie à la statue parfaite…
Ici, le point de départ est identique. de pierre, Galatée devient chair. Elle est hospitalisée et gardée sous la surveillance d'infirmière et de médecin qui la droguent pour qu'elle reste docile, et qu'elle attende sagement la visite de son mari qui inlassablement revit l'instant où elle a pris vie… Galatée, femme objet, femme soumise… Pygmalion mari toxique et même plus… Mais la fin est bien différente de celle contée par Ovide.
Dans la postface très intéressante, l'auteure explique le cheminement qui l'a conduite à révisiter l'histoire de Pygmalion et de Galatée, combien elle a été révoltée par le mysoginisme sous jacent qui la ponctue (« le fait qu'une femme ne soit considérée comme digne de ce nom que si elle renonce à elle-même pour plaire à un homme, la fétichisation de la pureté sexuelle féminine, le lien entre l'ivoire « blanc comme neige » et la perfection, l'élévation du fantasme du mâle au-dessus de la réalité de la condition féminine. Dans la version d'Ovide, Galatée ne parle pas du tout. Plus révélateur encore, on ne la nomme même pas : c'est l'un des quelques détails que j'ai empruntés à d'autres sources. Elle apparaît juste comme la femme. Censée être un objet de désir docile et rien de plus. »). Plus encore, elle ose un parallèle avec notre société actuelle où nombre de femmes sont malheureusement victimes de violences, et avec les incels, ces hommes qui considèrent les femmes comme un dû, et qui les haïssent (tout en les désirant) car elles sont, à leurs yeux, impures…
Commenter  J’apprécie          170
Avec mon coup de foudre pour l'univers mythologique et la plume de Madeline Miller qui m'a séduite avec circé puis conquise avec le Chant d'Achille, il m'est impossible de passer à côté de l'un de ses textes traduits en français, et ce même quand celui-ci ne fait pas 50 pages.


Madeline Miller, c'est pour moi la seule autrice actuelle qui parvient à me faire vibrer en écrivant sur la mythologie. Elle y condense tellement d'émotion et y entremêle tellement de ce qui fait les turpitudes de notre monde moderne, que je ne peux jamais y rester indifférente.


Dans ce court texte qu'est Galatée, elle offre une proposition différente du Chant d'Achille, son titre que je préfère. Elle se rapproche en fait un peu plus de circé, texte où elle faisait déjà une critique de la place et la vision de la femme par les hommes. Mais ici, paradoxalement, en moins de pages, elle va plus loin.

J'ai été frappée par la nouvelle vision qu'elle propose du mythe de Pygmalion et Galatée en redonnant vie à cette statue et en interrogeant sur ce que signifient les gestes de son créateur. C'est résolument moderne, percutant et révoltant. Tout en démarrant doucement, insidieusement j'ai senti une nausée monter en mois à travers ce que je comprenais en filigrane de ce qui se jouait. La métaphore sur la femme, l'épouse, soumise aux désirs de son mari est puissante, de même que celle sur la maternité et la paternité. Mais je n'en révélerai pas pas car cela vous ferait perdre tout l'impact de ce court texte qui donne vous aussi vous cueillir comme il m'a percutée.

Sachez juste que si vous avez aimé les textes de l'autrice, vous retrouverez la même poésie âpre mais en condensé ici. Vous retrouverez la même justesse d'émotion qui vous fait vous mettre à la place du personnage et ressentir ses peines et ses souffrances avec lui, en vous donnant envie de vous rouler en boule. Vous retrouverez le même sens de la mise en scène s'appuyant sur les tragédies grecques. Bref, vous éprouverez le même bonheur !

Et que dire de cette couverture aussi percutante qu'effrayante qui résume si bien l'oeuvre. Elle est très bien trouvée !

Cette courte nouvelle, bien qu'étant sortie à un tarif un poil cher au vue de son épaisseur, mérite tout à fait sa place sur vos étagères qui vous soyez amateur de récits mythologiques, de portraits de femmes, de récits engagés ou d'analyse de notre société. Il est vif, percutant et bouleversant. Madeline Miller prouve s'il le fallait que c'est une très belle et grande conteuse qui a définitivement un message à nous faire passer sur notre société patriarcale et hétérocentrée. Une nouvelle puissante et marquante.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          133
C'est une réécriture du mythe grec de Pygmalion, le sculpteur tombé amoureux de sa création, raconté du point de vue de Galatée, la femme-statue qui a pris vie pour devenir son épouse. En mettant en relief le caractère malsain de leur relation, l'autrice souligne l'attitude toxique de l'homme consistant à vouloir façonner son épouse selon ses propres désirs, exigeant qu'elle se conforme à l'image idéalisée qu'il se fait d'elle – ce qui n'est pas sans rappeler les exigences de beauté et de perfection irréalistes auxquelles les femmes sont souvent contraintes de se plier dans la réalité. "Sois belle et tais-toi", sauf que, dans ce cas-ci, Galatée n'a aucune intention de se taire!

L'idée est très bien exécutée et le texte est bien écrit. J'ai aimé la fin, même si elle allait un peu de soi. J'aurais aimé que ce soit plus long pour avoir davantage le temps de m'imprégner de l'ambiance et de m'attacher au personnage. Récupérer un mythe ancien pour représenter la modernité est une façon efficace de souligner le changement de perspective et tout le chemin parcouru par l'humanité depuis l'Antiquité... tout en montrant que certaines choses, toutefois, ne changent pas!
Commenter  J’apprécie          120
Cette excellente nouvelle par l'autrice de circé et de le Chant d'Achille reprend cette fois le mythe de Pygmalion. Ce sculpteur dégouté des moeurs des femmes de son village qui décide de façonner sa femme parfaite à qui la déesse donne vie.

Galatée, c'est le nom que Miller donne à cette femme qui demeure innommée chez Ovide. C'est de son point de vue que l'on suit cette version de l'histoire dans laquelle la figure de Pygmalion est un genre d'incel.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne suis pas une adepte des nouvelles car j'ai toujours l'impression d'avoir fini ma lecture avant de l'avoir vraiment débuté. Mais j'avais tellement aimé « le chant d'Achille » de Madeline Miller que j'ai tenté sa nouvelle, « Galatée ». Cette lecture m'a confirmé dans mes ressentis. Je n'apprécie pas les nouvelles. Avec « Galatée », j'ai à peine compris où je me trouvais, à quels personnages j'avais affaire et comment cela fonctionnait que le mot fin était là. Vraiment très frustrant. Pas le temps de s'imprégner de l'histoire, de m'attacher aux personnages, de comprendre et m'intéresser au récit que c'est déjà fini. J'aurais aimé rester plus longtemps en compagnie de Galatée, la voir heureuse avec sa fille, appréhender les relations compliquées et humiliantes avec son créateur et époux. Très choquante cette relation que l'on devine peu à peu. Vraiment j'aurais vraiment apprécié approfondir le sujet. Mais en 48 pages, malgré le talent de l'autrice, cela ne fonctionne pas. Bref, lecture intéressante mais frustrante.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
Commenter  J’apprécie          100
Petite nouvelle d'une autrice que j'apprécie. Un homme sculpte une statue qui prend vie et devient sa femme ... merci déesse qui lui a donné vie mais l'homme est un éternel insatisfait !
Trop court évidemment mais on y retrouve la plume si plaisante de Madeleine Miller.
Commenter  J’apprécie          100
C'est une première pour moi. Je connaissais l'auteure de nom par son éclat avec ses précédentes oeuvres. Je commence ainsi avec une courte nouvelle pour "voir ce que ça vaut". Et whaouh, cette revisite mythologique de Galatée fut percutante et diablement orchestrée pour qu'elle soit bien imprégnée de notre société. C'est un cri du coeur pour une révolte féministe de la place et de l'image de la Femme dans notre monde moderne tout en donnant sa vision via un mythe. C'était court, immersif, fort par ce ressenti émotionnel que l'auteure arrive à transmettre.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (889) Voir plus



Quiz Voir plus

Le chant d'Achille

Comment se nomme le narrateur?

Ulysse
Achille
Hector
Patrocle

11 questions
94 lecteurs ont répondu
Thème : Le Chant d'Achille de Madeline MillerCréer un quiz sur ce livre

{* *}