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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La nuit, la mer n'est qu'un bruit est un roman vraiment très étrange. Je ne sais ce qui est le plus perturbant, de l'écriture d'Andrew Miller ou de son personnage principal, tous les deux assez hermétiques.

Tim, solaire, rencontre Maud, taciturne, et leur passion commune pour la navigation va les rapprocher, jusqu'au drame qu'ils devront tenter de surmonter, chacun à sa façon.

Dès les premières lignes, l'on sent que le style d'écriture va poser problème, qu'il va falloir s'immerger totalement dans le récit pour espérer l'apprécier. Le choix de la troisième personne et du seul présent de l'indicatif rend la narration assez impersonnelle et froide. L'utilisation d'un vocabulaire marin pointu peut également poser problème pour les novices comme moi. Je pense qu'il faut en fait "écouter" ces mots sans forcément les comprendre, n'en garder que la poésie.
Ce fut laborieux en ce qui me concerne, mais j'ai fini par y prendre goût à partir du moment où le récit s'attache seulement au personnage de Maud. Là le style sert à la fois l'histoire et le personnage.

Et quel personnage ! Maud m'est d'abord apparue comme tout à fait agaçante, sa distance, sa froideur et sa passivité donnant l'impression qu'elle manque cruellement d'empathie. Ce qui devient très problématique (peut-être encore plus lorsque l'on est maman soi-même) lorsque Maud devient mère. Ce personnage est un vrai mystère ! Puis j'ai appris à l'aimer, à comprendre certaines de ses réactions, à supputer l'origine de cette manière d'être.

Je pourrais ajouter quelques mots pêle-mêle sur : la vie de couple, le rapport à la belle-famille, la navigation en pleine mer, la science, le travail et les liens collègues/hiérarchie, le sexe et le désir, l'accouchement, le petit côté fantastique que l'on retrouve par touches puis à la toute fin du récit...

J'avoue avoir d'abord pensé abandonner ma lecture. Impossible cependant puisque ce récit m'a été offert dans le cadre d'une masse critique : je me devais d'aller au bout pour les éditions Piranha et Babelio, que je remercie pour ce partage. Puis Maud a pris le large et m'a embarquée avec elle à bord du Lodestar, et c'est là que tout a changé...

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Le résumé est trompeur puisqu'une bonne partie du livre se passe avant, voire bien bien avant. du coup, j'étais un peu mi-figue mimolette en avançant dans ce livre, rapport que j'attendais ce qui est annoncé dans le résumé et que je ne vous ai pas recopié.
Mais à un moment, au bout d'une vingtaine de pages, j'ai arrêté d'être perplexe et de froncer le sourcil, ça donne des rides voyez-vous. Et je me suis laissée embarquer dans l'histoire.
La vie de ce couple, qui se rencontre suite à un accident de bateau et ne se quitte plus par la suite, est assez atypique. En fait, à aucun moment on a l'impression que c'est ce que Maud veut. Plutôt que Tim, son enthousiasme et son amour sont suffisants pour deux.
Elle, elle laisse faire les choses.
D'ailleurs, j'ai d'abord eu beaucoup de mal à m'attacher à elle. Elle est tellement distante et mutique qu'on ne sait jamais ce qu'elle pense. Tim le premier, d'ailleurs. On ne la voit pas ressentir les évènements, pudique comme elle l'est. L'auteur ne nous aide pas vraiment à la voir autrement. Et finalement, quand il arrive ce qu'il arrive, qu'elle se retrouve isolée et accablée par les autres, on ne peut pas faire autrement que de se dire que quand même, elle a des réactions bizarres. Tout le monde finit par lui reprocher sa façon d'être, de réagir, de manifester (ou en l'occurrence, de ne pas manifester) ses sentiments.
Et ensuite, on se rend compte que Maud, elle réagit. Que oui, elle a des sentiments, mais qu'elle veut avancer. Qu'elle réagit juste différemment. Que ce n'était qu'une façade. Et on apprend à l'apprécier pour ça aussi.
Parce que ce qu'elle va entreprendre ensuite, ce qu'elle va vivre, c'est une tentative de reconstruction. Parfois un peu suicidaire, soit dit en passant.
Bon, mon problème, c'est qu'alors, j'ai été un peu perdue. Sérieusement, j'ai mis 3 fois le pied sur un bateau dans ma vie, alors le vocabulaire nautique / marin et moi, on n'est pas hyper copains. du coup, j'ai trouvé certains passages un peu longs, probablement parce que je ne comprenais pas les enjeux et que j'avais du mal à visualiser dans quelle situation notre amie Maud pouvait bien se trouver.
Je n'ai pas non plus été très fan de la dernière partie, un poil trop métaphorico-spirituelle-facile pour moi. SPOILER la mère qui retrouve goût à la vie grâce à un mini-village uniquement peuplé d'enfants, qui est "sauvée" dans tous les sens du terme par des enfants, bof, moyen convaincue /SPOILER.
Donc bon, soyons honnêtes, il y a quelques longueurs, quelques facilités dans ce livre. Mais dans l'ensemble, je l'ai trouvé beau. Il y a un beau message, un style qui a su me toucher, et un maniement de la psychologie des personnages (avec un revirement de ce que peut penser le lecteur en même temps) très bien fichu.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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Pas de fioritures, pas de grandiloquences, rien de particulièrement démonstratif, La nuit, la mer n'est qu'un bruit ne repose que sur de l'ordinaire, un ordinaire au style froid et presque clinique parfois, dans la nonchalance des personnages et les longues descriptions marines, mais dans lequel on accepte facilement de se poser en spectateur pour observer le drame qui se joue.

Le roman est l'histoire d'une fuite. Fuir en tant qu'épouse, fuir en tant que mère, fuir en tant que fille. Fuir lorsqu'on ne sait plus où se placer.
On y découvre les premiers pas du couple que forment Maud et Tim, leurs différences, le début de leur vie à deux et immédiatement, on est frappé par le personnage de Maud, par sa distance, sa passivité, par ce personnage toujours en retrait, qui semble absent, comme une ombre durant toute la première partie de l'histoire. Tim se pose d'ailleurs en narrateur durant tout le début du roman, Maud n'existe qu'à travers son regard, son amour, ses attentions. Et à travers leur passion commune : la navigation. On a du mal à se prendre d'empathie pour cette femme si distante de ses parents, de son compagnon, puis ensuite de son enfant. Pourtant, à mesure que la tragédie approche, le rôle du narrateur s'inverse progressivement, jusqu'au drame, moment où Tim s'efface à son tour pour laisser Maud s'imposer et se révéler.

Face à la tragédie, Maud décide de s'enfuir, d'embarquer sur le Lordstar, leur bateau à Tim et elle, et de partir à la traversée de l'Atlantique. On découvre alors le personnage sous un autre jour. Avec la navigation comme véritable amour, Maud se révèle au contact de la mer, laisse entrevoir les fissures, regagne cette humanité qu'on peine à lui trouver dans les premières pages du récit.

Je me suis laissée happée par cette fuite cathartique, par le ton du récit qui restitue l'histoire sans chercher à l'embellir mais sans être dénué de joliesse pour autant. Chez Andrew Miller, les émotions et sentiments sont à l'image de son style : complexes avec simplicité. En parallèle, le vocabulaire sur la navigation n'est pas toujours facile à assimiler, mais la maîtrise de l'auteur de son sujet est indéniable et j'ai fini par me laisser porter par les passages en mer, non sans garder mon dictionnaire à portée de main, néanmoins.

Si je dois émettre une note négative, ce serait sur mes réserves concernant la fin qui m'a semblé se détacher de l'histoire, cesser à un moment donné d'en être la continuité. On s'égard dans une sorte d'aparté qui ne donne pas de réelle suite au récit, laissant le lecteur s'imaginer ce qu'il souhaite. Cette fin ouverte m'a un peu frustrée, j'aurais aimé en savoir plus sur le cheminement de Maud.

La nuit, la mer n'est qu'un bruit est un roman sur la difficulté d'aimer, de s'accorder, sur le deuil et le besoin de s'enfuir. Armé d'un style où joliesse rime avec simplicité et où beaucoup de choses sont tacites, l'auteur nous offre un récit plein d'humanité et transcende l'ordinaire.
Lien : https://libellulelivresque.w..
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Tout commence par une chute, impressionnante… Maud glisse du pont du bateau que Tim et elle sont en train de réparer. Comme sonnée, elle se lève et fait quelques pas avant de s'écrouler. Tim est impressionné par la jeune-fille, et tombe irrésistiblement amoureux. Désormais, il ne la quittera plus. Et pourtant, tout les oppose. Elle, est une fille mutique, qui semble prendre la vie avec réticence, elle vient d'une famille modeste à la vie mesurée et à l'affection clinique. Contrairement à Tim, plus bohème et musicien, elle est une scientifique brillante, et trouve rapidement un job intéressant et à sa portée. Lui, moins posé et rationnel, vient d'une famille autant excentrique que riche et exubérante. Cependant, les deux jeunes gens partagent un amour fort pour la navigation, et finissent même par acheter un bateau ensemble… avant de donner naissance à une petite fille, Zoé. Tout pourrait couler de source désormais, si Maud ne s'enfonçait pas dans son mutisme, si Tim ne trouvait pas du réconfort dans les bras de Bella, et si un accident de voiture terrible ne venait pas tout faire voler en éclats. Alors Maud prend le large sur le Lodestar, traverse l'Océan, prenant la direction de l'Amérique du Sud… cherchant du réconfort dans la fuite. Et toi lectrice tu as lu ce récit avec beaucoup de plaisir, voire de fascination. Andrew Miller alterne certaines longueurs, avec beaucoup de rêveries, quelques épisodes narratifs tendus, du quotidien morne, et la mer, l'Océan, qui prend d'assaut de nombreuses pages et devient à lui seul un véritable personnage. Il est difficile de détailler les divers sentiments de lecture ressentis. Maud et Tim sont des protagonistes auxquels on s'attache timidement… mais que l'on a envie de couver rapidement, tellement ils semblent se laisser ballotter par leur vie, n'en être qu'à demi acteurs. Tu as été un peu déçue par la fin, un peu moins crédible que le reste… mais tu restes séduite par ce roman qui plaira aux lecteurs friands de personnages contemplatifs et de récits maritimes.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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