Une lune pâle brillait sur les vallons, les bois noirs et les prés en pente, tandis qu'une légère brume coulait dans les creux, à une centaine de kilomètres au sud de Toulouse.
Il regrettait qu'il y eût une hiérarchie dans l'indignation comme dans la haine.
Une lune ronde et souriante les accompagnait.
Il roule sur la petite route de plus en plus étroite à mesure qu'elle grimpe et descend les collines de l'Ariège, loin au sud de l'agglomération toulousaine. S'enfonçant dans la forêt. En ressortant pour longer des prairies et des fermes isolées. Avant de s'y enfoncer de nouveau.
La forêt recouvrait les collines, la nuit recouvrait la forêt, la peur recouvrait ses pensées.
A son tour, Samira présenta ses condoléances à la mère et au frère. Elle pivota pour regarder celui-ci. Aussitôt, Chérif Sarr toisa la fliquette avec un mépris extrême, une répulsion presque physique, une haine de classe, de principe. Pas seulement parce qu'elle était arabe et flic - parce qu'elle était arabe, femme et flic. Et à ce titre, doublement méprisable pour un Chérif Sarr. Elle se refusa à baisser les yeux. Servaz surprit une rage énorme, incendiaire, dans ceux du frère aîné.
Quelle déception !!! Minier a transformé un thriller en tribune politico -sociale avec des arguments à deux euros, des portes ouvertes enfoncées avec un discours obligatoire d'auto-flagellation de la police; s'y ajoute une analyse du couple Servaz digne d'un roman de gare ; du coup l'intrigue passe presque au deuxième plan .
On est bien loin des deux premiers romans et même de l'excellent : Au bord de l'abîme .
Minier est intelligent , il sait que ce genre de "discours" c'est très vendeur ; alors pourquoi se priver !!!
Nous ne sommes plus seulement ceux qui consomment,nous sommes les produits consommés,pensa t-il.
Consommables et jetables...
Il ouvrit la bouche, en manque d’oxygène. Ses pupilles se dilatèrent. Il était sûr qu’il n’oublierait jamais cette image.
Car ce n’était pas un animal qui gisait sur la route : c’était un homme.
Il était en train d'examiner les livres de sa bibliothèque. La rangée des Franck Thilliez. Le syndrôme E. Gataca. Pandemia. Le manuscrit inachevé. Il était deux fois.
- je vois qu'on a les mêmes saines lectures, dit-il d'un ton monocorde. J'adore cet auteur.