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Critique de ODP31


Amicale ibérique de psychopathes !
Bernard Minier fait souffler son détecteur toulousain de mabouls, Martin Servaz, qui n'a pas volé quelques jours de RTT et une petite pause dans ses aventures. D'ailleurs, sur ses deux dernières enquêtes, mes billets ne l'avaient pas épargné car on sentait le garçon un peu essoufflé. Et puis, vu l'abattage, il doit rester plus d'ours que de tueurs en série dans les Pyrénées. L'espèce est en voie d'extinction dans le Sud-Ouest.
Donc, vamos à Salamanque et faisons la connaissance d'une nouvelle héroïne, Lucia, forcément sauvage, désobéissante, à la vie personnelle chaotique et aux méthodes borderline. Je crois que si un jour je devais me lancer dans l'écriture d'un polar, j'essaierai pour changer un peu, de créer un personnage docile, équilibré, heureux, respectueux des procédures et à la vie familiale équilibrée. Bon, même avec un peu d'humour, cela serait aussi ennuyeux qu'un manuel de yoga.
Le coéquipier de la pauvre Lucia est retrouvé crucifié à un calvaire. Un vrai calvaire quand on n'a pas de clous à disposition, mais le tueur devait connaître la vieille pub pour la Colle Super Glue 3 réalisée sans trucage avec le gars collé au plafond et la victime est mieux fixé qu'un post-it sur un frigidaire. Et Hop ! Jésus en Patafix !
Ce crime à la mise en scène macabre qui s'inspire de tableaux de la Renaissance (les assassins ont plus de culture que de remords) est relié à d'autres meurtres tout aussi scotchant par un groupe d'étudiants de l'université de Salamanque. Ils vont avec leur professeur et un logiciel révolutionnaire aider Lucia dans son enquête.
Bernard Minier change de pays mais il conserve la même construction en mille-feuille. Je pourrai me damner pour cette pâtisserie, précision, qui il est vrai, n'a rien à faire dans ce billet mais certaines vérités doivent être révélées au monde !
Pour parvenir à débusquer l'assassin pot de colle, l'intrigue transite par d'autres atrocités et turpitudes, en partant du principe que le mal attire le mal et qu'un certain esprit d'équipe anime tous les fêlés de la Ciudad. Cette inflation nuit au pouvoir d'achat des victimes mais aussi un peu au réalisme de l'intrigue.
Néanmoins, j'ai retrouvé avec plaisir dans cette histoire l'énergie des premiers romans de l'auteur. le rythme est haletant, le suspense est garanti (pas 100 % bio) jusqu'à la dernière page, et surtout, Bernard Minier s'est rappelé qu'il était écrivain et pas sociologue, et il nous épargne ses réflexions « discount » sur l'état de la société qui polluaient ses derniers romans. Il redevient ici l'excellent conteur d'histoires qu'il est et se concentre sur son intrigue et ses personnages. Merci et Olé belles scènes de crimes !
Comme il s'agit d'une première aventure, Lucia garde encore beaucoup de mystères, nous faisons juste sa connaissance, pas de sexe et de tutoiement au premier rancard, mais nul doute que ses petits secrets seront bientôt dévoilés et je mets ma main au feu (doux, car je suis un peu douillet) que l'auteur a déjà en tête de réunir dans quelques années son enquêtrice espagnole et Martin Servaz pour partager quelques tapas et trépas à la frontière des deux pays, sur la crête d'une montagne pyrénéenne, par exemple. Les paris sont ouverts.
Même pour les auteurs, les vacances à l'étranger sont revigorantes. J'ai envie de Pata Negra moi !
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