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4,19

sur 2066 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'auteur nous livre un récit tout en subtilité, sur les traces d'un luthier au crépuscule de sa vie qui, page après page, se remémore les événements bouleversants de son passé. A travers ses souvenirs et ses rencontres, de nombreux thèmes forts tels que le deuil, le régime répressif japonais des années 30 ou encore l'adoption sont abordés tour à tour, avec pudeur et sensibilité.

Ce roman, c'est également l'histoire d'un violon, témoin d'évènements terribles, qui va renaître au fil des ans pour guérir les âmes brisées des différents protagonistes. Une belle ode à la musique et un trilogue France-Japon-Chine qui nous fait voyager dans l'espace et dans le temps.

Le rythme lent de ce roman pourra peut-être déranger, mais il colle parfaitement à l'ambiance de ce roman nostalgique et réparateur. Cela nous donne très envie de découvrir la dernière sortie de l'auteur, “Suite inoubliable”, dans la droite lignée de ce roman.
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Après la disparition de son père et la destruction du violon de celui-ci, Rei/Jacques ne cesse de chercher à réparer l'histoire. Une quête de fin heureuse, qui m'a émue. le texte est assez bien construit mais j'ai eu besoin d'un peu de temps pour rentrer dans le récit. La dernière partie est celle qui m'a le plus touchée. le plus gros bémol à mon avis est le style, que j'ai trouvé froid et emprunté, ce qui se ressent le plus dans les dialogues et limite dans l'empathie éprouvée pour les personnages. En résumé, un livre que j'ai assez apprécié mais que j'oublierais sans doute assez vite.
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Japon, 1938, les orphelins, les êtres chers disparus, les questionnements :
-"Que sont-ils devenus ?"
-"Qu'ont-ils eu à souffrir ?"

Ce roman ne donne pas de détails sur les conditions de vie des civils et/ou des soldats, ni de détails politiques.
Ce roman, résume la vie d'un homme hanté par le passé, et le traumatisme de la perte violente de son père violoniste.
Cet homme emploiera sa vie à la recherche des sensations perdues, vivre la passion de son père pour le sentir vivant prêt de lui. Il deviendra luthier.

Le roman se lit rapidement, l'écriture est tour à tour axée sur l'émotion que procure la musique classique (les musiciens pourront même jouer les quelques mesures qui y sont retranscrites) et sur les moments ou il va enfin trouver des réponses à ses questions, à la fin de sa vie. Tourner la page, mais à plus de 70 ans...

C'est une lecture agréable, pas de longueur, juste ce qu'il faut pour aller à l'essentiel et mettre le lecteur dans une certaine ambiance.
Arrivée à la fin je me suis dit qu'une vie est très rapidement résumé...😅


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Je poursuis mon incursion dans le rayon francophone de ma bibliothèque municipale. Akira Mizubayashi est un écrivain et universitaire japonais qui écrit en français et a reçu de nombreux prix à ce titre.

Ame brisée raconte, dans la Japon de 1938, l'histoire de Rei, jeune garçon cruellement arraché à son père alors que ce dernier répétait avec trois amis un quatuor pour cordes de Schubert. Faisant irruption dans cet après-midi feutré, des militaires tortionnaires détruisent ou quasi le violon, emmènent le quatuor amateur et laisse Rei seul caché dans une armoire. Revenu une dernière fois dans la pièce, l'un des militaires, plus mélomane et cultivé que les autres, découvre le garçon, lui restitue les ruines du violon de son père et ne le dénonce pas. Rei ne reverra jamais son père vraisemblablement mort sous la torture.

Adopté par un couple français d'amis, Rei devient Jacques. Il termine de grandir en France et décide de devenir luthier. C'est sa vie qui nous est contée ainsi que sa rencontre avec Hélène et sa quête de réparation qui se poursuit sur plusieurs décennies.

Il y a dans ce récit de quoi faire pleurer d'effroi, de stupeur et d'émotion n'importe quel lecteur pour peu qu'il ait un coeur. Les similitudes entre l'âme du violon et celle du père défunt, entre sa réparation et la filiation que cela crée entre Rei et cet ancien – nouvel instrument sont solidement ancrées dans la trame. Des voyages, des retrouvailles improbables, un cheminement initiatique que toute une vie aura préparé achèvent de broder leurs fils autour du thème.

J'ai sans cesse oscillé entre l'adhésion à la mélodie proposée et l'agacement de la voir aussi laborieusement mise en place. Certains passages sont maladroits au point d'en devenir grotesques (« le garçon leur apporta les entrées qu'ils avaient commandées. – Bon appétit, Hélène. – Merci. Bon appétit à toi aussi. – Merci… » Argghhh !! Au secours !!). Quand ailleurs, la jolie clausule de ce chapitre : « le temps se défossilisait, recommençait à trembler. »

Ca m'a rappelé La patience des traces qui m'avait laissée aussi sceptique, dans un entre deux inconfortable jamais dedans, jamais complètement en dehors non plus. Ici, et je ne sais si c'est dû au dialogisme entre deux langues et deux cultures si différentes que le japonais et le français, mais j'ai eu le sentiment d'un roman un peu gauche, attendrissant d'intentions mal rendues, emprunté.

Le plus sage est sans doute de succomber à l'émotion suscitée, d'accepter le voyage pour ce qu'il peut offrir et de ne pas s'appesantir sur les encombrements qui l'empêchent. Mais j'aurais aimé être totalement ravie et je regrette de ne l'avoir été qu'à peine.
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Dans un Japon confronté à la guerre, Yu un violoniste japonais fait le choix de la musique. Avec trois autres violonistes d'origine chinoise, ils se réunissent régulièrement pour partager leur passion. En pleine guerre opposant le Japon et la Chine, ces réunions sont perçues comme un véritable complot politique.

Lors d'une répétition, des soldats pénètrent dans la salle et accusent les musiciens amateurs d'intriguer contre le régime. le violon de Yu est détruit et Rei, son jeune fils, assiste pétrifié à l'arrestation de son père. Des années plus tard, nous retrouvons Rei en France, la disparition de son père a marqué toute sa vie. Depuis cette journée tragique, il tente de réparer les morceaux brisés de son destin. Parviendra-t-il à trouver l'apaisement ?

Dans ce roman emprunt de beaucoup de tendresse, nous suivons le parcours d'un jeune garçon façonné par la musique. Malgré une destinée tragique, son attrait pour le violon lui a donné un véritable sens à sa vie. Nous le suivons dans sa reconstruction et assistons à des rencontres qui lui révèleront la part enfouie de son enfance. Si le ton de ce roman est emprunt de bon sentiment, j'ai aimé la dimension musicale qui transparait dans le récit et cette passion communicative autour du violon.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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La politesse entre les Japonais est proverbiale, si elle n'est pas excessive.
Les échanges sont lisses, feutrés.
Le livre s'ouvre sur une répétition et une relation policée dans un quatuor d'instrumentistes.
Akira Mizubayashi traduit merveilleusement les codes respectueux entre les musiciens.
Hélas, cette pudeur déteint sur la suite du récit et confère une histoire lisse et sage.
L'intrigue est convenue et les ficelles dramatiques assez visibles.
Les personnages sont trop admirables pour être vrais.
L'ensemble baigne dans un flot de bons sentiments qui virerait à l'ennui si Akira Mizubayashi n'était pas un grand romancier.
À mon insu, le roman m'a accroché pour ne plus me lâcher.
J'oublierai rapidement Âme brisée, mais Akira Mizubayashi m'a offert un beau voyage.
Mission accomplie.
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J'aime ce livre...mais si la lecture des 3 premiers mouvements a été intense, je suis plus réservée sur le 4è "Allegro moderato" et l'épilogue. C'est mon impression mais je trouve les retrouvailles de Rei et YanFen trop mélodramatiques. Aussi tout le passage autour du concert à Pleyel m'a mis mal à l'aise: pour moi l'hommage rendu à Rei par Midori est trop appuyé, trop grandiose. Il manque de retenue à mon goût.
Et j'aurais tant aimé connaître mieux certains personnages qui gardent beaucoup de mystère: Philippe et Hélène les parents adoptifs de Rei/Jacques et la si discrète Hélène l'archetière mériteraient bien un livre à eux seuls...ou au moins quelques chapitres.
J'ai néanmoins aimé ce livre à la fois puissant et subtil, il donne envie de découvrir toute l'oeuvre d'Akira Mizubayashi
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Dans ce court roman, Akira Mizubayashi raconte l'histoire de Rei, un Japonais devenu orphelin de façon brutale suite à l'arrestation de son père par des soldats en 1938, pendant la seconde guerre sino-japonaise.

Grand passionné de musique, Yu, le père de Rei, laisse à son fils en héritage un magnifique violon, malheureusement détruit par un soldat.
Notre personnage principal va, pour lui redonner vie, suivre une formation de luthier et cette activité se changera rapidement en vocation. Une vocation qui lui permettra de renouer avec le passé.

J'ai bien aimé ce roman délicat, les descriptions de ce que peut évoquer la musique furent souvent magnifiques et très émouvantes.
L'histoire de fond est originale et les personnages attachants. La place du souvenir et de l'héritage est centrale et j'ai été sensible à la façon dont l'auteur présente la musique, comme un lien qui nous unit à travers les âges et les frontières.
Il m'aura toutefois manqué un petit quelque chose pour avoir un coup de coeur, peut être des personnages plus manichéens ou un style plus affirmé.

Malgré cela, j'ai passé un très bon moment de lecture, j'ai adoré cette plongée dans l'univers musical et dans cette belle histoire familiale.
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"C'est ainsi que nous avançons, barques à contre-courant, sans cesse ramenés vers le passé."
Gatsby le Magnifique


Commençons piano. L'interprétation par Frank Bradley de la sonate au clair de lune dans un hommage à Beethoven avec l'ORCW en la salle Arsonic m'a retourné les tripes à jamais ; le 1er mouvement justement interprété comme une marche funèbre porteur d'une sombre et profonde mélancolie m'avait touché au plus haut point alors que la grande majorité des enregistrements font preuve d'une légèreté qui ne m'émeut guère.


Alors que les cordes sont tapées au piano, pincées au clavecin, elles sont frottées par l'archer au violon, exercice délicat ou tout manque de technique se traduit par de stridentes dissonances ô combien désagréables à l'oreille. le son du violon joué à la perfection s'associe à une pointe d'acidité, un léger scintillement. Alors accordons-nous, ce qui m'a manqué dans cette écriture ce n'est ni la technique et ni le style, au contraire l'auteur fait preuve de virtuosité au point de m'arracher quelques larmes dans certains passages. Je crois plutôt ne pas avoir totalement accroché à la partition, à des passages trop lisses ou trop attendus.


J'ai écouté Rosamunde sur ma chaîne tout en lisant, comme beaucoup je crois, malheureusement ma version en CD manque de relief par rapport à la description qu'en fait Akra Mizubayashi. Je mets donc en lien celle du quatuor Ebene qui lui correspond mieux. Il suffit de si peu pour entrer ou non en vibration à l'unisson. le fait que Rei dans cette histoire d'amour et de transmission perde son papa de manière brutale à huit ans et se trouve enchaîné à vie par ce souvenir douloureux me touche plus que la succession de trop de hasards doucereux. A moins que mon âme brisée ? ...
Mon coeur balance quand je repense à ce petit bonbon acidulé.


Akira Mizubayashi dévoile probablement son âme secrète dans ce récit, aussi à mon tour vais-je terminer par une note plus légère en vous révélant un petit secret. J'aime offrir les livres qui m'ont plus à des personnes que j'apprécie. Cela choque parfois de recevoir ainsi mon propre exemplaire déjà utilisé et accompagné de la liste des citations que j'ai relevées, alors qu'il s'agit en fait d'offrir une petite part de moi-même. Mais pour celui-ci la transgression est plus grande : il s'agit d'un livre acheté en cadeau et que j'ai décidé sans vergogne de lire avant de l'offrir, avec l'esprit du luthier qui s'oblige à jouer du violon d'un virtuose pour tester sa sonorité.


"Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Mais leurs baisers au loin les suivent"
Aragon/Ferret


Schubert Rosamunde D804 par le quatuor Ebene
https://www.youtube.com/watch?v=mhVZneMZM1A

Bach Gavotte en rondeau BWV 1006 par Yehudi Menuhin
https://www.youtube.com/watch?v=8hxEGIOzyu8

Alban Berg concerto à la mémoire d'un ange par Yehudi Menuhin
https://www.youtube.com/watch?v=VAuClDbehtk

Le Bateau-usine de Kobayashi Takiji
Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburô Yoshino
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Mitigée car qu'attendre de la lecture d'un livre? Si l'on veut une bonne histoire, le contrat est rempli. D'après moi, une bonne histoire ne suffit pas. le roman doit y avoir un souffle, une épaisseur qui nous emportent et qui manquent ici. de l'émotion aussi. de plus, l'excès de métaphores pesantes qui semblent plaquées gêne la lecture, m'a vraiment agacée. L'excès de gérondifs, les répétitions, bref cet ensemble de maladresses m'a laissé à distance du texte. C'est dommage. Certes, l'auteur japonais a écrit directement en français. le travail de relecture de l'éditeur aurait dû pallier ces manques, rehausser le texte.
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