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Critique de Souri7


Souri7
29 décembre 2017
Premier tome de la saga mettant en scène Amelia Pritlowe.🔪


Nous sommes en 1941. À la suite du décès de son père, Amelia Pritlowe découvre sa véritable identité dans une simple lettre. Elle qui pensait être une simple orpheline de mère... découvre que sa mère n'était rien de moins que Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack l'Éventreur. Malgré les 44 années séparant cet assassinat de cette révélation, Amélia décide de tout mettre en oeuvre d'une part pour comprendre qui était sa mère...et, d'autre part, traquer et trouver son meurtrier.


Je sors de cette lecture complètement subjuguée par la qualité du récit. 😊Michel Moatti ne nous offre pas ici une énième adaptation concernant Jack l'Éventreur en dandy se promenant dans les bas-fonds de Whitechapel et massacrant des femmes de manière pseudo fantastique. Pas de Sherlock Holmes comme détective ... pas de théories alambiquées faisant intervenir des forces diaboliques. NON ! Rien de tout cela. Michel Moatti part de documents réels et de faits avérés et nous propose ici de nous retracer le drame sous forme d'une quête filiale. le résultat en plus d'être attractif sur le plan littéraire, est également scientifiquement etayé par des faits.


Retour à Whitechapel permet de replonger dans l'un des faits divers les plus commentés de son temps. Les meurtres de Whitechapel par un certain Jack l'Éventreur. Ici, Michel Moatti ne nous propose pas une énième théorie concernant un homme riche, se promenant le soir dans les rues mal famées à l'affut d'une proie. Non, l'auteur nous propose une analyse psychologique et sociétale réaliste qui permette d'effacer les fantasmes véhiculés par ces crimes horribles. Ainsi, on oublie la théorie du bourgeois, du médecin, du membre de la famille royale et on se contente des faits réels et plus en lien avec ce crime. le résultat d'investigation est bluffant.

Au travers d'une description des modes de vies des habitants de ce quartier, le lecteur est transporté dans un Londres sombre, sale, pauvre, suintant la misère par tous les pores. Michel Moatti nous épargne les images d'Épinal d'un Londres candide pour nous brosser l'horreur dans lequel vivaient les femmes telles que les victimes de Jack l'Éventreur dans les quartiers de Spitafields.

Le contraste est encore plus saisissant lorsque nous lisons les extraits de "jury d'enquête" où les témoins des crimes sont interrogés par des juges, des policiers qui eux ne connaissent pas cette misère. L'incompréhension et le dégoût ressenti par ses êtres censés mener l'enquête est si évident que l'on comprend aisément pourquoi le criminel n'a jamais été arrêté.


Pour conclure, Retour à Whitechapel est un thriller historique basé sur des faits avérés. La piste proposée par l'auteur est un peu la même que celle de Patricia Cornwell dans Jack l'Éventreur : affaire classée, mais relatée de manière plus attractive sans pour autant avoir comme personnage central le meurtrier. Ici, la parole est donnée à Mary Jane Kelly à qui Michel Moatti restitue son identité de femme vivante, ayant aimé, vécu.... et non en tant que victime massacrée par un monstre. Et rien que pour cela... MERCI ! 🙂

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