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Critique de Bazart




ON savait déjà que Yann Moix, qui a récemment défrayé la chronique pour ses propos limites sur les femmes de 50 ans avait connu une enfance particulièrement malheureuse sous le joug de parents tortionnaires, il l'avait déjà révélé en interview (ou dans une passionnante enquête de l'Express parue l'an passé) ou dans ses romans, mais par le biais de style outrancier comme dans l'indigeste "Naissance" ( pourtant auréolé d'un prix Renaudot en 2013), mais on ignorait le détail des humiliations qu'il avait subi.

C'est désormais chose faite avec son nouveau roman, Orléans, du nom de la ville où il a passé son enfance, dans lequel il raconte de façon aussi crue que sans aucun pathos les coups et brimades souvent sidérantes que ses géniteurs ont pu lui faire subir.

ON voit ainsi que Moix a eu comme parents un couple de tortionnaires dont la cruauté n'a rien à envier aux Thénardier inventé par Victor Hugo dans une enfance dans une ville de province des années 70 aux couleurs ternes, et que seule la littérature, et notamment celle d'André Gide pour qui le cinéaste de Podium ( chouette!) et de Cinéman ( pas chouette!) voue un culte infini depuis qu'il l'a découvert à 9 ans, va réussir à le sauver.

Dans ce roman d'une résilience miraculeuse, que Yann Moix décrit lui même comme "un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation", la littérature apparait comme un moyen de ne pas sombrer, d'un besoin vital pour lutter contre ignominie quotidienne. Enfant martyr, Yann Moix raconte dans des pages très belles comment il a été sauvé par la littérature.

Contrairement à certains des romans de Moix , "Orléans" ne recèle aucune fioriture, aucun effet de style, mais au contraire une écriture sans aucun gras, taillée à l'os pour tenter de dire l'indicible, et parfois au détour d'un paragraphe qui va loin dans l'horreur, cette dérision permettant de rendre les épreuves plus supportables..


Alors bien sur, Moix ne va jamais tenter de donner la moinre parcelle d'humanité à ces deux parents monstrueux et les adultes qui gravitent autour de lui ne sont pas beaucoup plus sympathiques ( même dans la seconde partie intitulée "Dehors" où Moix dévoile son enfance en dehors des murs de sa prison quotidienne) mais là n'est pas l'objet de ce roman qui conserve de bout en bout une force et un impact émotionnel rares, pour un des premiers gros chocs de cette rentrée littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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