Longtemps, je me suis considéré comme un bon Claude François. Longtemps, moi, Jean-Baptiste Cousseau, alias couscous, j'ai fait autorité entre Saint-Ay et Huisseau-sur Mauves. Et puis un jour Bernard a déboulé : j'ai du m'incliner. Il avait le feu sacré, moi pas.
Quand je croise un autre Claude François, je peux pas m'empêcher de penser que c'est surtout moi qu'il imite.
Bernard Frédéric
Quand Victor Hugo s'était exclamé : "Je veux être Chateaubriand ou rien !", il entendait par là qu'il voulait devenir un aussi grand écrivain que Chateaubriand. Moi, je n'en avais rien à faire de devenir un aussi grand chanteur que Claude François : c'était vraiment Claude François que je voulais être.
Histoire d'amortir mon passage dans Claude François, je me suis recyclé dans C. Jérôme, dont je suis aujourd'hui sosie officiel sous le nom de "D. Jérôme" – ce qui est logique puisque je viens après lui. En plus le vrai nom de C. Jérôme étant Claude Dhotel, je reste dans un Claude : je ne suis pas trop dépaysé.
Y a des types qui, après des années de boulot pour obtenir leur officialisation en Claude François, en Michel Sardou ou en Johnny (les trois sections les plus prestigieuses et les plus prisées, parce qu'offrant le plus de débouchés), abandonnent. Ce qui n'empêche pas que l'année d'après, ils vont être reçus du premier coup dans Aznavour, Roch Voisine ou Renaud. Ça prouve seulement qu'ils s'étaient trompés de voie. Je connais un sosie qui, après avoir été recalé trois fois à l'examen de Johnny officiel, a fini en officiel de Herbert Léonard avec la meilleure moyenne jamais eue depuis la création de la section 'Léonard'. Un ancien Julien Clerc frappé de calvitie a dû, lui, se recycler en Obispo où il s'est essayé six mois. II s'est ensuite fait poser des implants. Ratage intégral : on aurait dit un champ de poireaux. Aujourd' hui, il coule des jours heureux dans Michel Fugain.